Le G5 Sahel, une force régionale en construction

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Cinq pays sont engagés dans la force conjointe du G5 Sahel. © RFI/Olivier Fourt

Emmanuel Macron, Angela Merkel et cinq chefs d’Etat des pays de l’Afrique sahélienne se retrouvent près de Paris pour renforcer la mobilisation internationale au profit de la nouvelle force conjointe antijihadiste G5 Sahel et accélérer son déploiement. Cette force de 5 000 hommes est encore loin d’être opérationnelle, et fait face à des difficultés de financement.

Sur le papier, la force conjointe du G5 Sahel, c’est sept bataillons forts de 650 hommes chacun et réunissant des forces issues des cinq pays de la région (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad). Mais pour l’heure, on en est encore loin. La toute première opération lancée fin octobre n’a pu rassembler que 200 à 350 hommes de chaque pays.

Avant l’opération, la France avait livré trois lots de véhicules aux forces armées maliennes, nigériennes et burkinabè, une quinzaine de pick-up et des camions. Problème : ces véhicules ne sont pas blindés. Les pays de la région disposent d’un nombre limité d’engins à la norme « MRAP », c’est-à-dire résistants aux mines et aux bombes artisanales (IED) qui constituent aujourd’hui le danger numéro un, particulièrement dans la zone centre. Peu d’avions ISR, appareil de renseignement, également. Ils sont pourtant indispensables pour repérer les déplacements de l’ennemi en plein désert. Les pays du G5 envisagent de les mettre en commun durant les opérations et doivent renforcer la coordination des moyens aériens (3D).

Adaptabilité

En attendant mieux, les pays du G5 font preuve d’ingéniosité. Une caméra vidéo a été montée sur un vieux bimoteur malien pour qu’il puisse mener des missions de renseignement (ISR). La première opération a laissé apparaître des problèmes de télécommunication (SIC) et de coordination. Les Nigériens se sont adaptés et ont prévu d’employer le morse à longue distance et le téléphone portable quand il y a du réseau. En revanche, pas de radios tactiques « cryptées ». Or, l’adversaire est en mesure d’écouter le réseau militaire, voire ponctuellement de le brouiller.

Programmation

Le PC tactique de Niamey et le quartier général de Sévaré ont été équipés et disposent d’une capacité opérationnelle (IOC). Quatre-vingt-douze militaires issus des cinq pays doivent y travailler.

D’ici la fin de l’année, le G5 espère avoir mis en place les « noyaux » des postes de commandement de Wour, dans le nord du Tchad, dans le Tibesti, et de n’Becket Al Awach’, en Mauritanie, entre Néma et Léré. Seulement quelques éléments à chaque fois.

Le calendrier prévisionnel précise que tous les « fuseaux » (Est-Centre-Ouest) doivent être complets en février. En mars, la pleine capacité devrait être atteinte (FOC). D’ici l’été, les bataillons désignés et les transferts d’autorité effectués afin de lancer les premières opérations transfrontalières (OMCT) conduites de manière autonome pour le compte de la force conjointe du G5 Sahel. Enfin, devrait arriver une capacité expéditionnaire antiterroriste. Cinq opérations conjointes sont prévues d’ici août 2018.

 Par Olivier Fourt rfi.fr Publié le 13-12-2017 

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