Déplacés internes à Bamako : Des victimes collatérales

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Awa Sabara est une veuve et mère de cinq enfants qui vit en location à Taliko Tchétchénie (Commune IV du district de Bamako). Elle menait une vie précaire avec ses enfants lorsque pas moins de quatre semaines, ses parents du village fuyant les combats débarquent chez elle en pleine nuit. Face à son incapacité financière à les prendre en charge, Awa Sabara sollicite aujourd’hui l’accompagnement des plus hautes autorités ainsi que des bonnes volontés du pays pour venir à son secours.

Le village de Baco-djiguena, situé dans la région de San en plein centre du Mali a enregistré beaucoup de déplacés ces derniers temps. Des familles ont abandonné leurs foyers et leurs terres, fuyant la violence, recherchant des conditions de vie décentes ailleurs dans le pays. C’est ainsi qu’une vingtaine de jeunes ont débarqué chez Awa Sabara en pleine nuit. La bonne dame n’avait pas d’autres choix que de les accueillir dans sa petite chambre-salon puisque, ceux-ci ne sont que ses parents proches du village.

La plupart de ces jeunes filles et garçons ont entre 3 et 15 ans. “Je ne pouvais vraiment pas les laisser à la rue”, dit-elle.  Aujourd’hui, avec une capacité financière très limitée, Awa Sabara sollicite l’accompagnement des autorités et des bonnes volontés au regard de la charge qui devient de plus en plus intenable pour elle.

Elle affirme dépenser chaque jour 3500 F CFA pour le prix de condiment, elle qui ne vit qu’avec son petit commerce au marché. Visiblement, ces enfants déplacés ne peuvent pas rester pour toujours chez elle et parallèlement ils n’ont pas d’argent pour louer des logements.

Toutefois, elle dit avoir reçu à placer certaines filles comme aide-ménagère dans les familles voisines. Depuis leur arrivée, Awa Sabara dit avoir reçu quelques appuis du propriétaire de la maison où elle est en location. Elle affirme également avoir reçu la visite de constat des agents du département social, des sapeurs-pompiers et la police du 5e arrondissement, mais depuis lors elle n’a rien vu comme aide.

Aujourd’hui, la bonne dame se dit à bout de souffle. La nuit est devenue un calvaire chez elle car il n’y a pas assez de places et de moustiquaires pour tout le monde. “Nous sommes obligés, durant toute la nuit, de nous débrouiller dans cette difficile condition jusqu’au petit matin”, termine-t-elle.

Ibrahima Ndiaye

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