« Il n’y a pas que les Touareg au Nord mais en ce que je sache, c’est le seul groupe ethnique qui demande à se séparer du reste du Mali. »

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La crise  qui sévit dans le nord de notre pays a fait couler beaucoup d’encre et de salives. Politique, société civile tous, commentent selon les besoins de la cause. Et pourtant le point de vue des intellectuels doit compter. Dans une analyse qui évoque surtout l’échec de la classe politique  Monsieur  Sidi  Diawara, natif de Ségou  fort de la connaissance de son pays et des questions internationales  fait une analyse sans démagogie et sans complaisance  de la situation dans laquelle nous nous trouvons.

« Le Mali est Un et Indivisible! C’est le message qui est martelé régulièrement par le gouvernement malien et les politiciens tous azimuts. Le Président dela République-Generalde son état faut-il le rappeler- a fait une sortie médiatique le mercredi soir et a martelé la même chose ; il paraissait agacé, nerveux et met en garde contre l’amalgame entre les Touareg rebelles et les Touareg qui « ont choisi la République». Du coup il a aussi agacé tous les autres Maliens qui veulent savoir ce qui se passe au Nord, qui veulent savoir le sort de leurs maris, fils, frères et sœurs ; il a agacé tous les maliens qui veulent savoir combien de nos braves soldats sont tombés sous les balles lâches des terroristes et ne veulent plus se contenter de communiqués  laconiques du Ministère dela Défenseou du muet Ministère dela Communication.

Il faut avoir une lentille spéciale de Président dela Républiquepour distinguer les Touareg rebelles des Touareg qui auraient choisila République. Moije n’en ai pas la capacité et si tous les Touareg ne sont pas des Rebelles, tous les Rebelles sont des Touareg. Je n’ai pas connaissance de Songhay, Bamanan, Minianka ou Senoufo en rébellion et cherchant l’indépendance pour leur région. Il n’y a pas que les Touareg au Nord mais en ce que je sache, c’est le seul groupe ethnique qui demande à se séparer du reste du Mali. Cette demande n’est pas nouvelle. Les acteurs d’aujourd’hui ne font que poursuivre le combat de leurs ainés et aïeuls. Si tous les Touareg ne sont pas des rebelles, tous les Touareg ont profité et profitent encore de la rébellion : projets de « développement », engagement dans  l’armée, la police, la garde, la gendarmerie, la douane, octroi de grades d’officiers supérieurs à des analphabètes, octroi de postes de Ministres et de directions de grands projets comme l’ANCT et le PSPDN, recrutement sans concours dans la fonction publique etc. J’en connais des Touareg qui sont allés à l’école avec moi à Bamako ; ils n’ont pas tiré un lance-pierre pendant les différent soulèvements, mais ils n’ont pas craché sur les postes juteux qui leurs ont été offerts à la suite des accords de pacification (je préfère cela au concept fallacieux d’ accord de paix). Pendant ce temps les membres des autres groupes ethniques –sauf ceux qui sont dans la politique- doivent faire les concours de la fonction publique ou les corps de défense et de sécurité, raser les murs pour obtenir une faveur, mourir au combat sans indemnisation pour leurs héritiers. Depuis 22 ans nous sommes comme dans un cercle vicieux de soulèvements, d’offres de postes dans le gouvernement, d’offres financières, d’accords de paix-ou plutôt de pacification temporaire- et pourtant la rébellion ne fait que grandir, et devenir plus sophistiquée avec des armes que l’armée nationale n’a peut-être pas. Les Touareg ne sont pas les seuls habitants du Nord du Mali, encore moins les seuls maliens mais nous devons reconnaitre qu’ils sont les plus sérieux et les plus engagés dans la défense de leur cause -que celle-ci soit juste ou pas-, ils sont aussi prêts à y laisser leurs vies et donner la mort à ceux qui s’y opposent. Alors sur ce plan je les respecte et je leur dis « Bravo ». Ils valent mieux que les autres maliens, c’est évident. Un jour, ils « libèreront » l’Azawad comme ils ne cessent de le demander. Les Soudanais du Sud se sont séparés sans état d’âme du reste du Soudan après deux décennies d’une guerre meurtrière, la communauté internationale- l’Union Africaine y compris- les y a accompagné. Cependant un des principes affirmés avec force dans la charte de l’Union Africaine est celui de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Moi je dis que la libération de l’Azawad n’est qu’une question de temps. L’Erythrée s’est séparée de l’Ethiopie et le Sahara Occidental continue de vouloir se séparer du Maroc. Moi je dis au MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) que le succès est au bout de l’effort ; enfin, si vous ne succombez pas à vos propres efforts. Et après la libération de l’Azawad, c’est le Bélédougou qui se libérera. Koumi Diossé et les siens s’étaient bien rebellés contre les colons. Et après ce serait le Macina, le Khasso, le Ouassoulou, le Kénédougou, Le Kaarta, le Birgo, le Banico. Nous avons tous notre contrée historico-culturelle que nous aimerions libérer d’un Mali sclérosé et malade de ses dirigeants et de sa classe politique sans imagination.La Républiquede l’Azawad ! Ce n’est qu’une question de temps ! »

Sidi   Diawara

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1 commentaire

  1. Diawara bien analysé mais ce qui est sure c’est que Le MALI est UN et IN-DI-VI-SI-BLE. OK? Ces touaregh ce batte pas par courage mais ils savent qu’au MALI(d’ATT bien sure) c’est la raison du plus fort, c’est la raison des armes, c’est le copinage. Tu veras tous les soldats qui ont désertés vont révenir avec le grade de capinaine au minumum, et le sergent, en colonel. Tu veras le chauffeur, devenir DG, le planton PDG. Comme toi tu es a BKO, je te demande ou son tous les ex SG de l’AEEM? Tu peux bien répondre a cette question toute simple 😛 😛 😛

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