Dans un contexte particulièrement marqué par l’insécurité caractérisée par le grand banditisme et les attaques terroristes, la question de l’équipement et des conditions de travail semblent plus que jamais déterminantes dans la lutte contre le fléau. C’est dans ce cadre que nous avons diligenté une enquête au niveau de plusieurs départements de l’institution policière afin d’éclairer la lanterne de l’opinion des conditions de travail des limiers et alerter les décideurs à changer la donne.
De ces enquêtes, il ressort que seulement une dotation de 10 litres de gasoil est prévue pour effectuer les patrouilles et les rondes de la police de 10 heures à 6 heures le lendemain. Les autres servitudes notamment la présentation des suspects au tribunal, l’acheminement des courriers et les interventions au profit des demandeurs de services (personnes en détresse) sont à la charge des policiers. Ce sont les policiers qui doivent prendre en charge les frais de carburant sous peine d’être punis pour n’être pas allés à un appel d’urgence ou portés absents à un endroit.
S’agissant de la police judiciaire, bien que les enquêtes au niveau de service dégagent d’énormes coûts financiers et matériels, les policiers ne perçoivent pratiquement rien pour mener des investigations. « Les charges engendrées par les enquêtes sur initiative de la police, celles demandées par la justice (soit transmis) ainsi que par l’administration dans le cadre des enquêtes de moralité sont ignorées par l’administration et par la justice. Alors qu’au cours de ces enquêtes nous procédons à des interpellations des délinquants, à la recherche de renseignements basés sur l’apport des informateurs. Généralement, nous utilisons nos véhicules personnels pour effectuer ces opérations », a laissé entendre un Officier de police judiciaire (OPJ).
Par rapport à la dotation des unités et des commissariats de police en matériels informatiques, il ressort que plus de 90 % appartiennent aux policiers et les 10 % restants appartenant à l’administration sont pour la plupart obsolètes. Il en est de même que le mobilier de bureau. « Nous achetons les fauteuils sur lesquels nous nous asseyons, les chaises pour les visiteurs ainsi que les climatiseurs installés dans nos bureaux. Ceux qui n’ont pas assez de moyens confectionnent des bancs en bois pour les visiteurs. Nous achetons même les matériels consommables notamment le papier », a déploré un commissaire de police. La question de la dotation des policiers en arme individuelle est également revenue plusieurs fois.
Sur la question de la mutation au sein de la police nationale, la majorité de nos interlocuteurs estiment qu’elle est sélective. La partie septentrionale du pays est réservée aux éléments jugés « indésirables » par la hiérarchie. À leur entendement, les services du nord doivent être un passage obligé pour tout fonctionnaire de police. Ainsi, plusieurs officiers et sous-officiers déplorent le favoritisme dans les différentes nominations qui impactent négativement sur le bon fonctionnement de l’institution.
En ce qui concerne la formation des jeunes recrues à l’École nationale de la police, les cours ne sont plus adaptés à l’environnement sécuritaire. Aussi, le niveau des instructeurs laisse à désirer. « Les instructeurs ne maitrisent pas leur sujet et leur niveau est très bas. Il serait mieux de mettre ces fonctions en compétition que de procéder à des nominations par affinité. Un policier limité est obligé d’user de la violence verbale ou physique pour se faire entendre. Les notions de droits de l’homme sont compléments méconnus à la police », a martelé un cadre de l’École nationale de la police.
Les plus hautes autorités sont plus que jamais interpellées à résoudre ces quelques difficultés afin que les policiers puissent faire face à leur mission régalienne, la sécurisation des personnes et des biens. Surtout dans un environnement sécuritaire qui a connu des mutations importantes caractérisées par la montée du terrorisme, le banditisme transfrontalier, le narco trafique.
Boubacar PAÏTAO
La police c’est l’affaire de tous:
Dans nos pays en développement nous pourrions nous organiser par rue , par quartier ..
Ceci serait valable pour la sécurité et pour la propreté et pleins d’autres domaines
Et promouvoir la solidarité partout à l’école, dans la famille…partout
Souvenons nous des chantiers chinois gigantesques qui mobilisaient des milliers d’ouvriers pour construire des barrages , des routes
Nous ne pouvons pas fonctionner comme des pays développés industrialisés
pour l’instant
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