Entre nous : Nord Mali : Comment resolver l’équation à trois inconnues

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 Grand Nord du Mali en perpétuelle rupture sur le plan sécuritaire par rapport aux autres régions du pays commence à exacerber les Maliens, d’aucuns même affirment que la fin du pouvoir ATT est synonyme de la reprise totale de la rébellion, avec son corollaire d’effusion de sang et d’instabilité chronique. Et comme si cela ne suffisait plus, nous sommes maintenant face à un cocktail explosif, une équation à 3 inconnues : à velléité de rébellion séparatiste est venu s’ajouter l’activisme islamiste armé et le grand banditisme résiduel, où s’opèrent des connexions dangereuses mettant en péril la sécurité des personnes et des biens.

Cependant l’état souverain du Mali, dans sa quête pour la restauration de la sécurité et de la stabilité dans la région, devra faire preuve de discernement en abordant les choses avec clarté, c’est-à-dire ne pas mélanger les genres au risque de compromettre la recherche d’une solution définitive à ce fléau à triple tranchant, car comprendre une situation problématique, c’est prendre un temps d’avance dans sa résolution : la multiplication des enlèvements d’occidentaux et de véhicules 4 X 4 dans le nord en constituent un exemple probant. Ces actes délictueux sont orchestrés par de simples bandits armés considérés comme des sous traitants à la solde d’AQMI. Un affreux business lucratif que se livrent ces 2 groupes que tout oppose idéologiquement, car on va du combattant imbibé d’une doctrine radicalisée et rigoureuse de la pratique islamique, à de vulgaires brigands du désert se comportant tels des charognes prêts à engloutir tout ce qui leur tombe dessus. Bien vrai que par le passé AQMI s’est fait une réputation dans les enlèvements d’occidentaux partout ou la nébuleuse étendait ses tentacules, mais aujourd’hui les choses ont pris une autre tournure avec l’entrée en scène des bandits armés déambulant dans le désert comme en terrain conquis. Les éléments de ce 3e groupe rentrant dans cette danse macabre sont ceux qu’on nomme les rebelles, parce qu’ayant des motivations politiques un peu floues, mais non dépourvus d’arrière pensée mercantile. Disons, un mélange d’affirmation identitaire et de quête d’hégémonie économique inavouée, le tout favorisé par une sorte d’oisiveté submergeant les conditions géo – sociologiques propres à la région. Vu tous ces facteurs, cette zone devrait subir pendant un temps indéterminé les rigueurs d’un état d’exception militarisé à souhait avec un contrôle renforcé aux frontières. Aussi, la seule action militaire ne doit pas constituer une réaction unique face à la crise du nord Mali. L’action réside dans le développement. Il n’avait pas tord notre cher président, mais c’était sans compter avec la nature des marginaux qui se comptent en grand nombre au sein de cette communauté, car à mainte fois ils l’ont et l’ont répété, ils ne savent rien faire d’autre que le métier des armes. Cela explique tout donc. Ni les forages de puits, ni l’aménagement des terres agricoles, ni le financement des projets ne vont suffire malheureusement à instaurer une paix définitive dans cette région. C’est assez clair. Nous avons affaire à des partisans du moindre effort, prompts à prendre des armes, attirer l’attention sur leur précarité. En partant du principe qui enseigne qu’il n’y a aucune limite pour un Etat dans la matérialisation de sa souveraineté territoriale, il incombe à nos autorités de procéder à des reformes visant à adapter notre système de sécurité et de défense nationale aux réalités du terrain. Le grand nord désertique du Mali est un cas parmi d’autres et qui nécessite la création d’un corps spécial au sein de nos forces armées, destiné uniquement à sa sécurité, en s’inspirant des rangers du désert américain. Il s’agirait de quelques tireurs d’élite suréquipés aux moyens des nouvelles technologies de détections (système d’alerte et de communication performant. GPS, Radar et données satellitaires). Cette méthode est un atout dans la prévention des troubles graves dans le long terme. En définitive, la maitrise du terrain et les mouvements s’y effectuant vont accoucher d’une belle capacité de réaction axée sur la prévention au lieu d’ameuter à chaque fois des troupes en cas de crise. La complexité de cette affaire interpelle tous les maliens parce que notre modèle de démocratie et de stabilité en prend un sacré coup. Donc unissons nos efforts et concilions nos points de vue, pour décomplexer et agir dans le concret.

Habib Barro       

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14 COMMENTAIRES

  1. résolver /ʁe.zɔl.ve/ transitif ou pronominal 1er groupe (conjugaison) (Anglicisme)

    (Rare) Résoudre (décomposer en ses éléments).
    Pendant la durée de notre séjour le temps a singulièrement varié : une ou deux journées, en grande partie sereines, furent suivies de longues heures de pluie ou de brouillards épais qui allaient se résolver en grains orageux sur les points les plus éloignés de la baie. — (Pieter Melvill, Philipp Franz von Siebold, Le moniteur des Indes-Orientales et Occidentales, 1849)
    Le brouillard du matin n’a pas tardé à se résolver en pluie, qui est presque tombée sans interruption toute la journée. — (revue Jardins de France, 1840)
    😆 😆 😆 😆

  2. je suis sûr que le grand père de Habib est un ancien combattant (rire), mais j’en veux au rédacteur en chef du journal et à maliweb ( le monde entier se connecte pour avoir les infos du mali, de grâce ne publier pas ce genre d’article)

  3. Les journalistes sont à l’image du pays . Mediocrité à tous les niveaux . Comme une telle faute grave peut passer inapercu aux yeux des responsables du journal . Le Mali est malade de ses hommes .

  4. Un “VISA” DE FRANCE URGEMMENT pour Habib Barro pour raison de santé. Ce Monsieur est un vrai professionnel.

    • C’est un mot qui vient du français Ségovien trop!!!!!!!!!!!!!!!!!!fort Habib !

  5. Non on ne négocie pas avec des criminels!

    En 51 ans d’indépendance, la nation malienne vit la question Touareg à travers les guerres de rébellion à répétition  comme un drame qui meurtrit son cœur.
    Au Sud, aussi très pauvre rappelons le, on n’a du mal à comprendre la persistance d’une attitude belliqueuse et d’une haine viscérale qui sévit au nord contre la nation malienne, malgré le pacte national, l’agence du développement du nord, ADN, la flamme de la paix, les vastes programmes d’intégration à l’armée, et de recrutement dans la fonction publique et des services déconcentrés de l’état (souvent sans diplômes et sans compétence) des ressortissants du nord, le Pspsdn (programme spécial pour la paix la sécurité et le développement au nord),…

    C’est vrai que les impacts et les retombées de ces programmes et actions sur les conditions de vie des populations du nord se font attendre. 

    Mais c’est tous nos compatriotes au nord qui vivent les mêmes conditions de mal vivres de la même manière qu’ils soient Touareg, peuls, Behlla, arabe, sonrhai, ou autres.

    Il y a longtemps qu’on devrait faire l’audit des actions entreprises au nord pour le développement pour savoir pourquoi les programmes mis en oeuvre sont aussi inefficaces à  changer le quotidien de nos compatriotes du nord.

    Mais la responsabilité dans ce manque de vigilance incombe d’abord aux ressortissants du nord car après le départ d’Alpha sur les dix ans du régime ATT, ils ont fait au moins  quatre ans au pouvoir.

    Tour à Tour, Ag Amani, Ousmane Issoufi Maiga, Mariam Kaidama Sidibé, trois chef de gouvernement sur quatre du régime ATT viennent du Nord.

    Mieux, toutes les circonscriptions du nord sont représentées à l’assemblée nationale (où elles peuvent à tout moment interpeller les ministres et le gouvernement sur toutes les  questions touchant leurs circonscriptions) avec en prime un vice président de l’assemblée national et un président du haut conseil des collectivités territoriales sans compter les ministres et autres cadres ressortissants du nord.

    Il ya eu une démission collective des leaders à répondre efficacement aux aspirations du peuple malien, mais la responsabilité des problèmes du développement du nord incombe plus aux ressortissants du nord que quiconque. 

    Je n’ose même pas imaginer le boom du développement que Banamba et les autres villages Sarakolés de la région de Kayes auraient fait s’ils avaient bénéficié du même  armada de dirigeants et de programmes  pendant la même période.

    Alors le développement n’est pas arrivé au nord mais il n’est pas non plus clinquant au sud. Le gâchis nous a avons tous plein la figure.

    Le traumatisme des guerres précédentes, les rivalités entre les communautés du nord, ont marqué des générations entières de nos compatriotes au nord à telle enseigne que ce n’est plus le nord mais les nords qu’il faut voir.

    Puisque ces populations sont loin d’avoir la même vision, les mêmes attitudes et les mêmes préoccupations quoi qu’elles vivent sur le même territoire. 

    Nous avons de très bons citoyens au nord (touareg, arabe, sonrhai, peul, behla,  et autres) très attachés à la république malgré leurs conditions de vie difficiles.

    Mais nous avons aussi des bandits de grands chemins qui ne respecteront rien même si notre niveau de développement atteint celui du Canada. 

    Mais franchement pendant tout le temps que certains d’entre eux côtoient Khadafi et ses montagnes pétrodollars qu’est-ce qu’ils ont fait pour changer les vies à Kidal, Menaka, Abeibara, Andaramboukane, Aguelhoc, Tessalit… “Reponsez moi”?

    Ce sont ces personnages qui ont aujourd’hui pris les armes contre nous.

    Pour qui connait la bande à Najim, Ag Ghali, et autres Bamoussa, il n’y a aucune autre alternative viable que la solution militaire, et l’armée malienne va s’affirmer.

    C’est cette fermeté qu’a   manqué le régime ATT face à des énergumènes écervelés de la trame d’Ag Bahanga.

    Ceux qui s’activent à trouver autres solutions que la solution militaire ne le font pas pour le bien et la quiétude du peuple malien.

    Car aujourd’hui si on négocie sur Kidal il faudrait pas s’étonner demain que ce sera sur Mopti et Ségou. 

    Cela est tout simplement inacceptable. 

    Car si le problème du nord est une maladie de la nation malienne, le laxisme d’état, les compromis et compromissions aux détriment de la majorité de ceux qui vivent au nord, en sont de dangereux calmants et non des vaccins.

    Malheur et drame à celui qui essaie de négocier avec ces malfrats de grands chemins au nom du peuple malien!

    Aux pseudos chercheurs de  négociation et de cessez-le-feu, je dis NO, NO, NO.

    Pour reprendre les termes de Margaret Thatcher  qui est l’incarnation même de la fermeté et de la rigueur en politique.

    Toute chose qui a manqué au Mali depuis longtemps et dans tous les domaines.

    1 franc voté pour le nord doit être 1 franc effectivement investi au profit de toutes les populations du nord.
    Sur 1 millimètre du territoire malien où qu’il soit, force doit revenir à la loi. 

    Telle est la seule politique qui vaille pour que le nord du Mali soit un havre de paix et que le Mali puisse se tourner vers son développement harmonieux.

  6. Je pense que le mot “résolver” n’est pas le bon dans le titre. Il faut vraiment que nos journalistes fassent preuve de plus de rigueur dans le travail

    • C’est simplement INADMISSIBLE qu’on publie un article avec une telle grossièreté! Je pense que le Dirpub, est plus nul que le “journaliste”…

  7. J’informe, j’avertis, je préviens, je mets en garde, quiconque signera un soit disant cesser le feu avec ces bandits et bouchers de Aguel Hoc viendra me trouver ici.

  8. Balancer tous les hauts grades de l’Armee au nord,c’est la seule solution.Ils sont a Bamako,rien que du luxe.
    Y Installes des camps militaires dignes de ce nom.Laisser la ville de Bamako entre les mains de la police et les vigiles,tous les autres corps(militaire(AT,AA,le batallons para),garde nationale,gendarmerie,le genie dans les regions.Il ya plus de militaires a Bamako et kati que dans toutes les regions confondus.
    Que DIEU Benisse le Mali.

  9. djiéé…comment “résolver” ? mais c’est quel français çà (“résoudre” peut-être) ?

  10. sa ne sert a rien de garder les camps militaire a bamako les transferés tous dans le nord et refaire la formation de tout les militaires car les soldats au mali ses le thé toute la journée et garder les stades

  11. C’est le passage à retenir :

    ➡ “Le grand nord désertique du Mali est un cas parmi d’autres et qui nécessite la création d’un corps spécial au sein de nos forces armées, destiné uniquement à sa sécurité, en s’inspirant des rangers du désert américain. Il s’agirait de quelques tireurs d’élite suréquipés aux moyens des nouvelles technologies de détections (système d’alerte et de communication performant. GPS, Radar et données satellitaires). Cette méthode est un atout dans la prévention des troubles graves dans le long terme. ”

    C’est la seule solution durable à ce problème.

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