Face à la menace Aqmi : Les Etats de la bande sahélo- saharienne doivent s'unir ou périr

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Presque jour pour jour, après la libération de deux otages espagnols qui a été obtenue grâce au geste de la Mauritanie qui a extradé Omar le Sahraoui vers le Mali, le pays de Abdel Aziz vient d’échapper de justesse à un attentat, le mercredi dernier, qui porte -même s’il ne l’a pas encore revendiqué- la marque d’AQMI. En même temps, il subit les feux de la critique algérienne. Dès lors, on se pose la question de savoir si les Etats impliqués- occidentaux, magrébins et subsahariens- ne font pas cavalier seul au grand dam de la sécurité dans la zone sahélo-saharienne et au grand bonheur d’AQMI qui pousse son audace toujours plus loin ?

Pour les terroristes d’AQMI la règle est simple : œil pour œil, dent pour dent. En d’autres termes, chaque fois que les militaires s’en prennent à eux, ils répondent soit en exécutant des otages innocents soit en commettant des attentats.

A ce propos, deux faits d’actualité nous édifient : primo l’exécution dans le Sahara d’un douanier algérien retenu en otage depuis juin, après une attaque qui avait coûté la vie à 11 gendarmes algériens à la frontière entre le Mali et l’Algérie et secundo l’attentat manqué d’un véhicule bourré d’explosifs à Néma, à la frontière entre la Mauritanie et le Mali qui est certainement à mettre au compte du raid franco-mauritanien mené, le jeudi 22 juillet, pour libérer Michel Germaneau et qui a fait six morts parmi les membres de l’organisation terroriste.

Si on ne doit pas s’étonner de la réaction d’Aqmi, c’est plutôt celle des Etats qui doit retenir notre attention. Là aussi, retenons deux exemples. D’abord la réaction algérienne depuis le début de cette crise et particulièrement suite à la libération, le lundi dernier, des deux otages espagnols.

En effet, au lieu de prêter main forte à ses voisins, l’Algérie s’est retranchée dans sa bouderie et ses rancœurs contre les méthodes utilisées par ses voisins mauritanien et malien. Pire, si elle veut, elle donne de fausses informations comme celles fournies lors du raid franco-mauritanien.

La seconde réaction, du coté des Etats, est celle de la France à l’endroit de l’Espagne. En effet, profitant d’un discours, mercredi, devant la Conférence annuelle des ambassadeurs réunis à Paris, Nicolas Sarkozy a critiqué implicitement l’Espagne pour les conditions de la libération de deux de ses ressortissants détenus en otage. "La seule stratégie ne doit pas constituer à payer des rançons et à accepter de libérer des prisonniers en échange de malheureux innocents", a- t-il lancé. Or, on le sait, la France qui a "une stratégie " a conduit son ressortissant, Michel Germaneau tout droit à la mort en voulant jouer au plus dur.

En clair, ce qu’on peut tirer de ces errements, est que tant que les Etats ne laisseront pas de coté leurs intérêts égoïstes, les mesquineries et les hypocrisies pour privilégier une solution concertée et une collaboration franche et sincère, la bande sahélo-saharienne ne connaitra jamais la paix.

Toute chose qui ne peut, par ailleurs, que favoriser l’accroissement d’AQMI dont les actions sont de plus en plus spectaculaires et audacieuses. A ce propos, un spécialiste du terrorisme souligne que «cette tentative d’attentat en plein milieu de Ramadan prouve, s’il en est encore besoin, qu’il faut maintenant une action conjuguée pour lutter contre cette force invisible». Une force qui traverse aisément les frontières du Niger, du Mali, de la Mauritanie et de l’Algérie et qui  ne tergiverse pas sur les moyens et les manières pour frapper son ennemi. Avant de conclure que "Abdel Aziz, son homonyme Bouteflika, Amadou Toumani Touré -même n’importe quel autre chef d’Etat africain, car on ne sait où et quand cette terrible menace peut déposer ses guêtres- ont besoin de se donner la main ".

Mamadou L DEMBELE

 

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