G5 Sahel : Des parlementaires en conclave à Bamako pour des pistes de coopération

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A l’initiative de la Fondation Konrad Adenauer Mali, à travers son programme Sahel, les parlementaires du G5 Sahel étaient en conclave à Bamako les 12 et 13 novembre 2018 à l’hôtel Salam. Sous le thème «Les parlementaires au sein du G5 Sahel : quelles pistes de coopération ? ». La rencontre s’est ouverte sous la présidence du Président de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Issiaka Sidibé et de la ministre Allemande de la Défense, Ursula Von Der Leyen, elle-même députée élue au Bundestag.

 

En effet, ce séminaire a réuni des parlementaires de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad. Le séminaire a regroupé une quarantaine de personnes au niveau sous régional, régional et international. En plus des parlementaires, des universitaires et des personnes ressources étaient aussi du rendez-vous.

Pendant deux jours, cette rencontre a offert l’opportunité aux parlementaires de l’espace G5 de connaître davantage le G5 Sahel. Elle permit aussi de susciter un plus grand intérêt pour l’organisation auprès des élus.

A l’ouverture de ce séminaire, l’honorable Issiaka Sidibé, président de l’Assemblée Nationale du Mali dira que «la persistance de l’insécurité grandissante dans le Sahel doit inciter les députés africains en général et ceux du G5 Sahel en particulier à aller vers une coopération interparlementaire plus dynamique». A cet égard, Issiaka Sidibé a exhorté ses collègues à mener un plaidoyer à tous les niveaux pour, d’une part, rendre plus opérationnelle la Force conjointe, et d’autre part, l’aider dans la mobilisation de fonds pérennes pour ses activités de sécurité et de lutte contre le terrorisme. L’Assemblée interparlementaire, pour le président Issiaka Sidibé, sera un instrument de soutien démocratique à la gouvernance de la Force du G5 Sahel. Il a, enfin, réaffirmé l’engagement et le soutien du Mali afin de relever les défis sécuritaires et de développement auxquels sont confrontés les pays du G5 Sahel.

La ministre allemande de la Défense a rappelé que son pays s’est engagé depuis 2013 à allouer plus de 2,3 milliards d’euros en faveur des projets de développement au Sahel. En outre, Mme Ursula Von Der Leyen a demandé à ce que plus de vigueur soit donnée au G5 Sahel. Elle a aussi souligné que la Force conjointe du G5 Sahel a surtout besoin du soutien des parlements africains. Car, selon elle, ce sont eux  qui peuvent faire progresser les initiatives en matière de politique de développement à travers le rapprochement entre le monde politique, les entreprises et les citoyens. Pour elle, «l’économie a besoin d’impulsions, l’éducation, la prévention en matière de santé, la lutte contre la faim et la pauvreté nécessitent des approches modernes en termes d’infrastructure et de numérisation. Et tout cela exige un cadre de sécurité et de stabilité, réclame la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée».

 

L’Allemagne et l’Europe sont disposées à faire tout leur possible pour aider le G5 Sahel

Devant cela, dit-elle, «nos problèmes en Europe paraissent souvent insignifiants, et je me garderai de toute comparaison. Mais c’est justement en tant qu’Européenne que j’aimerais vous encourager : Un grand nombre de ces défis, pour ne pas dire tous, ont aussi un caractère régional. C’est pourquoi les solutions doivent elles aussi s’inscrire dans un cadre régional. Et c’est pour cette raison que je tiens à vous assurer de mon soutien total et de celui des autres Européens à la coopération au sein du G5. Au sein de l’Union européenne, nous voyons que les processus de concertation sont parfois fastidieux et longs. Mais lorsque l’on parvient à des analyses communes, à prendre des décisions communes et à entreprendre des actions communes, tout le monde y trouve son compte». Elle signifiera que l’Allemagne et l’Europe sont disposées à faire tout leur possible pour aider. «C’est ainsi que, depuis 2017, nous apportons un soutien au G5 Sahel dans la mise sur pied d’une force d’intervention commune dont les 5 000 soldats qui la composent devront à l’avenir fournir une contribution significative dans le cadre de la lutte contre le terrorisme transfrontalier ainsi que le trafic de drogues et d’êtres humains».

Ce qui en fait un instrument essentiel du G5 Sahel de promotion durable de la paix, de la stabilité et du développement dans la région. Les européens, dit-elle, sont disposés à apporter un soutien à sa constitution à travers la consultation, la formation et l’équipement. Mais il est également évident que les moyens militaires, à eux seuls, ne sont pas une solution. D’où, la nécessité de coordination au sein du G5 Sahel, non seulement dans la politique de sécurité, mais aussi dans celle de développement.

En effet, l’interdépendance des défis de la sécurité et du développement, ainsi que les liens séculaires et multiformes qui unissent les peuples du Sahel, font partie des aspects fondamentaux  ayant conduit les chefs d’Etat des pays du G5 Sahel à signer la convention portant création de l’organisation G5 Sahel. Cela comme institution de coordination et de suivi de la coopération régionale doté d’un secrétariat permanent.

Il est créé officiellement le 16 février 2014 à Nouakchott en République  islamique de Mauritanie. Il s’est doté d’une Convention signée  le 19 décembre 2014. Le G5 Sahel se propose de contribuer à la mise en œuvre des actions de sécurité et de développement dans les États membres grâce au renforcement de la paix et la sécurité dans l’espace du G5 Sahel. Il y a aussi le développement  des infrastructures de transport, d’hydraulique, d’énergie et de télécommunications. Avec la création des conditions d’une meilleure gouvernance dans les pays membres. Le G5 Sahel se propose également  au renforcement des capacités de résilience des populations. Cela en garantissant durablement la sécurité alimentaire, le développement  humain et le pastoralisme.

Notons que la Fondation Konrad Adenauer intervient dans la région depuis 25 ans à travers différentes activités. Elle a comme partenaires stratégiques,  les parlements, les institutions publiques, les partis politiques, la Société civile, les universitaires, les instituts de recherche et les Armées. Depuis le début de l’année 2018, le bureau de la Fondation Konrad Adenauer basée à Bamako a été érigé en bureau programme Sahel. La Fondation couvre l’ensemble des pays membre du G5 Sahel.

A retenir qu’après une première journée dédiée à la présentation du G5 Sahel, la deuxième journée  a été consacrée à la proposition d’options pratiques pour le renforcement de la coopération parlementaire au Sahel.

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

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1 commentaire

  1. Après le Vénézuela (et peut-être aussi l’Equateur, le Chili qu’on pourrait inclure)

    ouest-france.fr/monde/bolivie/bolivie-evo-morales-denonce-un-coup-d-etat-apres-les-mutineries-policieres-6600955

    francetvinfo.fr/monde/ameriques/bolivie-le-president-evo-morales-affirme-qu-un-coup-d-etat-est-en-cours_3695623.html

    nouvelobs.com/monde/20191108.OBS20855/une-maire-du-parti-du-president-morales-violemment-humiliee-par-des-opposants-en-bolivie.html

    rfi.fr/ameriques/20191107-crise-bolivie-tension-persiste-opposants-partisans-morales

    https://www.atlantico.fr/node/3582554

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