Des civils tués au nord-Mali : Polémique sur l’identité des victimes et des assaillants

2

Le jeudi 6 février 2014, 30 civils ont été tués dans la localité de Djébock dans la région de Gao par des individus non encore retrouvés par les enquêteurs. Pour certains, c’est un conflit intercommunautaire puisque les assaillants sont des Peuls qui se sont vengés de la mort de trois des leurs, tués par des Touaregs le dimanche 2 février. Mais au ministère de la Sécurité, le message est différent : Ce sont des terroristes, des bandits et non des Peuls, qui ont d’abord tendu une embuscade à des forains pas que Touaregs, puis se sont attaqués des campements avant de s’évaporer dans la nature. Les enquêtes sont ouvertes, rectifie le chargé de communication du département, Sounkalo Togola que nous avons contacté.

 

 

rebelle
Des rebelles maliens islamistes, le 24 avril 2012 près de Tombouctou © AFP

Des civils, dont 25 forains, ont été tués le jeudi 6 février 2014 dans la localité de Djébock dans la région de Gao au nord du Mali par des assaillants. Dans le même secteur, 3 autres personnes ont été tuées par les mêmes gens lesquels se sont ensuite attaqués à un campement à la frontière nigérienne.

 

 

Depuis lors, on assiste à une cacophonie des sources. Plus tôt dans la journée de vendredi, Oumar Maïga, élu de Gao, et Assarid Ag Imbarcaouane, ex-député de Gao, avaient affirmé que la veille (c’est-à-dire jeudi), au moins 30 Touaregs avaient été tués lors d’une expédition punitive d’hommes armés de la communauté peule.

 

 

 

“Des Peuls armés, dont certains circulaient à moto, ont tué au moins 30 civils touaregs pour se venger de l’enlèvement d’un des leurs”, avait dit M. Maïga. “Nos parents ont été tués froidement, au moins 30 sont morts”, avait ajouté M. Ag Imbarcaouane.

Des propos qui laissaient croire que c’est un conflit intercommunautaire entre Peuls et Touaregs et que les victimes n’étaient que des Touaregs. Cette version a même été quelque peu confirmée par la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) qui a rendu public un communiqué le même vendredi.

 

 

Dans ce communiqué, la Minusma a fait état de graves incidents survenus jeudi aux alentours de Tamkoutat et d’affrontements intercommunautaires, sans préciser les communautés impliquées. “Des casques bleus se sont immédiatement rendus sur place pour constater le lourd bilan des affrontements intercommunautaires faisant état de 24 morts et quatre blessés, dont un sérieux. Les blessés ont été transportés à l’hôpital de Gao”, précisait-elle.

Mounkéïna Maïga de la Koïma a Gao que nous avons contacté a même précisé que ce sont des Peuls qu’on appelle les Foulbés qui sont à l’origine du massacre et qu’ils ont été pourchassés par une riposte touarègue jusqu’au Niger. Il a précisé que la situation était calme dimanche contrairement aux journées de vendredi et samedi où les combats étaient acharnés entre Peuls et Touaregs à la frontière nigérienne.

 

 

 

Le gouvernement dément un conflit intercommunautaire

Du côté du gouvernement, les faits sont différemment rapportés. Une douzaine d’individus armés ont froidement abattu une trentaine de (marchands) forains à bord de deux véhicules dont l’un a été brûlé et l’autre emporté par les bandits, a annoncé le ministère de la Sécurité dans un communiqué rendu public le vendredi soir, sans préciser les communautés d’origine des assaillants et des victimes.

 

 

“Le même jour et dans le même secteur, un groupe d’assaillants a braqué un troisième véhicule de transport, enlevé puis abattu les hommes d’un campement nomade. A la suite de ces actes terroristes, une délégation ministérielle conduite par le ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, s’est rendue à Gao pour s’enquérir des circonstances du drame. Le gouvernement s’engage à faire toute la lumière sur ces assassinats et à traduire les présumés auteurs devant la justice”, concluait ledit communiqué.

 

 

Le chargé de communication du ministère de la Sécurité, Sounkalo Togola, que nous avons contacté ce dimanche, rejette le terme de conflit intercommunautaire entre Peuls et Touaregs et déplore qu’on en soit encore à “ethniciser” les victimes.

 

 

Pour M. Togola, “ce sont des terroristes, des bandits qui ont attaqué des forains à bord de deux véhicules dans la localité de Djébock. Sur place, ils ont fait 25 morts, dont deux femmes. Ils ont détruit un véhicule avant d’emporter le second. Dans leur repli, ils ont tué 3 autres personnes dans le même secteur avant d’aller s’attaquer à un campement nomade à la frontière nigérienne où ils ont fait 2 morts. Ce qui fait en tout 30 morts”.

 

 

“Il y a eu 7 blessés dont 4 évacués à Gao et 3 à Ansongo. Après leur forfait, les terroristes ont disparu dans la nature. Ce n’est pas un conflit intercommunautaire, ce sont des terroristes, des bandits et les enquêtes sont ouvertes. Il ne faut pas ‘ethniciser’ le problème. La preuve, c’est que parmi les 4 blessés que j’ai vus à Gao, il n’y a pas de Tamasheqs dedans”.

 

 

“Contrairement à une certaine information, les victimes se recrutent dans toutes les communautés du Nord. Les forains étaient constitués de toutes les communautés du Nord. Nous avons vu des Noirs parmi les victimes.  Donc, ce n’est pas un conflit intercommunautaire, ce sont des actes terroristes”, a tranché Sounkalo Togola.

 

 

Abdoulaye Diakité

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. il faut arrêter des se voiler la face.
    lors de la débandade ( provoquée par les forces seval et de l’armée malienne) du MUJAO et de sa traque pendant plusieurs mois , ce mouvement s’est retrouvé anéanti et très affaibli. Il a trouvé refuge ( base au niger) chez les peuls nigériens auteur de multiples razzia dans les communautés Nomades Maliennes notamment chez les Dawsahak en un premier temps et les Imghades dans un second temps. Seulement voila le priblemes les peuls pensant se servir de leur copains du Mujao se retrouvent endoctrinés par ceux ci ce qui est de coutume. Ce qui pose le problème de la traçabilité des évènements de Tamkoutat. il s’agit maintenant de mesurer le problème et au gouvernement d’établir une bonne politique sécuritaire ou militaire et d’éviter de le rendre communautaire ( but récherché par le MUJAO pour réinstaller le désordre) afin de juguler une bonne foi cet incident malheureux.

  2. VOUS POUVEZ NE PAS ME CROIRE MAIS LE MNLA EST DERRIERE CES TROUBLES

    VOUS POUVEZ NE PAS ME CROIRE MAIS LE MNLA EST DERRIERE CES TROUBLES

    VOUS POUVEZ NE PAS ME CROIRE MAIS LE MNLA EST DERRIERE CES TROUBLES 👿

    👿

Comments are closed.