Les Présidents algérien et mauritanien veulent mettre la pression sur les bandits armés qui sévissent au Nord du Mali en ordonnant la fermeture de leurs frontières avec le Mali. L’attaque des terroristes contre une position de l’armée malienne le mercredi 9 janvier, qui s’est soldée par des morts et des blessés de part et d’autre, a finalement fait réagir l’armée française qui a pilonné les positions des bandits armés.
Le dimanche, après la contre-offensive des soldats français actuellement sur les positions des terroristes, les Présidents algérien Bouteflika et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ont ordonné la fermeture, « jusqu’à nouvel ordre », de leurs frontières avec le Mali : une manière, pour ces deux Chefs d’Etat, de mettre la pression sur ces bandits armés pour qu’ils ne se réfugient pas dans leurs pays respectifs, surtout qu’actuellement, ils sont en train de fuir les zones de guerre. Toute chose qui porte à croire que le reste des terroristes peut à tout moment se replier vers l’un de ces pays.
Selon nos sources, cette décision de l’Algérie et de la Mauritanie a été saluée par les autorités maliennes car le fait de fermer leurs frontières respectives démontre lafranchise de la collaborationentre le Mali et ses voisins directs. Avec l’intensification des opérations militaires qui gagnent du terrain au Nord, l’implication de l’Algérie est fortement réclaméedans cette guerre contre le terrorisme. En fermant ses frontières et en ouvrant son espace aérien, Alger entre ouvertement dans le conflit en s’impliquant désormais pour de bon dans cette guerre. Au troisième jour des raids menés par l’armée française contre les bastions islamistes, Alger a autorisé le survol de son espace aérien aux Rafale français. «L’Algérie a autorisé sans limite le survol de son territoire aux avions français», a informé le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
En portant les opérations dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou, bases arrières des groupes terroristes, la guerre prend ainsi une toute autre ampleur et gagne du terrain. Alger et Nouakchott ont fort à faire avec la sécurisation de leurs frontières. Aussi sont-elles appelées à jouer un grand rôle dans cette guerre contre les rebelles armés. En effet, il s’agit de faire obstacle à toute pénétration de groupes armés sur les territoires algérien et mauritanien. «Nous travaillons avec les Algériens, nous continuons à discuter. Ce que nous avons à l’esprit, c’est que si les troupes africaines doivent remonter au Nord, il faudra que les Algériens ferment leurs frontières», a précisé Laurent Fabius.
Paul N’Guessan