Le 17 juin 2010, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a alerté l’opinion publique internationale en publiant un rapport intitulé "La criminalité organisée, une menace mondiale pour la sécurité". Les revenus mondiaux des OCT organisations criminelles transnationales, les estimant assez vaguement à 1000 milliards de dollars. Un montant équivalant au produit national brut (PNB) combiné des pays à faible revenu (selon la catégorisation de la Banque mondiale).
Les mesures draconiennes prises contre le trafic de drogues vers l’Europe et les Etats unis via le Mexique et autre Etat d’Amérique latine a poussé la mafia à chercher d’autre cieux pour leur activités illicites. Depuis 2004, l’Afrique de l’Ouest a commencé à être utilisée comme une zone de transit vers l’Europe. La situation évolue encore et les conséquences peuvent être dévastatrices pour ces pays de transit.
Les statistique nous montrent que le trafic via l’Afrique de l’Ouest, qui avait connu une progression rapide entre 2004 et 2007, semble avoir reculé en 2008 et en 2009, mais la situation est susceptible d’évoluer et doit être suivie attentivement.
Le Proche et du Moyen-Orient ainsi que d’Europe et d’Afrique ont signalé une augmentation importante des saisies de résine de cannabis en 2008.
La demande a doublé pour l’Europe. Cependant, ces dix dernières années, le nombre d’usagers de cocaïne a passé de deux millions en 1998 à 4,1 millions en 2008 dans les pays de l’Union européenne et de l’Association européenne de libre-échange.
En 2008, la valeur du marché européen était de 34 milliards de dollars. C’était presque la même que celle du marché nord-américain soit 37 milliards de dollars.
La valeur du marché mondial de la cocaïne s’établit entre 80 et 100 milliards de dollars selon les estimations.
En plus de cela, le trafic des migrants fait partie de ce rapport. Ainsi chaque année, ce sont entre 2,5 et 3 millions de personnes qui font le trafic de migrants entre l’Amérique latine et les Etats-Unis rapportant 7 milliards de dollars aux trafiquants (même si les cas africains n’est pas cité).
L’ONU a tenté, il y a une dizaine d’années, de mesurer les revenus mondiaux des organisations criminelles transnationales (OCT), les estimant assez vaguement à 1000 milliards de dollars. Ce montant équivaut au produit national brut (PNB) combiné des pays à faible revenu (selon la catégorisation de la Banque mondiale) et de leurs trois milliards d’habitants, plaçant ces mafias parmi les premières puissances économiques armées de la planète. Au point de constituer une menace mondiale pour la sécurité des populations, mais aussi pour la souveraineté des Etats.
La Mafia moteur du système.
La preuve est que la plupart des mafias sont vieilles de 200 ans. Elles ont réussi à se développer du fait d’un vide du pouvoir. Très résistantes, elles ont par exemple survécu au fascisme (Cosa Nostra) ou au communisme (Triades chinoises), systèmes politiques aboutissant au contrôle très étroit de leur population, et étouffant ainsi toute tentative de mouvances parallèles.
Pourtant le paradoxe est que la mafia a besoin de démocratie ou du moins de libertés pour croître. En effet la logique de l’entreprenariat criminel et la vision des parrains sont empreintes d’un ultralibéralisme radical. Les règles sont dictées et imposées par les affaires, par l’obligation de faire du profit et de vaincre la concurrence aux dires des experts…
Dans ce rapport un nouveau système se crée par ces organisations.
Il s’agit du constat de l’existence de véritables échanges entre les organisations criminelles transnationales. Par exemple les Turcs, donnent aux Italiens et aux Espagnols des armes contre de la cocaïne.
L’Afrique ne reste pas en marge dans cette mondialisation de la drogue. En effet la mafia nigériane a augmenté de manière extraordinaire depuis qu’elle a accaparé le marché de la coke. Ainsi la cocaïne, qu’elle achète aux narcotrafiquants mexicains a grandi son pouvoir de manière fulgurante. Sa puissance est telle qu’une ville italienne, Castel Volturno, dans la région de Naples, est totalement contrôlée par les Nigérians. La mafia italienne " Camorra " la leur ayant cédée pour faciliter les affaires.
Le terrorisme islamiste
A croire ce rapport, le terrorisme islamiste a lui aussi tiré avantage du manque d’attention des gouvernements européens au trafic de stupéfiants. L’exemple le plus marquant reste celui de 2004 en Espagne, entièrement financés par le trafic de haschich vendu en Italie et en France. Les liens entre Al Qaïda et les narcotrafiquants sud-américains tendent à confirmer cette logique. D’après ce rapport, il existe une alliance entre ces deux organisations, pour transporter et acheminer de la cocaïne depuis l’Afrique de l’Ouest où elle est livrée, pour remonter en Europe via le Sahel.
Aujourd’hui, dans le Sahel, les organisations islamistes contrôlent si bien la situation qu’elles imposent le payent de tributs et de droits de traversées aux narcotrafiquants.
Nous ne sommes plus dans les films ou dans la littérature mais bien dans la réalité. Une réalité d’un trafic qui traverse nos murs vers l’Europe. Mais vue l’expérience des autres pays, la chose ne tardera pas à avoir de sérieuses répercutions sur la sécurité et la bonne gouvernance.
Baba Ahmed