Puisque l’armée malienne semble résolue à attendre, il serait difficile de croire que les Etats membres de la CEDEAO s’en tiendront à la réunionite entre Ouagadougou, Bamako et Abidjan, alors que le foyer qui se développe au nord Mali peut, à ne pas en douter, embraser le Sahel entier, mais aussi menacer la paix du monde. Sans doute ceux qui espèrent voir débarquer les forces africaines de si tôt devront encore attendre pour savoir quand, pour ne pas dire quel mois. Mais l’évidence reste l’indispensable action, l’incontournable reconquête du nord Mali pour le mettre à l’abri de l’occupation des entreprises mafieuses. La réunion des ministres de la Défense et des Affaires étrangères de l’Afrique de l’Ouest, lundi et mardi à Abidjan visait à étudier le déploiement d’une force au Mali pour aider à la reconquête du nord, occupé par des groupes armés.
Les ministres qui ont ainsi examiné les propositions des chefs d’état-major de la CEDEAO vont rendre compte à leurs chefs d’État, qui devraient donner une suite dans un délai assez raisonnable à la demande d’aide formulée par le président de la République du Mali par intérim Dioncounda Traoré. Et selon le président de la commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, «l’heure n’est plus aux tergiversations, mais à l’action concertée… Il faut agir face à l’inacceptable et face aux criminels de toute sorte qui occupent le Nord-Mali».
Selon certaines sources, la prise de position des militaires maliens qui ne sont pas d’accord sur un déploiement des forces africaines au Mali, a plané sur les discussions à Abidjan.
A ce jour donc, aucune date n’est fixée pour le début de l’engagement militaire ouest-africain, qui passerait selon certains, par le vote d’une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies. Toutefois la quête des logistiques et le financement de la guerre restent le point d’achoppement. L’ambassadeur ivoirien selon la presse ivoirienne, aurait indiqué devant le Conseil de sécurité que la Cédéao aura besoin d’avions de chasse et d’un soutien militaire pour lutter contre les islamistes au nord du Mali. Les conclusions de la rencontre au-delà de la déclaration de Blaise (lire notre édito) édifieront lorsqu’elles seront rendues publiques.
B. Daou