Le président de la République du Mali a accordé une interview à France 24 le lundi 2 juillet 2018, lors de la clôture du sommet de l’Union africaine. Cet entretien a été le lieu pour lui d’évoquer la question du terrorisme, voire de la tenue de l’élection présidentielle prochaine.
Sur la question des attentats terroristes récents au nord du pays, notamment à Sévaré et à Gao, le président malien a dévoilé à la face du monde que nul n’est en mesure de se prémunir totalement contre le terrorisme. Que nous soyons bien équipés ou pas, nous serons toujours proie au terrorisme, a-t-il martelé. Aux dires d’IBK, nous ne pouvons pas dire qu’il y a une « recrudescence » du phénomène terroriste au Mali. Ce que le Mali connait aujourd’hui, tous les pays du Sahel connaissent cela, dit-il.
En ce qui concerne les bavures reprochées à l’armée malienne, le Président dit se mettre à l’écoute de la justice. Mais avant que celle-ci ne se prononce, il ne pourra pas reprocher à l’armée de manquement aux droits de l’homme car, dit-il, la guerre que mènent les terroristes est une guerre asymétrique qui n’a aucune règle fixe. Toutefois, si des cas de manquement seront constatés, ceux-ci seront punis comme il se doit, a-t-il martelé.
Sur la question des élections, le locataire de Koulouba tient à préciser que « Certains voudraient qu’elles puissent être mises en questions, ces élections-là», mais il n’y aura aucune raison qui pourra empêcher la tenue de ces élections à la date indiquée, affirme-t-il. Quant à savoir s’il va remporter la présidentielle de ce mois de juillet, le président se dit « serein » et « démocrate ».
La mise en place du G5 Sahel est lente parce que le financement promis n’est pas au rendez-vous, a tenu à expliquer le chef de l’Etat malien. Or, le travail que mène cette force n’est pas que pour le Sahel, il est mondial. Mais s’il faut que ces Etats se promènent comme des mendiants pour recouvrir « 423 malheureux millions d’euros », cela constitue un non-sens. La non-tenue des promesses de financement du G5 Sahel constitue l’obstacle fondamental dans la mise en place rapide de cette force, explique le président. « Si la barrière du Sahel devait céder, la rive de la Méditerranée serait débordée. » Le président Ibrahim Boubacar Keita a tenu à faire savoir à ses partenaires américains que « pour vaincre le terrorisme, il s’en faut les moyens. » « Nous sommes unis dans cette lutte-là, dit-il, vous (les partenaires américains) envisagez de nous séparer ? » s’interroge IBK. Toutefois, il espère que ses partenaires américains évolueront dans leur décision.
Fousseni TOGOLA