La crise multidimensionnelle du Mali est aujourd’hui marquée par des affrontements interethniques qui s’exacerbent dans la région de Mopti depuis que le gouvernement a pris la décision de lancer le processus de mise en œuvre du programme de sécurisation du centre. On assiste à des manœuvres des ennemis de la paix, issus de la classe politique et de l’étranger, qui ont l’habitude de faire couler du sang pour leur satisfaction assassine.
Aujourd’hui, les bourreaux du Mali ont tout fait pour créer une tension entre quelques groupes de peuhls et de dogons qui vivaient pourtant dans une fraternité solide. Les derniers affrontements entre eux ont fait plus de morts. Le constat amer est que des armes lourdes de guerre ont été utilisées dans ce conflit fratricide.
Le gouvernement a annoncé qu’il mettra tout en œuvre pour un retour de la paix. Mais il est nécessaire d’identifier les commanditaires, autrement dit les pourvoyeurs d’armes et d’argents qui se servent du sang comme moyen d’accéder au pouvoir. Cette stratégie macabre est bien connue.
Elle est pratiquée depuis l’avènement de la démocratie au Mali. Mais elle devient encore plus dangereuse depuis le putsch de 2012 qui est intervenu dans un contexte politique très chaotique. Certains assoiffés du pouvoir ont dévoilé au grand jour leurs vilains caractères en utilisant des actions de déstabilisation, de punition et de démonstration de force.
Ils ont passé par toutes les formes d’intimidation pour forcer la population à les suivre. On se rappelle les demandes de sanctions internationales contre le pays, les affrontements entre bérets verts et bérets rouges, les armes lourdes de guerre qui circulaient à Bamako pour prendre le pouvoir aux mutins tandis que les régions du nord étaient entièrement occupées.
Aujourd’hui, ces mêmes hommes politiques sanguinaires dirigent les mêmes armadas vers la région de Mopti. Le but est de créer un nouveau brasier sur une autre dimension pour en tirer profit. Puisque l’insécurité est le thème phare de la campagne présidentielle de 2018, les adeptes de Machiavel pensent qu’il faut rendre la situation plus chaotique pour battre IBK.
C’est tout ce qui les préoccupe. D’ailleurs dans des entretiens accordés à des médias étrangers, certains d’entre eux se sont déjà affichés sur cette voie. La situation au centre du Mali est plus compliquée que ce qu’on imagine. On se trouve face à une alliance entre des assoiffés du pouvoir et des ennemis extérieurs.
Plusieurs hommes politiques maliens ont choisi vite de s’engouffrer dans la brèche ouverte par la France et certaines organisations internationales qui procèdent habituellement par la division ethnique partout où elles sont présentes dans le cadre des crises sécuritaires. L’année dernière, les autorités françaises ont crié partout qu’il y avait un présumé « problème peuhl » au centre du Mali.
Après la concentration de la MUNUSMA qui a accéléré les tensions, elles sont aujourd’hui aidées dans leur stratégie par des prétendants au pouvoir qui distribuent armes et sous pour diviser les populations. Rappelons que l’attaque kamikaze qui avisé le QG du G5 Sahel à Sévaré a été mis à profit par certaines élites de la classe politique malienne pour dénoncer un soi-disant laxisme dans la gestion de la sécurité.
Sinon en responsables qui se soucient du bien-être des populations et aussi de l’image du pays, ces hommes politiques surtout de l’opposition devaient avoir de sympathie pour les victimes de cette barbarie. Comprenons qu’ils ne le pourront au seul but qu’ils n’ont pas d’amour pour leur patrie mais veulent seulement y accéder au trône du pouvoir.
Les choses commencent à y être clarifier au regard de la matérialisation des engagements qui les autorités en place ont pris devant la conscience du peuple. Cela par l’application continue de la loi d’orientation et de programmation militaire et de la loi d’orientation de la sécurité.
Badara ALOU