Graves incidents à la frontière Mali-Guinée : L’Etat malien n’assure pas la sécurité des personnes et des biens

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De son vivant le camarade stratège de la révolution, le président Ahmed Sékou Touré aura tout fait pour sauvegarder les liens historiques qui lient le Mali à la Guinée. Tout en se cramponnant aux mêmes principes son successeur Lassana Conté ne pipe mot sur les exactions commises par ses compatriotes sur les paisibles populations maliennes. Quant aux autorités maliennes, elles ont tout simplement abdiqué face à leur responsabilité.
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rnLe défunt président guinéen, le camarade stratège Ahmed Sékou Touré, avait coutume de dire que la Guinée et le Mali sont deux poumons dans un même corps. Sékou Touré était un panafricaniste convaincu qui a lutté de toutes ses forces contre l’impérialisme, le colonialiste et le néocolonialisme.
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rnDe son vivant il a tenu fermement à la préservation des liens séculaires qui unissent le Mali et la Guinée. Lors d’un conflit qui avait opposé les deux pays aux premières heures de l’indépendance, Sékou Touré avait dit aux troupes maliennes appelées en renfort à la frontière : «laissez-les venir jusqu’à Conakry, ils sont ici chez eux». On se rappelle aussi que lors du premier conflit ayant opposé en 1974, le Mali du colonel Moussa Traoré à la Haute Volta du général Sangoulé Lami-zana, il est venu ici à Bamako organiser un meeting monstre au stade omnisports. Orateur fougueux, harangueur de foule, il s’est aussi rendu à Ouaga pour prêcher la paix et la concorde entre ces deux pays frères.
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rnOn ne peut pas soupçonner non plus son successeur le général Lansana Conté de bellicisme envers l’Etat malien. Au contraire, il y a deux ou trois ans, lorsque ATT était en visite à Conakry, il a taxé celui-ci de «frère égaré» qui retourne enfin au bercail. Et pour fêter le retour de l’enfant prodigue, il avait gracieusement mis à la disposition de l’Etat malien d’immenses possibilités dans le port de Conakry. Par «frère égaré» Lansana Conté voulait signifier à ATT le délaissement de la Guinée par le Mali au profit d’autres horizons et cela malgré nos liens historiques.
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rnEn effet, de l’indépendance à nos jours les dirigeants successifs du Mali, à commencer par le Président Modibo Kéïta, ont privilégié l’axe Bamako-Abidjan par rapport à l’axe Bamako-Conakry malgré la proximité de la capitale guinéenne. Ce paradoxe ne sera réellement découvert qu’à la faveur du conflit qui a éclaté en Côte d’Ivoire en 2002 et qui a mis notre pays en difficulté. Aussi pour renforcer les liens de coopération entre les deux pays, a-t-on décidé d’accélérer la construction de la route Bamako-Conakry.
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rnLes Guinéens, parait-il, ont terminé leur tronçon jusqu’à Kouremalé alors que les Maliens traînent les pieds. Et même là encore le paradoxe est loin d’être levé parce que pour contourner  l’obstacle d’Abidjan, les opérateurs économiques ma-liens se croient obligés d’emprunter le long corridor qui part de Ouaga pour aboutir au port de Tema au Ghana en passant par les ports de Lomé et de Cotonou.
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rnAutant dire que malgré les appels du pied de Lansana Conté, Conakry n’est pas une destination privilégiée et les relations maliano-guinéennes souffrent de l’usage abusif de la langue de bois. Aux incompréhensions sinon au manque de chaleur et d’enthousiasme dans les rapports entre dirigeants se greffent lourdement les litiges fonciers entre les populations installées de part et d’autre de notre frontière commune.
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rnL’expédition punitive organisée le mardi 6 novembre par les habitants du village guinéen de Dalakan situé sur l’autre rive du Sankarani contre le village malien de Siradiouba est une triste illustration des incidents récurrents qui surviennent à la frontière entre le Mali et la Guinée. Pour les faits, sommairement, ces villageois guinéens avaient organisé cette agression pour se venger d’une première attaque qu’ils avaient menée contre le village malien de Dalagué et qui avait coûté plusieurs pertes en vies humaines dans leurs rangs. Certaines sources estiment aussi que puisque leur zone est aride, ils avaient des prétentions sur les terres que leur louent les habitants de Siradiouba. Dans tous les cas avec cinq morts, le bilan est déjà lourd côté malien. Il n’y a guère longtemps un gendarme malien avait été enlevé par des douaniers guinéens. A cause du mutisme des autorités maliennes, l’opinion n’a pas encore été édifiée sur les tenants et les aboutissants de cette affaire rocambolesque. Côté frontière mauritanienne ce sont les vols de bétail, le terrorisme avec prise d’otages.
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rnLe Mali est un grand pays qui fait frontière avec sept autres pays. ATT ne cesse de dire à ses interlocuteurs occidentaux que l’Etat malien n’a pas les moyens de contrôler cette vaste étendue. Il a raison d’une part mais d’autre part gouverner c’est prévoir. On sait depuis belle lurette que la frontière guinéenne est une zone à haut risque. Il fallait  dès lors prendre des mesures idoines pour circonscrire les incidents qui y éclatent régulièrement et qui aboutissent à des morts d’hommes. Surtout que ce sont les populations maliennes qui sont agressées par des vandales venus de la République sœur de Guinée. Il ne sert à rien de jouer au médecin après la mort comme l’a fait le Premier ministre Modibo Sidibé qui a envoyé un renfort militaire sur le terrain pour calmer la tension. Pire, suite à toutes ces exactions, personne n’a entendu broncher le général Lansana Conté.
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rnPourtant prêt à sauver la tête d’un ministre qui est tout près du gibet le gouvernement malien, lui aussi, fait motus et bouche cousue. L’affaire est pourtant grave car à chaque fois il s’agit d’une atteinte à la sécurité des personnes et de leurs biens. Face à la démission des autorités, les pauvres populations du Wassoulou ne risquent-elles pas d’organiser leur propre autodéfense comme Gandakoy l’a fait au nord ?
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rnIl faut même craindre l’effet boomerang d’une telle situation qui risque d’aboutir à un embrasement général entre le Mali et la Guinée. Ce serait le comble entre deux pays qui se veulent les poumons d’un même corps. De toutes façons beaucoup d’efforts sont à fournir des deux côtés. Les Maliens surtout attendent des signaux forts des autorités guinéennes car la Guinée est un pays de trafiquants qui par la facilité du port de
Conakry ruinent l’économie malienne par l’importation frauduleuse de cigarettes, motos, tissus, armes à feu et même de la drogue.
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rnMamadou Lamine Doumbia

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Confidentiel – Frontière Mali-Guinée : Le bornage comme une urgence

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Le bornage de la frontière entre le Mali et la Guinée est brusquement apparu comme une priorité pour nos autorités après l’attaque et l’assassinat de cinq Maliens du village de Siradouba, la semaine dernière. Le département de Kafougouna Koné serait en train de prendre des dispositions pour la matérialisation dans un bref délai de la frontière entre notre pays et celui de Lansana Conté. Car l’attaque et la tuerie des Maliens par les Guinéens en territoire malien n’est pas sans conséquences dans les relations entre les deux pays, même si cela ne ressort pas dans les discours. Les troupes maliennes sont fortement mobilisées à la frontière guinéennes et il suffit de peu pour…

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Il est de notoriété que l’Etat malien donne la priorité au bornage de la frontière avec la Mauritanie. Mais cette priorité se trouve être momentanément bousculée par ce qui est apparu comme une urgence: délimiter le territoire malien du côté des frères guinéens pour ne pas avoir à … 

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Par ailleurs le bornage de notre frontière d’avec le Burkina Faso n’est pas terminé. Même si l’essentiel est fait avec le bornage de toute la zone conflictuelle, il reste encore quelque 200 à 300 km non délimités entre le Mali et le Burkina Faso.

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Si du côté de l’Algérie la réalisation du bornage date de longtemps, rien n’est fait pour délimiter le territoire malien du côté de la Côte d’Ivoire. Idem du côté du Niger. Mais entre ces deux derniers pays et le Mali, la frontière semble poser moins de problèmes.

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Avec le Sénégal, beaucoup de choses seraient à négocier entre ATT et Abdoulaye Wade. Au-delà de la délimitation faite par la nature, les frères maliens et sénégalais veulent envisager la réalisation d’intérêts communs pour les deux communautés. 

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L’attaque du village malien par des guinéens : La main cachée de stratèges de guerre

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L’attaque du village malien de Siradiouba dans le cercle de Yanfolila près de la frontière avec la Guinée, par des ressortissants du pays voisin, a pris l’allure de représailles. Selon certaines personnes du milieu, cette attaque fait suite à toute une série d’échauffourées entre populations guinéennes et maliennes vivant en voisinage quelque peu perturbé à la frontière entre les deux pays. Lors de la dernière attaque, la semaine dernière les guinéens ont tué 5 personnes dont un gendarme et ont fait une dizaine de blessés à Siradiouba, village malien.

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De sources proches des populations de la zone cette attaque des guinéens porte l’empreinte de vrais stratèges de guerre et de forts soupçons pèsent sur les autorités guinéennes ( le préfet du cercle guinéen de la zone). Des moyens utilisés à la tactique, aucune place n’a été laissée à l’amateurisme.

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L’attaque aurait eu lieu à 5 heures du matin. Pour traverser le fleuve et engager leur descente punitive , les assaillants auraient choisi un endroit du fleuve situé à environ 20 km du village de Siradouba. Selon des sources bien informées, les armes utilisées n’étaient pas que des fusils de chasse. Sur place au village, leur stratégie a été d’abord de mettre le feu à une case. Et lorsque la population y a accouru, ce fut un vrai carnage. De sources sûres, il n’y a pas eu d’erreur sur les quatre personnes abattues en dehors du gendarme. Elles étaient à la tête d’une précédente attaque du village guinéen, nous précise notre source. Toutes les précisions qui ont marqué cette mission punitive des guinéens, l’atteinte des cibles sans échappatoire et le retrait des assaillants après avoir atteint leur objectif ont laissé croire qu’il ne s’agissait pas que des populations mécontentes. Mais on y voit la participation de militaires en civil et le soutien du préfet guinéen.

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Après l’attaque des guinéens : Yanfolila va- t-il mettre les céréales sous embargo ?

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Les deux populations maliennes et guinéennes, pour des raisons économiques et pour des contraintes liées à la géographie ont tissé des relations sociales qui leur imposaient une certaine volonté de vivre en commun. La nature ne permettant pas des activités agricole du côté de la guinée, à cause des chaînes montagneuses, les populations de cette zone ont trouvé une aubaine saisonnière à cultiver en terre malienne et à en emporter les récoltes. Ainsi de longue date, les Guinéens ont nourri les leurs à partir de terres appartenant à leurs voisins maliens.

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Partant certains Guinéens se sont livrés à un commerce florissant de céréales achetées avec les paysans de Yanfolila et vendues en Guinée. En retournant au Mali, certains de ces marchands apportent avec eux toute sorte de produits, souvent par la pirogue, tant ils connaissent le terrain et savent contourner les barrières douanières. Mais, ce trafic intéresse beaucoup d’autres gens passés pour des professionnels du commerce de toute sorte: outils ménagers, matériels roulants, cigarette … et drogues.

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Les voisins guinéens et maliens auraient pu continuer de composer ensemble sans heurts. Mais voilà ! Depuis le conflit fratricide de la semaine dernière et en attendant que la hache de guerre soit enterrée, les hôtes maliens ne semblent plus disposés à accorder un quelconque droit d’usage de ces terres à leurs voisins guinéens. Pire, les paysans maliens veulent punir les assaillants et leurs complices en mettant sous embargo leurs céréales en direction du pays de Lansana Konté, nous précise une source proche des populations de Yanfolila.

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