Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat du G5 Sahel a pris fin le lundi 06 février à Bamako, dans la capitale malienne. Ce sommet, faut – il le rappeler, a été convoqué suite au constat d’une dégradation continue de la situation sécuritaire au Mali.
Pas une semaine sans qu’on ne rapporte une attaque dans le nord où le centre du pays. La plus récente attaque terroriste est celle de Menaka, le samedi 04 février, où quatre soldats sont morts. Le lendemain dimanche, aux environs de 2 heures du matin, des gendarmes en patrouille sur le fleuveniger, ont été pris pour cible. Deux sont morts sous les balles de l’ennemi. Cette énième attaque s’est déroulée au poste de Tonkoronko et les patrouilleurs gendarmes, au nombre de 6 au moment des faits, venaient contrôler des mouvements suspects sur le fleuve. Surpris par des coups de feu, deux seraient morts sur le coup et un autre après, a-t-on appris.
A Mopti, les langues se délient face au drame. Ils sont nombreux à dire que les assassins des gendarmes sont connus. Ils ne seraient autres que des jeunes gens « laquais » qui ont pris l’habitude d’accompagner trop souvent les gendarmes pour leur assurer les petits besoins comme le thé et autres courses. L’habitude a créé la confiance et ils en ont profité pour accomplir leur mission de terroriste, nous a déclaré un proche de militaire en service à Mopti.
Pour revenir au G5 Sahel, le thème l’indique très clairement : la situation sécuritaire au Mali a des répercussions dans la sous-région sahélienne. Le Niger et le Burkina ne diront pas le contraire. Ils font régulièrement face à des actes terroristes dont les auteurs ont la facilité de fuir vers le Mali ou vice versa.
A cet effet, les 5 pays composants le G5 ont opté pour une mutualisation des forces pour affronter l’ennemi commun qu’est le terrorisme.
Aussi, face aux attaques répétées au nord et centre du pays, le président IBK a appelé à corriger les insuffisances de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) dans son discours d’ouverture des travaux de Bamako.
« La MINUSMA devrait, donc, se doter d’urgence de moyens adéquats pour accompagner le Gouvernement du Mali dans le rétablissement progressif de son autorité sur la totalité du territoire national », dira IBK.
Le président Deby du Tchad a ajouté : « …, notre rencontre doit sonner l’alerte et donner une impulsion nouvelle à la guerre asymétrique que nous menons contre le terrorisme et la barbarie. Nous devons nous donner les moyens et les ressources nécessaires pour livrer une guerre sans merci contre ces obscurantistes qui veulent nous ramener au moyen-âge. A cet égard, le renforcement du dispositif de défense et de sécurité du G5 Sahel est éminemment important ».
Après le discours, place à l’acte mais jusqu’à quand pour composer cette force unifiée du G5 ? Le temps presse.
Seybou KEITA