G5 Sahel : ET, si c’était le médecin après la mort

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En Afrique on l’habitude des grandes rencontres avec beaucoup de tintamarres. Au cours de ces rendez-vous les multiples têtes en têtes et les huis clos donnent à penser que les problèmes seront résolus  à main levée. Mais il suffit que les chefs d’Etat  tournent les talons pour que toutes ces décisions prises dans une atmosphère de fête collective rejoignent les catacombes.  Les africains ont vu le résultat  de la CEMOC qui regroupait les pays du champ.

En janvier 2012 quand éclatait la troisième rébellion de l’histoire du Mali la CEMOC existait déjà. Cette structure qui devait en principe être un tremplin pour les pays de la région en matière de renseignement pour une lutte efficace contre le terrorisme  a vite montré ses limites. En effet c’est sur une initiative de l’ex chef de l’Etat malien Amadou Toumani Touré que ce regroupement est devenu une réalité. En son temps le président Touré a accordé le droit de poursuite    aux pays frontaliers du Mali pour montrer sa bonne foi et pour faire savoir que le terrorisme est un fléau mondial. Mais hélas quand suite à la chute de Kadhafi une coalition de djihadistes en complicité avec des  apatrides regroupés au sein du MNLA a délibérément attaquée le Mali aucun pays du regroupement n’a bougé le petit doigt pour porter assistance à ce pays frère qui n’a jamais accepté la déstabilisation de ses voisins  à partir de son territoire. La grande déception est venue du côté algérien. Ce pays aurait pu servir de rempart pour le Mali   à cause da sa puissance militaire et surtout en raison du soutien sans faille apporter par le président Modibo Keita de la guerre de libération. Quid de la Mauritanie, pays avec lequel le Mali partage plus de 1000 kms de frontière. Au nom du droit de poursuite accordé par l’ex président Touré, l’aviation  Mauritanienne  a mené un raid contre un convoi d’AQMI le jour même du cinquantenaire de l’indépendance du Mali  à Tin Aicha à 100kms de Tombouctou. Sans avertir Bamako les forces franco-mauritaniennes ont mené une opération pour tenter de libérer l’otage français Michel Germaneau qui malheureusement trouvera la mort. Mieux en 2011 sur  une initiative du Mali les troupes mauritaniennes et maliennes décident de nettoyer l’écurie d’Augias  en menant des actions conjointes  dans la forêt classée de Ouagadou. On en serait pas là si le Mali avait bénéficié de la solidarité de ses voisins. Faut-il le rappeler en août 1998  lorsque le Rassemblement Congolais Pour la Démocratie (RCD) dirigé par Arthur Zaidy Ngoma et Bizima Kara en complicité avec l’Ouganda et le Rwanda a tenté de renverser le président Laurent  Desire Kabila père alors président de la République Démocratique du Congo, ses voisins ont immédiatement fait acte de solidarité en volant à son secours. L’Angola qui est la puissance régionale a dépêché des contingents à partir du Cabinda, le Zimbabwe à pris en charge la protection de la ville diamantifère de Mbuji Maye dans le Kasai oriental pendant que les forces tchadiennes acheminées par des Transals   français mettaient la main sur Kabalo et Buta même la Namibie a envoyé des troupes. A l’époque cet acte de solidarité a été salué à travers le continent car tous les pays de la SADC  ont volé au secours de l’ex Zaïre. Pour ce qui est de la crise malienne beaucoup ne comprennent pas pourquoi la CEDEAO n’intervient pas militairement dans le centre du pays  en lieu et place  des  pays du G5 Sahel une pure création de Hollande. Alors que l’ECOMOG qui est la force ouest africaine d’interposition a fait ses preuves au Liberia et en Sierra Leone dans les années 1990. Beaucoup s’inquiètent de la Mauritanie au sein du groupe. Ce pays a en effet  conclu un deal avec les groupes terroristes qui peuvent se balader sans crainte dans les rues de Nouakchott   parmi lesquels l’ex bourreau de Tombouctou Sanda Ould Boumama .  Depuis l’attaque de la base mauritanienne de Bassikounou , les autorités mauritaniennes ont compris l’armée de Nouakchott ne fait pas le poids face aux terroristes. Donc forces vives du Mali attachées vos ceintures ne comptez pas  trop sur le soutien de certains pays.

Badou S. Koba  

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