Enlèvement et libération d’Ibrahim Kontao : Non, ce n’est pas politique !

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Ibrahim Kantao
Le directeur général de l’ONG Al Farouk, Ibrahim Kontao

Faire feu de tout bois ! C’est désormais la tendance au Mali où le régime politique est visiblement engagé dans une logique de menaces, d’intimidation, de tentatives de manipulation, de mensonge et de diffamation. L’affaire dite Ibrahim Kantao, coordinateur de l’ONG Al Farouk est aujourd’hui en passe d’être instrumentalisée dans ce contexte. Nous avions, fort heureusement, obtenu des témoignages ne donnant lieu au moindre doute quant à son contour apolitique.

C’est le 18 septembre dernier, après presqu’un mois de traque, que les enquêteurs sont enfin parvenus à libérer l’otage IbrahimKontao détenu par ses ravisseurs à Sotuba, en commune I du district de Bamako. Plusieurs suspects ont ainsi été interpellés. Nous disons chapeau aux Forces de l’Ordre !

Pour autant, la police politique du régime en place a visiblement intention de donner une autre connotation à l’affaire. N’a-t-elle déjà incité Moussa Kimbiri à accuser Paul Ismaël Boro d’armer les manifestants ? Fort heureusement, en vain !

Il nous revient, dans le contexte actuel, qu’elle cherche moyen d’accuser des opposants politiques de complicité avec les ravisseurs. Il n’en est rien ! Tout comme il est difficile d’apporter la preuve attestant de la responsabilité du régime politique en question. Mais de tentative de récupération de l’incident, il est bien question à l’heure actuelle !

A l’issue de nos investigations, il s’agit d’un simple cas de délinquance quand bien même…  N’est impliqué, aucun politique ; ni opposition, ni majorité ! Aucun élément d’appréciation ne permet, en tout cas, à l’heure actuelle, de mettre en évidence la responsabilité d’un acteur politique quelconque dans le rapt en question.  Les auteurs semblent avoir juste profité d’un moment de faiblesse du régime en place !

Le cerveau de la bande répond au nom de Makan Diawara. Et lors de l’enlèvement, les ravisseurs ont délibérément laissé des traces destinées à faire croire qu’il s’agit d’une interpellation légale. Et ils ont réussi ce premier coup dans la mesure où il s’agit désormais du mode opératoire de l’Etat malien, ou du moins, des éléments égarés (pas tous) de la police politique du Président IBK. Bien entendu, il existe une dangereuse connexion entre des éléments de cette police secrète, «la Famille d’abord» et des délinquants notoires de la capitale. Qu’à cela ne tienne ! Il n’existe à l’heure actuelle, de preuve formelle attestant de la responsabilité des entités citées dans cette opération.

Le témoignage poignant de la tenancière du kiosque

Pour des raisons d’ordre sécuritaire, nous tairons le nom et le numéro d’identification du kiosque Orange Money de la dame qui s’est trouvée en plein dans l’imbroglio à son insu.

Ce jour mercredi 19 Septembre aux environs de 12h, un individu portant un casque (moto) et le visage couvert d’un masque, se présenta devant un kiosque Orange Money sis au quartier Hippodrome en commune II du District. Il demanda à faire un retrait portant sur la somme de 300.000 F CFA.  Et il appela téléphoniquement quelqu’un pour confirmer le retrait. La tenancière engagea l’opération. Ce qu’elle ignorait, c’est qu’un piège était en ce moment en exécution et commençait à se refermer sur le suspect. La confirmation arriva. Il fallait maintenant payer. Mais elle n’avait pas la totalité de la somme demandée. Elle se déplaça donc pour aller chercher le complément !

Et pendant ce temps, son téléphone sonna de nouveau. La personne au bout du fil, un opérateur de la société de téléphonie, lui donna alors des directives à suivre. Et pendant qu’elle parlait, son client, lui retira violemment le téléphone des mains et menaça de s’en prendre à elle. « Je n’aime pas ça ! », rugit-il à l’intention de la malheureuse qui commença à avoir peur. En réaction, et en voulant reprendre son téléphone, elle arracha le masque de son agresseur qui se rua sur elle. Elle cria alors au-voleur ! Les voisins accoururent et arrêtèrent le suspect.

Et pendant que les discussions s’envenimaient au sein de la foule, le téléphone de la tenancière du kiosque sonna de nouveau. Cette fois-ci, c’était la police. Elle remit le téléphone à un des hommes qui lui ont porté secours à qui la police demanda de garder l’homme en attendant l’arrivée d’une équipe. Ce qui fut fait !  Le suspect fut gardé au frais et remis à la police. On connait la suite.

Le suspect n’est autre que Makan Diawara, un des ravisseurs d’Ibrahim Kontao et venait ainsi prendre la rançon demandée. La société de téléphonie et la police n’attendaient qu’une demande de confirmation de la demande de retrait de la somme demandée pour agir. D’autres suspects seront également interpellés et la victime put être libérée.

On le constate aisément : de politique, il n’est vraiment pas question, en tout cas, jusqu’à ce stade ! Peut-être que des illuminés en trouveront quelque part !

Batomah Sissoko

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