Frappe terroriste au cœur de Bamako : un attentat qui met à nu les carences d’un système caduc.

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Mali: la vie reprend timidement son cours à Bamako
Restaurant La Terrasse à Bamako, le 8 mars 2015.
RFI/Marie-Pierre Olphand

Bamako fut brutalement réveillé par un attentat terroriste dans la nuit du 06 au 07 Mars 2015 (attaque faisant au moins 5 morts et plus d’une dizaine de blessés). Un premier du genre dont la lourdeur du bilan ne peut que remettre en question la relative stabilité que le pays s’est progressivement évertué à construire depuis au moins deux ans. Un déchaînement meurtrier qui vient étaler toute la vacuité du système gouvernemental en matière de sécurité, une politique devenue archaïque et inopérante au regard des exigences sécuritaires actuelles qu’impose la montée spectaculaire du terrorisme international.

En première instance, l’attribution à Sada Samaké du Ministère en charge de la sécurité intérieure reste jusqu’ici, une des plus graves erreurs de nomination que le Président IBK n’ait pu commettre. Le positionnement de ce général retraité à la tête d’un département aussi stratégique n’a au contraire donné lieu qu’à une sérieuse dégradation de la sécurité publique. Une déroute manifestement imputable à la mise en œuvre d’un système moribond dont les rouages ne sauraient réellement répondre à aucune commune attente. La très surprenante libération de Wadoussène et acolytes avait en son temps été interprétée par plus d’un non seulement comme une faiblesse avérée de l’Etat malien mais également comme une faute inadmissible des autorités car cela allait sans doute permettre aux groupes terroristes de gagner en confiance, reconstituer leur funeste entreprise avec plus d’opérationnalité et accroître certainement leur capacité de nuisance. La France, une vraie bête politique aux griffes empoissonnées dont la monstruosité est sans limite et qui fut à l’origine d’une telle issue, ne devrait en aucun cas s’étonner de voir d’autres terroristes de la même signature idéologique, perpétrer d’autres meurtres contre des innocents plus particulièrement ses propres citoyens. Quand on cautionne l’irrationalité d’une décision politique, il ne faudrait non plus refuser ou ignorer la rationalité de ses conséquences. L’Occident et les clans mafieux de nos Etats sont généralement à la base de nos plus tristes désolations. D’un autre point de vue, tout porte à croire que les autorités du Mali semblaient avoir oublié que le pays était depuis longtemps engagé dans une guerre implacable contre le terrorisme. Car jusque-là, aucun changement conséquent ne s’était opéré dans les mécanismes de sécurisation de nos villes, principalement Bamako, la Capitale. Comment le gouvernement comptait-il mieux sécuriser la vie des citoyens avec des structures (Police, gendarmerie, garde nationales etc.) extrêmement mal équipées et aussi mal mobilisées ? Comment l’Etat parviendrait-il à une meilleure lutte contre la violence organisée (y compris le terrorisme sous toutes ses formes) si les autorités peinent encore à réfléchir à des réformes pertinentes au lieu de rester aveuglement cramponnées à des moyens obsolètes de lutte contre un phénomène d’une grande importance ? Voici en substance, ce qui explique l’insuccès patent des forces de sécurité maliennes dans un contexte de violence aussi redoutable.

Tout bien considéré, l’heure est maintenant à une vigilance plus accrue des populations car chaque concitoyen est désormais un soldat, un intrépide combattant avec la hargne de vaincre, mettre systématiquement en échec tous ceux-là dont l’ultime dessein ne consiste qu’en la détérioration du climat social.

                                                          Modibo Kane DIALLO

Source: La sirène

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1 commentaire

  1. il est certain que tant le job préféré des flics maliens est de racketter les automobilistes et les mobylettes pour arrondir leurs fins de mois , la sécurité de la population passera loin derrière 👿

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