Les ministres de la Défense se réunissent ce lundi à Paris pour établir un calendrier opérationnel.
Les ministres de la Défense des pays regroupés au sein du G5 Sahel sont lundi à Paris autour de leur homologue française, Florence Parly. Cette réunion, loin d’être la première, doit permettre de se concerter pour rendre opérationnelle la force militaire commune à ces États (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad) en lutte contre les djihadistes.
Un mois après le sommet de La Celle-Saint-Cloud qui a réuni les présidents sahéliens et Emmanuel Macron, ainsi que les principales organisations internationales, notamment l’Union européenne, l’Union africaine et l’ONU, il s’agit de stimuler une «montée en puissance». «Il y a eu des avancées, mais ce n’est pas encore suffisant. Il faut un coup d’accélérateur», explique-t-on au ministère de la Défense. Emmanuel Macron appelle en effet à des «actions concrètes» rapides.
«Faire fonctionner ensemble des armées n’est pas simple. C’est même très complexe, on le sait bien et on le voit dans le cadre de l’Otan»
Le principal obstacle, les finances, a été en grande partie levé à La Celle-Saint-Cloud. Le G5 est doté d’une enveloppe de près de 300 millions d’euros. Le 23 février, à Bruxelles, les pays donateurs étudieront les moyens pour fournir à la force des financements dans les années à venir. «C’est une opération de long terme», souligne-t-on au ministère.
Cette réunion de lundi mettra à plat «les conditions opérationnelles à réunir» pour que les hommes du G5 soient actifs comme prévu au printemps. Un «calendrier précis pour la pleine capacité» doit être établi avec le chef d’état-major de la force, le général malien Didier Dacko, qui sera présent. Les efforts doivent d’abord porter sur le «fuseau centre», la région qui couvre les frontières du Niger, du Mali et du Burkina Faso, où les djihadistes sont extrêmement présents depuis plus d’un an. «Faire fonctionner ensemble des armées n’est pas simple. C’est même très complexe, on le sait bien et on le voit dans le cadre de l’Otan», rappelle un militaire français.
Logistique très largement défaillante
La première opération, baptisée «Hawbi», qui a été conduite en novembre dans cette zone centre, a montré les difficultés à venir, tant dans la coordination que dans la communication entre les différentes armées. Pour améliorer ces points faibles, ainsi que la logistique très largement défaillante, les armées du G5 peuvent compter sur l’appui de Français de «Barkhane» et sur les Casques bleus de la mission de l’ONU (Minusma). Selon le quotidien The Times, l’armée britannique, notamment des hélicoptères, pourrait venir apporter son concours. Mais ni Paris ni Londres n’ont confirmé. Cet éventuel engagement pourrait être annoncé à l’issue du sommet franco-britannique du 18 janvier.
Cet activisme des pays sahéliens n’est pas passé inaperçu. Samedi, l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), un groupe dirigé par Adnan Abou Walid Sahraoui, a assuré que l’ensemble des djihadistes du Sahel se «donnaient la main» pourlutter contre la force conjointe du G5. «Nous allons tout faire pour que le G5 Sahel ne s’installe pas», a affirmé à l’AFP un porte-parole des islamistes.
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