L’histoire de la remise en cause de l’intégrité territoriale de notre pays vient de franchir un palier supplémentaire et qui risque de mettre l’indépendance chèrement acquise. Comme hier, le peuple malien est seul maître de son destin face à l’adversité. Les autorités de la transition ont l’impérieux devoir de préparer la guerre, une guerre couteuse au regard de la situation économique, mais inévitable compte tenu de la nouvelle configuration géopolitique et géostratégique qui se met en place, suite à la nouvelle donne.
En effet, le MNLA et Ançar Dine ont annoncé, samedi, leur ”autodissolution” et la création d’un ”Conseil transitoire de l’Etat islamique de l’Azawad”. Le ”protocole d’accord” conclu entre les bandits armés narco-transitaires et les crapules extrémistes pro-Satan après plusieurs semaines de discussions à Gao, est, selon des observateurs une surprise où les deux groupes avaient jusque-là des objectifs et des idéologies très éloignés : le MNLA, selon les mêmes observateurs est sécessionniste, laïc tandis que Iyad Ag Gally et ses ouailles imposent la charia.
Que nenni, ces écumeurs du sable du grand Nord ont de tout temps poursuivi le même objectif : Se livrer impunément à des actes abjects sans crainte de sanctions d’une autorité de tutelle, d’une gouvernance politique si volontariste soit-elle. Pour se rendre à l’évidence ces observateurs qui parlent de surprise seront édifiés en procédant à l’audit des investissements de l’Etat des années de l’accession de notre pays à l’indépendance à nos jours comparativement aux autres régions en prenant en compte tous les secteurs. La cohorte ”MNLA” et les criminels soit- disant djihadistes n’ont en outre ni le temps ; encore moins les moyens et la possibilité de créer un Etat.
Alors se pose la question de la fusion ?
La fusion des deux entités malfaisantes repose avant tout sur la propension de Iyad Ag Ghaly à élargir l’espace d’exportation et d’application de sa charia aux régions de Gao et de Kidal jusque là hostiles. Ceci est un impératif pour lui ; en le réussissant il apparaîtrait aux yeux de ses commanditaires extérieurs comme un sous-fifre de poids dans la zone sahélo-saharienne. Ce n’est pas pour créer un Etat mais c’est pour créer les conditions de fructifier un vaste espace dédié au commerce transnational de la cocaïne ; des armes de guerre, des camps d’entraînement pour terroristes. ”Les détails” dont on fait état dans les négociations tournent uniquement à l’extension du champ d’appropriation de la charia ; donc implicitement à l’existence fantomatique” non pas d’un Etat mais d’un soi-disant milieu islamique. Pour le reste aucune dissension majeure n’oppose nos ennemis dont l’existence se nourrit du labeur des populations.
Il n’est pas trop tôt de dire que le médiateur de la CEDEAO Blaise Compaoré Président du Faso aura par mégarde à prendre des billevesées pour les lanternes.
En effet la médiation ouest-africaine que la ”cohésion” entre groupes armés du Nord du Mali, après la fusion de la rébellion touareg et des islamistes d’Ançar Dine, favorise une ”solution négociée” à la crise dans cette région, a déclaré à l’AFP le ministre burkinabè Djibril Bassolé. Il ajoute”…j’imagine qu’ils ont aussi une plateforme de revendication commune qui pourrait nous aider à avancer dans les discussions”. Le diplomate chevronné burkinabè se rendra très rapidement à l’évidence dans les négociations que la fusion qui s’opère en ce moment a pour ultime objectif de préparer le Nord malien à un partage des butins criminels, et de rien d’autres à défaut de s’accaparer de la totalité de notre pays.
D’ailleurs c’est fort à propos que le ministre de la communication, porte parole du gouvernement parle de ” non événement ” s’agissant de la fusion ”MNLA”-ANCARDINE.
Le gouvernement malien ”rejette catégoriquement” la création d”’Etat islamique” dans le Nord du pays par la rébellion touareg et le groupe islamiste ançar dine, a ajouté le P.P.G Hamadoun Touré à l’AFP. Les autorités de la transition doivent se convaincre après analyse du passé historique et politique de la rébellion que l’option première pour éviter que la gangrène ne s’immisce toute la région à partir de notre territoire. Cette guerre qu’il faut préparer dès à présent est la nôtre seul ; aucun pays ; aucune organisation sous-régionale ne la fera pleinement à notre place et pour nous. Dès lors que la médiation ouest-africaine s’active sur le front diplomatique ; aux autorités de réunir les conditions idoines pour une reprise en mains définitive du septentrion.
Pour le moment, la négociation entre les différents protagonosites sont au point mort.
B.T