On ne le dira jamais assez dans la capitale malienne, l’insécurité est devenue récurrente. Il ne se passe presque plus de jours sans qu’on ne parle de braquages, vols et d’assassinats. Le citoyen lambda bamakois ne dort plus que d’un seul œil. Face à cette situation alarmante, il est urgent que le département de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile renoue avec les patrouilles de police de grandes envergures. Ou encore d’engager une chasse aux bandits comme l’opération de 2010. Dans le cas contraire que les forces de sécurité nous disent sans faux fuyant qu’ils sont incapables de traquer les bandits qui pullulent en ce moment la capitale économique du pays.
Le scénario du grand banditisme qui a frappé notre capitale, Bamako, vers la fin des années 2009 début 2010 est entrain de refaire surface dans la ville. Cette fois-ci le fléau est encore effrayant. Contrairement au début des années 2010, les bandits opèrent actuellement dans le centre ville de Bamako et à tout moment, à toute heure de la journée par des attaques à main armée. Des groupuscules de bandits spécialisés dans le vol de motos sévissent dans presque tous les quartiers de la capitale. Dans toutes les communes confondues. Souvent, ces bandits armés opèrent en motos. Tout en braquant les motocyclistes (de préférence les Djakarta) en pleine circulation. Il y a deux semaines, non loin de la station Total à N’Tomikorobougou, les braqueurs ont tiré sur un motocycliste dans la circulation. Avant de s’éclipser avec sa moto. Ce dernier est passé de vie à trépas sur le coup. C’était pendant la nuit à des heures non avancées. Dans la même semaine, une autre femme accompagnée de sa fille a été dépossédé de sa moto. C’était vers le cimetière d’Hamdallaye au niveau de la station Oilbya aux environs de 5h du matin. Cette femme vit de son petit commerce de brochettes à N’Tomikorobougou. Chaque matin, très tôt, elle quitte son hébergement à Hamdallaye pour joindre son lieu de commerce à N’Tomikorobougou. Mais, hélas ! Ce jour là les bandits armés l’ont fait descendre de sa moto à l’aide d’une arme à feu. Jusqu’à présent aucune trace de la moto n’a été signalée. Cette situation est d’actualité à Bamako. Chaque jour les gangs de Bamako braquent les motocyclistes en pleine circulation. Pis, ces gangs armés adoptent maintenant une formule de braquage. Ils font des irruptions à bord des véhicules, bien armés, sur les grins de causeries ou des kiosques à café afin de s’éclipser avec les motos sur place. Ce fut le cas la semaine dernière, devant un kiosque à café, à Oulofobougou-Bolibana en plein cœur de la ville de Bamako. Et, pourtant c’était avant 23h GMT. Par ailleurs, certains grins de causeries des quartiers de Djélibougou et Boulkassoumbougou ont été victimes de cette pratique. « Ces derniers moments, l’insécurité est de plus en plus grandissante à Bamako. Et les bandits arrêtés sont le plus souvent relâchés à peine quelques semaines ou quelques mois après leur arrestation. Il est temps que les forces de l’ordre prennent leur responsabilité et agissent », s’insurge A.F un jeune commerçant de la capitale. En clair, la population bamakoise est au bout du gouffre si rien n’est fait par stopper à ce banditisme qui devient galopant. « On ne va plus conduire un voleur au commissariat…désormais on se sert de l’article 320…nous allons les brûler », nous a déclaré un jeune de Oulofobougou-Bolibana. Car, ajoute-t-il, dans notre pays le délinquant à plus de droit que les victimes et les plus grands délinquants sont protégés par des hautes personnalités. A cet effet, selon notre interlocuteur, la population veut rendre sa justice afin de mettre fin à cette insécurité grandissante dans la capitale. D’autre part, « aujourd’hui, il n’est un secret pour personne que les bandits sont mieux armés et disposent de plus de moyens de déplacement surtout de communication que les agents de la sécurité », s’indigne un policier, le sergent chef Doumbia. Selon notre policier, les moyens manquent aux forces de sécurité pour faire face à l’insécurité grandissante que connait actuellement la ville de Bamako. Cela a été confirmé, à la TV, par un commissaire de la police malienne lors de la mise aux arrêts d’un gang. Par conséquent, il faut la dotation en matériels roulants et la disponibilité du carburant. Toutefois, la lutte contre l’insécurité n’est pas seulement l’apanage des forces de sécurité, il faut que la justice et la population aussi apportent leur concours. Néanmoins, il revient au ministre Gal Sadio Gassama de mettre les forces de sécurité dans des conditions adéquates et d’ordonner les mêmes procédures que ceux arrêtées en 2010. Afin d’en finir complètement avec l’insécurité grandissante dans notre capitale. D’autant plus que les forces de sécurité connaissent tous les nids de ces criminels. En outre, la nécessité des patrouilles de grandes envergures s’imposent.
Oumar Diakité