Exactions sur les civils : Des questions après les opérations de police à Bamako

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un passager égorge un apprenti chauffeur à Niamakoro

Quand l’Union Européenne exigeait des garanties sécuritaires pour les populations de Kidal, les Maliens avaient été nombreux à dire que nos forces de défense et de sécurité ne forment pas « une armée de soudards ». Mais une vidéo sur la police malienne, postée le mardi 5 février dernier sur les réseaux sociaux, vient de susciter des interrogations sur la façon dont les forces de l’ordre perdent le soutien de la population à qui on demande de l’aide pour sécuriser le pays. On se croirait sur une autre planète.

La vidéo sur la police malienne, diffusée sur les réseaux sociaux, a suscité de vives réactions de la part des Maliens qui n’ont pas apprécié le traitement réservé à des citoyens croisés dans la rue. En attendant des éclaircissements, tout le monde semblait être choqué par cette mauvaise publicité montrant des policiers armés ordonnant à plusieurs personnes de se mettre à plat ventre en pleine journée.

Cette affaire interpelle les plus hautes autorités du pays dont la réaction indiquera à quel point le Mali pourrait se fragiliser davantage. La vidéo donne l’impression que les policiers se défoulaient sur tous ceux qu’ils rencontraient dans les ruelles, certains frappant les trainards. Comment le président IBK pourrait défendre le déploiement des forces maliennes dans le nord avec de telles images à la portée du monde entier ?

Au-delà, c’est une sorte de discrédit qui est jetée sur la gestion de la sécurité intérieure par le général Salif Traoré. Des observateurs se sont interrogés s’il s’agissait d’un sabotage du travail du ministre de la Sécurité. Tout compte fait, le premier responsable de la sécurité intérieure met en jeu son image à travers l’humiliation subie par des hommes à mains nues comme le montre la vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Les fondements de l’Etat pourraient se trouver ébranlés par la diffusion de telles images que le ministre concerné doit condamner s’il ne veut pas en porter la responsabilité. Il suffit de se mettre à la place de n’importe quel passant ayant croisé les policiers lors de cette opération qui ne peut pas donner le moindre amour de la patrie à ceux qui regardent la vidéo à fortiori les infortunés passants.

Il y a de quoi avoir peur pour l’avenir du Mali en observant l’évolution de la situation du pays, chaque remède étant pire que le mal. Après le nord, l’Etat est désavoué au centre et les habitants de Bamako risquent de leur emboiter le pas. Si le désamour entre la population et les forces de sécurité et de défense continue, rien n’éloignera le Mali d’un pourrissement avancé né du clivage entre la minorité de privilégiés et les masses populaires.

Soumaila T. Diarra

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