De Sévaré à Baguineda : L’escalade du terrorisme au Mali inquiète

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Mali: l'attaque de Nara, dans le centre, attribuée à des jihadistesOn n’avait pas fini de faire le bilan de la prise d’otages à l’Hôtel Byblos de Sévaré, samedi dernier, alors que de nouvelles attaques se sont  signalées dans divers endroits du Mali.  Les auteurs de ces actes, qui avaient  jadis régné sur le Nord de notre pays, avaient eu tout le temps d’infiltrer de nombreux coins et recoins du Mali. Depuis l’intervention étrangère qui les a délogés des grandes villes du Nord, les groupes terroristes se sont parfois faits discrets, mais la recrudescence de leurs attaques souligne leur détermination à poursuivre une guerre non achevée.

Sur l’axe Bamako-Mopti, des automobilistes dont l’identité n’a pas été dévoilée auraient été récemment pris pour cibles par des hommes armés, selon des témoins ; d’où l’appel à une plus grande prudence des transporteurs, à qui les autorités recommandent désormais de ne s’aventurer dans cette zone que lorsque cela s’avère indispensable, comme c’est le cas des véhicules de transport en commun, par exemple.  L’état d’alerte minimale  a été déclenché au «carrefour de Djenné », un poste de contrôle avancé entre les villes de Sévaré et San.  Ce weekend, au moment où se dénouait la situation à Sévaré, c’est le poste de la gendarmerie de Baguineda, non loin de Bamako, la capitale, qui était dans le viseur des terroristes. Le bilan provisoire de cette attaque menée par des hommes armés non identifiés faisait état de dégâts matériels importants, sans qu’aucune perte en vie humaine n’ait été signalée pour le moment. Dans le même lapse de temps, d’autres incidents  impliquant des hommes en armes étaient rapportés jusque dans la ville de Bamako, faisant étendre le champ de la terreur ces deux derniers jours.  Toutefois, il est encore trop  tôt pour conclure à des attaques coordonnées de la part de la nébuleuse djihadiste, même si les soupçons portent sur les fidèles d’Ançardine, du Mouvement de libération du Macina, d’AQMI ou encore d Al Mourabitoune.

Certains de ces groupes terroristes se sont formés après l’intervention des forces françaises et africaines en 2013 au Mali, qui ont eu le mérite de déloger les djihadistes des villes de Tombouctou, Gao, Douentzan, Konan et Diabaly. Mais les milliers de combattants endoctrinés qui n’ont pas été neutralisés se sont dispersés dans la nature et ceux d’entre eux qui avaient infiltré les habitants de certaines zones  rurales au nord du Mali ont très tôt repris les activités en opérant des attaques, notamment dans la région de Gao.

Le sud du pays épargné par l’occupation djihadiste est pourtant infiltré. 

 

En plus des groupuscules appelés cellules dormantes, des fuyards qui s’étaient échappés lors de la débâcle de  Konna et de Diabaly se sont retrouvés dans le sud. Suite aux récentes attaques terroristes, beaucoup de citoyens se sont interrogés sur l’utilité de l’accord d’Alger. Un accord de paix  signé avec seulement les groupes armés qui ont renoncé au terrorisme.

Aujourd’hui, bien que  l’accord trouvé entre le Mali et les ex-rebelles suscite un espoir de paix,  notre armée  et les forces étrangères venues l’épauler pour stopper les groupes terroristes n’ont pas encore gagné la guerre.

 

Soumaila T. Diarra

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