Frontière Mali-Guinée : Une zone de conflits intercommunautaires récurrents

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Vivant longtemps en parfaite symbiose et dans une harmonie sociale de cohabitation, les communautés frontalières à cheval entre la Guinée et le Mali vivent dans une situation aussi infestée que malsaine due à l’absence de l’Etat en partie dans ces zones extrêmement sensibles sont exposées à tout vent.

Après les dures épreuves de Niawouléni où des gendarmes maliens ont été tués, les populations de kourémalé sont encore confrontées à des problèmes de cohabitation avec des guinéens. Une situation qui mérite une attention particulière des autorités maliennes et surtout que celles-ci prennent à bras le corps la sécurité d’un peuple qui n’a que ses yeux pour pleurer.

Rappelons que dans l’après-midi du dimanche, 06 Mai 2018, un violent accrochage opposa les maliens aux guinéens dans la ville frontalière de Kourémalé à cheval entre le Mali et la Guinée. Un bilan alourdi qui faisait état de 7 morts et des dégâts matériels importants évalués à des dizaines de millions de FCFA. Tout a commencé alors qu’un cortège de mariage malien tentait de forcer le passage pour aller dans l’autre côté de la ville en Guinée.

Nul ne peut et ne doit être au-dessus de la loi. Les maliens où qu’ils soient sont tenus de respecter les lois des pays d’accueil. L’intangibilité des frontières doit être une réalité concrète dans la mesure où pour paraphraser le défunt Président et l’artisan de l’indépendance de la Guinée « La Guinée et le Mali sont les deux poumons d’un même corps. » Voilà que plus d’un siècle après, ces propos sont en phase de devenir de vains mots par des autorités qui semblent ignorer les aspirations fortes des anciens.

A entendre les maliens que nous avons joint sur place, leur sécurité relève du dernier souci des autorités à Kourémalé. « Elles ne font que des ratissages des nombreux voyageurs surtout et se plaisent dans l’infortune des populations qu’elles sont censés assurer la sécurité. » nous disait un malien basé à Kourémalé depuis 1978. Toutes les opinions que nous avons recueillies convergent au fait que la sécurité des maliens dans cette zone de brassage culturel et de aurifère de surcroit est négligée par rapport à la fragilité des tensions populistes.

L’affrontement du 06 Mai passé est une illustration de la fragilité des concepts de cohabitation quand bien même que les populations s’entretiennent des rapports de famille et maritaux depuis très longtemps. Au vue des échanges commerciaux que les uns et les autres se tissent de part et d’autre entre la partie guinéenne et celle malienne, le flux de migration est dense dans cette zone négligée.

L’attroupement des populations au niveau de ces zones (Kourémalé, Niawouléni, etc.) est dû en grande partie à l’exploitation artisanale de l’or qui est un secteur très important dans le levier économique malien. Toute chose qui doit inquiéter les plus hautes autorités maliennes. Mais hélas ! Le constat est autre. Elles sont au contraire excédées par le gain et non les conditions de celui-ci.

En tout cas, c’est la lecture qu’on peut faire de la condition du laisser pour compte dont serait victime les populations résidentes des zones frontalières en général et particulièrement celles d’orpaillage. Malgré les cris des populations riveraines de ces zones, les autorités maliennes semblent prêter une oreille de sourd. Ce qui semble dangereux est que de part et d’autre, ces communautés riveraines et voisines de longue date se voient en chien de faïence.

S M D

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