Emmanuel Macron a confirmé, mardi, qu’il n’y aurait pas « d’ajustement du dispositif dans l’immédiat », mais que l’engagement de l’armée française au Sahel serait recentré autour de la lutte antiterroriste.
L’incertitude avait été, en grande partie, levée par les conseillers du président Macron, les jours précédant le sommet des lundi 15 et mardi 16 février, à N’Djamena, réunissant les chefs d’Etat du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad) et leurs partenaires, au premier rang desquels figure la France. Mardi, à l’Elysée, le président français a confirmé que l’engagement de l’armée française au Sahel demeurerait au même niveau qu’actuellement. Pas « d’ajustement du dispositif dans l’immédiat » donc, mais un changement lexical qui sous-tend un redimensionnement de l’opération militaire française « Barkhane », recentrée sur la lutte antiterroriste, dans les mois à venir.
Emmanuel Macron a donc tranché après, officiellement, avoir consulté chacun des présidents du G5. « Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu, mais elles n’interviendront pas dans l’immédiat », a expliqué le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse organisée à l’Elysée, à l’issue de ce sommet auquel il n’a participé qu’en visioconférence. « Un retrait français, retirer massivement les hommes, qui est un schéma que j’ai étudié, serait une erreur », a-t-il ajouté.
Il faut dire qu’il y a un an, le même chef suprême des armées avait décidé d’envoyer 600 soldats en renfort des quelque 4 500 éléments déjà déployés au Sahel depuis 2013. Ces dernières semaines, l’hypothèse d’une réduction des effectifs bruissait pourtant dans l’entourage présidentiel et au sein de l’institution militaire. Mais, pour Emmanuel Macron, « il serait paradoxal d’affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d’un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs ».
Une menace loin d’être neutralisée
L’Elysée tire un bilan flatteur du poing tapé sur la table du G5 il y a un an, lors du sommet de Pau convoqué par la France. Paris s’ulcérait alors d’entendre certaines opinions publiques – essentiellement malienne et burkinabée – qualifier de « coloniale » la présence française, alors que des attaques de groupes armés provoquaient des pertes inédites par leur ampleur dans les rangs des militaires français et sahéliens. « Nous avons inversé le rapport de force [et] sauvé une deuxième fois le Sahel », se félicite aujourd’hui le président Macron.
Paris estime avoir évité le pire en contenant, par la force, l’expansion de l’islamisme radical dans la zone dite « des trois frontières », aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger