Entre nous : Une doctrine pour préserver la vie de nos concitoyens

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Le juge Soungalo Koné

Le week-end dernier, deux vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux avec comme protagonistes : les fonctionnaires maliens pris en otage par les groupes extrémistes !

La première vidéo – accompagnée d’un article – est l’œuvre de nos confrères de « Sahelien.com ». Makan Doumbia, Préfet de Ténenkou, témoigne. Le reporter de « Sahelien.com » rapporte qu’un élément de la Katiba d’Ansardine du Macina lui a confié que ‘’Mamadou Diawara, commandant de la Brigade de gendarmerie de Guiré et Soungalo Koné, Président du tribunal d’instance de Niono, seraient morts des suites de maladies’’. Le premier, il y a deux mois et le second quelques jours avant l’entretien réalisé le 25 janvier 2019 !

L’autre vidéo – non datée – fait apparaître le juge Soungalo Koné en compagnie de l’adjudant chef Diarra et Makan Doumbia. Le juge Koné et le gendarme Diarra supplient les plus hautes autorités et toutes les bonnes volontés de tout mettre en œuvre pour obtenir leur libération. Ils disent éprouver un sentiment d’abandon de la part du gouvernement du Mali. Les propos du Président du Tribunal d’instance de Niono sont forts en termes d’interpellation. Très affaibli par la maladie, le magistrat annonce le décès de son compagnon, Mamadou Diawara. Il donne en outre des détails précis sur les différentes tentatives entreprises pour leur libération, non sans s’indigner de la volte-face du gouvernement qui aurait reconsidéré sa position.

La publication de ces vidéos, montrant ces dignes et innocents serviteurs de l’Etat dans des conditions  si pitoyables, a certainement provoqué une onde de choc au sommet de l’Etat. Car le mardi 19 février 2019, on apprenait la libération du Préfet Makan Doumbia et de notre confrère Issiaka Tamboura, directeur de publication du journal « Le soft ». Dans un communiqué largement diffusé, le ministre porte-parole du gouvernement, Amadou Koïta, estime que ce dénouement heureux est le fruit d’un long processus initié pour préserver leur vie. « Le gouvernement, par le biais des passerelles établies, va poursuivre ses efforts visant à élucider le sort de tous nos concitoyens et d’en tenir informées les familles et l’opinion nationale », ajoute le texte officiel.

Les informations obtenues auprès de Makan Doumbia ont permis de confirmer les dires du reporter du journal en ligne « Sahelien.com ». Le juge Soungalo Koné et le CB Mamadou Diawara ont perdu la vie pendant leur captivité des suites de maladies. Deux membres du gouvernement, en l’occurrence le ministre de la Justice, Tiéna Coulibaly et son collègue de la Solidarité, Hamadoun Konaté, en ont informé les syndicats de magistrats avant de se rendre dans la famille du magistrat. Triste nouvelle ! Que leurs âmes reposent en paix !

Le juge Koné et le gendarme Diawara ne sont pas les premiers agents de l’Etat à succomber de la sorte. En octobre 2017, un bombardement de la force française Barkhane a pulvérisé dans les secteurs d’Abeibara, région de Kidal, un petit groupe de militaires maliens aux mains d’Ansardine d’Iyad Ag Ghaly.

La mort de Soungalo Koné et de Mamadou Diawara ainsi que celle des militaires tués à Abeidara par l’aviation française doivent vivement amener les plus hautes autorités de l’Etat à se faire une doctrine aux fins de préserver la vie de nos concitoyens. Si, hier, les occidentaux et les militaires étaient les plus visés, désormais les groupes extrémistes ciblent tout détenteur d’une parcelle d’autorité. Il faut donc s’adapter à la nouvelle donne. Les partenaires du Mali ne peuvent pas nous imposer des restrictions dans la mesure où certains d’entre eux nous obligent à libérer de dangereux criminels en échange de la liberté de leurs ressortissants.

Chiaka Doumbia

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