Dialogue et réconciliation : Ag Hamani tacle dangereusement la CDR

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Mohamed Ag Hamani
Mohamed Ag Hamani

A l’occasion de la conférence de la communauté Kel Tasmesq  tenue en faveur du dialogue et de la réconciliation nationale  à Koulikoro la semaine dernière, le président d’honneur de la  plateforme de la communauté kel Tamasheq ((touaregs), Ahmed

Mohamed Ag Hamani, non moins ancien Premier ministre, a pris  le contre-pied de tous les promoteurs de l’idée d’une simple  réconciliation nationale après crise.

 

 

Ainsi, dans une interview accordée à nos confrères de l’ORTM,  il affirme qu’avant toute initiative de dialogue et réconciliation, il est impératif que les responsabilités soient situées dans la tragédie que nous avons vécue, que les coupables soient identifiés et sanctionnés avant de songer à un pardon ou à une quelconque réconciliation.

 

 

Selon lui, du moment que la majorité de la communauté Kel Tamasheq (touaregs) n’a jamais été favorable à une rébellion contre leur Etat, la minorité qui s’est révoltée doit s’assumer et rendre compte de ses actes. Ensuite, s’il y a lieu de pardonner, de dialoguer ou de se réconcilier, cela se fera sans grande difficulté. Ainsi seulement, nous pourrons réussir le vivre ensemble, soutient-il. Cette sage position de cet homme est certainement de nature à mettre en cause les  efforts des autorités de transition et ceux de la commission  dialogue et réconciliation qui, elles, avaient plutôt choisi de panser la plaie sans la désinfecter. Il rejoint, de ce point de vue, la position du collectif des ressortissants du  nord (COREN) qui a toujours soutenu cette approche, d’où sa reconnaissance tardive de la composition de la commission de  cette commission qui a fait couler beaucoup d’encre depuis son installation. Une bonne piste de réflexion pour le président  IBK et son nouveau gouvernement dans leur volonté d’organiser  un grand forum du Nord visant à résoudre définitivement le problème des soulèvements récurrents des Touaregs dans le  nord du Mali.

 

 

La position de cet ancien Premier ministre remet véritablement la question de la légitimité du MNLA sur la table, mais interpelle aussi sur l’avenir de la commission Dialogue et Réconciliation; commission qui, c’est le moins qu’on puisse dire, n’a, à ce jour, posé aucun acte concret sur le terrain  si ce ne sont les quelques ballades de santé dans les zones  occupées, sans jamais poser les véritables problèmes.

 

 

Certains pensent même que cette commission n’a pas sa raison d’être, car elle ne reflète  en rien la représentativité des véritables acteurs de la crise. Sa composition laisse à désirer. Surtout que ses dirigeants ne font que tourner en rond, ne sachant pas jusque-là par quel bout devraient-ils aborder la question. Un véritable casse-tête pour Ag Hamani.

 

 

Harber Maiga 

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,
    Le gouvernement d’ouverture crée au Mali, après l’élection de Ibrahim Boubacar Keïta comme Président de la République et le choix de Oumar Tatam Ly comme Premier Ministre, engendre un bon dosage entre diverses sensibilités.

    Un tel gouvernement, avec, en plus, un ministère de la réconciliation nationale, est un prélude à la réconciliation nationale, qu’il impulsera et pilotera.

    Avec une telle configuration, le dialogue pour la réconciliation nationale sera piloté par le gouvernement, à travers ce ministère de la réconciliation nationale, en liaison avec le médiateur et la commission dialogue et réconciliation du Mali.

    LES ASSISES NATIONALES ALIMENTERONT CE DIALOGUE.

    Une BONNE SYNCHRONISATION entre les trois entités (gouvernement, commission dialogue et réconciliation et médiateur) EST INDISPENSABLE pour des résultats probants, une paix et une réconciliation nationale durables.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail: Webanassane@yahoo.com

  2. Je pense que AG hammani il raison car les commission de réconciliation. N’a rien jusqu’à présent

  3. Les crises graves qui ont failli faire disparaitre notre pays,le pays de nos ancetres,qui ont traine le pays dans la poussiere en le privant des 2/3 de son trritoire et entraine des pertes enormes de vies humaines,la destruction des patrimoines familiaux ne peuvent etre
    traites en refusant d’etablir les responsabilites de part et d’autre.
    On n’aborde pas les affaires d’Etat comme on traite une dispute familiale.En tout,il faut suivre la loi.Personne n’a le pouvoir de passer l’eponge sur les crimes perpetres de part et d’autre.Un tel acte reviendrait a commettre aussi un crime.La justice d’Etat est implacable.Elle doit suivre son cours.Le pardon du President de la Republique doit aussi respecter les procedures.Il y a des crimes politiques et les crimes civiles ou les deux a la fois.Il y a les recidivistes,les traites,pour lesquels le pardon constituerait une
    faiblesse.Le dialogue et reconciliation ont pour but de renforcer la cohesion sociale après qu’on s’est defait des irrecuperables.

  4. FélFélicitationsicitationsMr HAG hamani vous venez de poser avec courage la meilleur façon de réconcilier deux parties en conflit!Il faut d’abord situer les faits, que chacun reconnaisse ses fautes,demande pardon,et dans le cas qui nous intéresse ici que ceux ont posé des actes contraires aux lois de la république rendent des compte devant les tribunaux.CEST SEULEMENT APRÈS CELA QUE LA RÉCONCILIATION PEUT ÊTRE POSSIBLE!!!JE vous félicite et admire votre courage d’autant plus que vous êtes KEL TAMASHEQ !!! Les différents resposables duMali ont géré ce conflit comme on gère un problème .En religion on pardonne la faute à cause de DIEU sans exiger le regret de l’offenseur!Il faut donc repenser les instruments et la démarche de la réconciliation nationale—.

  5. Il est vrai que penser une plaie sans crever l’abcès est chose absurde. Ag Hamani a raison. Toute la communauté touarègue du Mali se trouve salie par la faute d’une minorité. Au Mali, on veut toujours pardonner !.
    Pour ce cas ci, il faut aller au bout, situer les responsabilités, toutes les responsabilités et appliquer les sanctions. Ce n’est qu’en procédant ainsi qu’on peut éviter que ces choses se répètent.
    Si on pardonne facilement, d’autres vont faire la même chose en se disant qu’ils seront pardonnés en fin de compte.

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