Sommet du G5 sahel qui s’ouvre ce lundi 15 février à N’Djamena ne verra pas la participation physique du Président Français. Selon un communiqué de l’Elysée, Emmanuel Macron et ses ministres des armées et des Affaires étrangères interviendront par visioconférence avec ses homologues des cinq pays du Sahel.
-maliweb.net- Un an après le sommet de Pau, sud de la France, où les dirigeants des pays du Sahel étaient sommés par le Président Français de venir « clarifier leur position » par rapport à la recrudescence d’un sentiment anti-français, les d’Etats se retrouvent à nouveau à N’Djamena, Tchad. Cette fois en absence de la délégation française qui suivra ce sommet du G5 Sahel de N’Djamena en visioconférence en raison de la crise sanitaire. « Le chef de l’État français ne sortira pas du territoire français et participera à distance au sommet des 15 et 16 février », a rapporté les médias français. Emmanuel Macron qui a déjà reçu un tête à tête avec ses homologues du Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad à l’Elysée ces dernières semaines à Paris mettra cette nouvelle rencontre à profit pour faire bilan de l’intervention de l’armée française aux côtés des armées locales dans le cadre de la lutte contre les groupes djihadistes dans le Sahel.
Cette lutte, faut-il le rappeler, a déjà réalisé des succès depuis le sommet de Pau avec l’assassinat des centaines de djihadistes. Cet exploit dans la lutte contre le terrorisme est concentré depuis un an dans la zone des trois frontières a permis de neutraliser les Djiahadistes d’Abou Iyadh al Tounisi d’Ansar al-Chariaa de Tunisie et de Djamel Okacha alias Yehia Abou al-Hamam, chef de l’Emirat du Sahara et l’un des principaux commandants du « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans » (JNIM) ainsi que le dijhadiste Bamoussa Diarra, proche de Iyad Ag Ghali.
Le sommet G5 Sahel-France de ce lundi sera innové avec la participation par message vidéo du nouveau secrétaire d’État américain, Antony Blinken. Ce qui apparait aux yeux de Paris comme «un signal important» dans la coalition qu’elle est en train de former dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. L’administration Trump s’était contenté d’un soutien logistique, la formation des forces nigériennes et ne cachait pas sa volonté de se désengager de la région.
Selon les informations relayées par les médias français, ce sommet de N’djamena sera consacré à « l’amplification de la dynamique» du sommet de Pau qui, selon l’Elysée, a permis un clair renversement du rapport de force avec les groupes armés jihadistes, dans les trois frontières du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Ainsi, Paris voudrait compléter cette dynamique militaire par un sursaut symétrique dans les volets civils qui, selon l’Ambassadeur de France à Bamako, visera le retour de l’État dans les régions les plus troublées par la présence terroristes et la relance l’accords d’Alger signé à Bamako 2015.
Sur ce volet, l’engagement du Président de la transition malienne, Bah N’Daw, est très attendu. Et Paris n’aura pas de difficultés à obtenir le soutien des autorités maliennes sur ce volet tant elles ont multiplié les initiatives ce dernier temps pour un retour progressif de l’administration dans les régions du Nord. Ce, avec l’organisation de la dernière réunion du comité de suivi de l’Accord à Kidal et la pose de la première pierre des nombreux édifices de développement. S’y ajoute à des nombreuses opérations que l’armée malienne a engagé avec le soutien de Barkhane et les forces du G5Sahel dans le centre et le nord du pays contres les groupes terroristes.
Le seul de point de désaccord avec la partie française sera surtout la volonté des autorités maliennes d’engager des négociations avec certains djihadistes. Cette position de Bamako semble avoir des échos au Burkina Faso, où des voix s’élèvent pour encourager une solution négociante dans le dénouement du combat qui oppose leur armée aux forces obscurantistes. En tout cas, durant deux jours, Emmanuel Macron et ses homologues du Sahel trouveront les bonnes stratégies de combat pour consolider le succès déjà dans le cadre de la lutte de l’hydre du terrorisme qui n’a que trop duré avec son lot de morts de part et d’autre.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net