Le saviez-vous ? De nombreux combattants de l’Etat Islamique ou DAESH ne sont pas fondamentalement musulmans. On y trouve par exemple, à l’origine, des altermondialistes, des libres penseurs, des frustrés, revanchards, autres victimes d’exactions et d’abus, etc.
Plus près chez nous, l’on a décelé la présence au sein des groupes armés jihadistes, certes des fondamentalistes purs et durs, mais aussi, de simples quidams à l’origine.
En somme, l’objectif, pour nombre de ces combattants, n’est pas tant d’instaurer les préceptes religieuses, mais plutôt de manifester leur ras-le-bol, de s’opposer à ce qu’ils pensent être des actes d’injustice et d’abus de l’autre camp. Bien entendu, la notion de «bon» et de «mal» est toujours relative.
C’est, en tout cas, parce qu’ils s’estiment victimes d’un système qu’ils choisissent leur camp aidés en cela, par des guides spirituels, prompts à «récupérer» tous les mécontents et frustrés de la planète. Commence alors l’endoctrinement. Et au sortir, ce sont des combattants véritablement engagés et des kamikazes que l’on retrouve sur nos chemins, semant morts et désarroi. A l’origine, étaient les actes d’injustice et d’abus. Et de la part d’un Etat aujourd’hui fragilisé comme le Mali, ça peut très loin. Un Etat sérieux doit anticiper et ce n’est pas trop lui demander.
A Yélimané, les populations n’ont demandé que cessent «l’injustice, la corruption, la mauvaise gestion, la dévalorisation des Chefs coutumiers». L’Etat du Mali devrait être plutôt fier de cette sollicitation. Mais à quoi assistons-nous en retour?
En réprimant ainsi de simples manifestations, les autorités incitent les protagonistes à rentrer dans la clandestinité. La nature, dit-on, a horreur du vide. En voulant les faire taire à tout prix, elles leur suggèrent, en fait de s’exprimer autrement. C’est tout simplement irréfléchi ! Un gouvernement sérieux allait plutôt ouvrir une enquête sérieuse en vue de situer les responsabilités et sanctionner les coupables.
Quant à la justice, il faudra songer à l’avenir, faire élire les juges et procureurs afin qu’ils rendent directement compte aux justiciables, leurs électeurs.
B.S. Diarra