Épouvante à Bamako : Dieu parla : «Tu ne tueras point»

Tous les prophètes des religions révélées inscrivirent en lettres d’or le premier commandement d’Allah dans la mémoire collective des croyants. Ici au Mali, les incrédules foulent aux pieds toute parole divine. Une fois de plus, le sang coule à Bamako, au Radisson Blu, sous la houlette de deux fils de Satan au nez et à la barbe de l’autorité d’un vaste riche territoire immense de sa déshérence depuis 2012.

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Que s’est-il réellement passé de maléfique Vendredi tôt le matin à l’hôtel Radisson Blu, sis à Hamdallaye Aci 2000, un gros village de la capitale aux allures d’un quartier chic ? Le bilan provisoire des méfaits est lourd. Il évolue cependant en dents de scie. Plus de vingt  morts et environ dix blessés plus ou moins graves, respectivement fauchés et touchés par les balles de Kalachnikov de deux terroristes à visage découvert. Le film du carnage n’est pas bel à conter même aux générations futures.

Ce vendredi noir, 20 Novembre 2015, à capella, les coqs réveillent les muezzins. Petit à petit, un brouhaha indescriptible étouffe lentement le calme nocturne et le gazouillement des oiseaux diurnes de divers espèces rares de la capitale du Mali.

Pendant que les premiers rayons du Soleil chassent naturellement la pénombre, un oiseau de mauvais augure survole à tire d’ailes Hamdallaye Aci 2000. Avec précision, le rapace atterrit aux environs de 06 h devant l’entrée principale de l’hôtel Radisson et prend comme par enchantement la forme d’une voiture diplomatique. Est-ce vrai ? En tout cas, les terroristes ouvrent le feu. Les détonations retirent des bras de Morphée les clients lève-tard du palace.

En ce jour saint, les Maliens, à peine remis de leur sommeil et, subsidiairement, de l’attaque du bar-restaurant La Terrasse il y a de cela  huit mois, la prise d’otages dans un l’hôtel huppé de Sévaré quelques semaines plus tard et tout récemment l’attentat à la gare routière de Sogoniko, les paisibles Bamakois devinent alors avec stupeur, par voie de presse, le crépitement d’armes automatiques et de guerre à l’hôtel Radisson Blu.

Ce matin-là, en deux temps trois mouvements bref, deux mécréants neutralisent facilement les éléments sans doute endoloris du service de sécurité. Ils pénètrent avec fracas dans l’hôtel sans coup férir. Leurs armes, toujours au poing, crachent sans discontinuer de la braise ardente, mortelle à tous les coups. En un clin d’œil, ils mettent tous les clients et l’ensemble du personnel aux pas. Ensuite, c’est l’accalmie avec à la clé trois cadavres d’entrée de jeu. A l’intérieur, d’autres personnes allongent la liste noire d’innocentes victimes.

Alertée, l’autorité envoie ipso facto les meilleurs éléments des forces de sécurité et de défense. Sur place, c’est la débandade avant l’arrivée, en guise de renfort, des éléments de la Minusma, de la France et du gendarme du monde, les États-Unis d’Amérique.

Pendant ce temps, les curieux les plus audacieux affluent en masse vers l’enfer. Tenus en respect loin de la fusillade, ils imaginent à bonne distance ce qu’il s’y passe de plus macabre sous le magistère de Satan. L’essentiel ne se situe pas au niveau des échanges de tirs nourris à balles réelles, dont ils furent témoin. L’important se trouve dans un autre registre.

Enfin, bref ! Les éléments de la fameuse Force spéciale du Mali, les meilleurs parmi leurs pairs, épaulés par des policiers de choc, des gendarmes aguerris et des soldats à peine requinqués, affirment les langues pendues, (au total plus d’une centaine d’hommes de tenue) arrivent aux environs de 07 h sur le lieu du crime, lourdement armée mais dépourvus de matériel didactique. Pour la circonstance, ils ne détiennent pas même le plan de l’hôtel Radisson Blu, à fortiori une sonde, ce radar indispensable pour le repérage des impies lorsqu’ils barricadent leur dernier retranchement. Ce fut le cas pour avoir été coincé dans une terrasse.

Qui plus est, ils savent à peine où donner de la tête. Leurs chefs courent, par-ci, par-là, pour collecter, de-ci, de-là, des informations peu hétéroclites. Plus grave, ils ignorent le nombre exact de mécréants qu’il faille mettre hors d’état de nuire à l’intérieur du lieu du sinistre. C’est le flou artistique dans ce milieu qui leur est hostile faute d’exercice, d’entrainement pour ce genre d’opération périlleuse.

N’eût été le guide éclairé du maître d’hôtel du jour, il serait difficile aux éléments de la Force spéciale du Mali d’investir le palace des nantis venus d’ailleurs. Ce jour-là, il fallait les voir progresser pour se rendre compte que cette force-ci manque cruellement de ressources humaines en matière de prise d’otages. A preuve ! D’emblée, ils lambinent pendant des heures avant de donner l’assaut.

Plus grave, une demi journée, plus précisément 10 h d’horloge leur fut nécessaires pour enfin parader en héros. C’est que l’autre appelle «faire de la récupération». Là où les diligents éléments des forces amies regagnent discrètement leur base en bons hommes de métier : mission accomplie sans la moindre bavure !

En réalité, le travail assez bien fait après plus d’une vingtaine de morts –abattre deux mécréants, seulement deux brebis égarées- relève de quelle force ? Celle de la Minusma sur la touche, des Maliens, des Gia ou du redoutable groupuscule de la perspicace Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) de la France, venus spécialement du Burkina Faso -si loin- pour soulager tout les Maliens et les étrangers en une petite heure ?

En tout cas, les éléments de la force dite spéciale du Mali n’avaient en face d’eux que deux mécréants hardis qui les tinrent en respect, presque en échec, pendant une demi journée. C’est très grave. Surtout lorsqu’il s’agit de cautionner sans sphincter que la mort en règle des deux terroristes découle de leur bravoure et leur savoir-faire. Certainement, il n’est est rien. C’est plutôt la témérité de simples marionnettes, déguisées en éléments d’élite, mises en exergue pour abattre à tâtons un travail de pros. Pas de doute là-dessus ! C’est la triste vérité !

Réputé pied-à-terre archie sûr, l’hôtel Radisson Blu, comme d’autres lieux de contact et d’affluence par où sont passés les terroristes -entre autres cibles faciles qui restent à sécuriser, genre marchés, cinémas, gares routières, radios, télévisions, hôpitaux, lieux de culte, baptêmes, mariages, usines, écoles, services administratifs, etc.- dévoile justement, au grand jour, les éternels avatars du système de fonctionnement grégaire des forces de sécurité du Mali quant à la surveillance de mise dans la capitale d’un pays en guerre depuis des années contre les ennemis des fidèles de l’Islam modéré et les irréductibles irrédentistes.

En fin de carte, cet après midi-là, le médecin arrive après la mort juste pour remercier les dirigeants des forces alliées pour leur soutien sans faille, annoncer trois jours de deuil national et décréter l’État d’urgence. Lequel devait d’ailleurs entrer en vigueur dès l’occupation des deux tiers de la République du Mali. C’est plutôt l’État de siège qui était en son temps indiqué pour assurer au mieux la sécurité des personnes. En fait, il y a longtemps que l’Etat d’urgence devrait entrer en vigueur au Mali. Ne serait-ce qu’après le sanglant coup à La Terrasse, de Sogoniko ou de Sévaré et sans discontinuer au lieu de dix jours  d’État d’urgence qui passent vite et permettent aux terroristes encore tapis dans l’ombre ici dans la capitale de murir un plan des plus machiavéliques pour toujours frapper très fort.

En tout cas, tout va se savoir. Car, la salive va bientôt couler à flots pour que personne n’ignore ce qui se dit tout bas au grin: «IBK travaille en toute confiance avec de très nombreux médiocres». Les reconnaît-il ? Que non !

Pour le moment, le président de la République du Mali, Ibrahima Boubacar Kéïta, le bienvenu arrivé au pouvoir aux pires moments d’une crise insurrectionnelle sur fond de djihadisme, ne peut désormais compter que sur l’aide inestimable de la France en attendant de démasquer et se départir des sangsues qui infestent -intérêt personnel bassement terrestre oblige !- les rouages du pouvoir, les dédales d’une République en déshérence.

Mais, d’où viennent donc ces deux mécréants qui tuèrent froidement pour rappeler la présence discrète de terroristes dans la capitale du Mali, le Sahel ? Au nom de quel dieu, ces taciturnes massacrent-ils des croyants d’autres religions outre que celle des adeptes du culte de Satan, le grand maître de l’Enfer ?

Toutes les religions révélées édictent aux croyants d’observer et faire observer scrupuleusement le premier commandement du Tout-Puissant, l’Unique, le Maître de la Terre et de l’Univers : «Tu ne tueras point». Les fils de Satan s’en fichent éperdument.

Au grand malheur des Maliens…

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