A cette date, le procureur dit avoir reçu au total 79 PV d’affaires criminelles entrant dans ses compétences parmi lesquelles, il classé 12 affaires sans suite et 67 ont donné lieu à l’ouverture d’information judiciaire dont 13 sont déjà devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako impliquant une trentaine de personnes sous mandat de dépôt
Conformément aux directives du Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismael Konaté d’informer l’opinion publique sur les dossiers brulants pendants devant les juridictions, le procureur du Pôle judiciaire spécialisé, Boubacar Sidiki Samaké a donné le ton. Il a rencontré la presse, le lundi 16 octobre au ministère de la Justice pour faire l’état d’évolution, sans communiquer sur les faits, des affaires spéciales déférées devant lui. A cette date, il dit avoir reçu environ 79 dossiers criminels dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le blanchiment d’argent, le trafic international de drogue. Selon Boubacar Sidiki Samaké, ce que sa structure a pu faire jusque-là est énorme avant d’expliquer la complexité et la lenteur dans le traitement desdits dossiers.
Quelle est l’évolution des affaires ? Selon le procureur, il ressort des 79 dossiers que 12 affaires ont été classées sans suite et 67 ont donné lieu à l’ouverture d’information judiciaire. Parmi les dossiers sur sa table du procureur, l’on note une soixantaine de dossiers de terrorisme dans lesquels figurent les noms des terroristes comme Iyad Ag Ghali, Amadou Kouffa. Y figurent notamment, les dossiers comme les attentats contre la Terrasse, le Byblos de Sévaré, le quartier général de l’EUTM, le Radisson et le campement Kangaba. Sur tous ces dossiers, selon le conférencier, l’information judiciaire est en cours et les enquêtes ont démontré que ces attentats sont susceptibles d’avoir été commis par le même commanditaire.
Il a indiqué que sur les dossiers qui ont connu l’ouverture d’information judiciaire, 13 affaires sont déjà devant la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako impliquant une trentaine de personnes mises sous mandat de dépôt et susceptibles d’être jugées en Cour d’assises. Sur les cas de classement sans suite, le procureur estime qu’il n’y a eu aucun élément susceptible de poursuite dans ces dossiers.
Rappelons que le Pôle judiciaire spécialisé rattaché au Tribunal de Grande Instance de la commune VI a été créé en 2013, ayant une compétence nationale pour répondre à la grande criminalité avait atteint des «proportions assez inquiétantes». Il est compétent pour connaitre les procédures contre le terrorisme, le blanchiment de capitaux et la criminalité transfrontalière. Il est composé d’un parquet spécialisé (un procureur et trois substituts), de juges d’instruction spécialisés (six juges d’instruction) et d’une brigade d’investigation spécialisée (50 enquêteurs) et d’une brigade de lutte contre la criminalité transfrontalière.
Daniel KOURIBA