Le Mali est-il devenu un champ de bataille où les narco jihadistes se livrent à toutes sortes d’attaques ? Parmi celles-ci on peut citer entre autres, l’attaque à Boulkessi, dans la commune de Mondoro, cercle de Douentza, le siège de la ville de Tombouctou par le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA) et l’attaque il y a quelques dizaines de jours à Macina. Au regard de ces multiples attaques, l’on s’interroge sur la nécessité de la présence des forces étrangères sur le territoire malien. Ces forces font aujourd’hui du Mali par leur effectif l’une des zones du Sahel les plus militarisées. Le Peuple malien avait fondé de réels espoirs pour une issue rapide et définitive de la crise grâce à la présence des forces Barkhane super armées, avec ses 3 000 militaires et celles de la MUNISMA avec ses 13 289 soldats aux côtés des FAMa. L’attaque du camp des FAMa à Boulkessi dans la région de Mopti, par les jihadistes, prouve à suffisance que les forces étrangères ne sont pas présentes pour lutter contre les terroristes et les narco jihadistes, bien que leur mandat leur en donne le droit, mais pour défendre des intérêts sordides des puissances occidentales. Et pourtant, leur mission est suffisamment claire, il s’agit de stabiliser le Mali en luttant contre les terroristes et les narco jihadistes. Et malheureusement, elles sont très loin d’atteindre cet objectif et cela compte tenu de la recrudescence de la violence au nord et au centre du Mali. Il ne se passe presque plus de jour où les narco jihadistes ne posent pas d’actes violents au nez et à la barbe des forces étrangères.
L’Etat souverain du Mali va-t-il continuer à sous-traiter sa sécurité nationale avec la MINUSMA et les forces Barkhane ? Pourquoi les autorités n’arrivent-elles pas à mieux équiper les FAMa pour qu’elles accomplissent leurs missions régaliennes ? La forte légitimité qu’ont les autorités maliennes, doit leur permettre de prendre en main le destin de ce grand et beau pays qu’est le Mali. Au lieu de se lamenter devant les forces étrangères, il est temps d’envisager des stratégies de sécurisation de nos villes, de nos villages comme de nos hameaux et fractions. L’attaque de Boulkessi, qui vient de rallonger la longue liste des localités agressées, a fini par mettre à nu toutes les failles de notre système de défense et de sécurité. Elle interpelle, à plus d’un titre, le gouvernement qui ne fait pas suffisamment pour les FAMa. Bon nombre d’observateurs de la scène politique malienne en concluent que les beaux discours ne sont malheureusement pas suivis d’actes concrets mesurables et quantifiables pouvant améliorer les conditions des FAMA sur le terrain.
L’attaque de Boulkessi avec son bilan macabre de plus de 11 soldats tués et plusieurs blessés, accrédite la thèse selon laquelle, l’Etat malien s’est affaissé et les autorités incapables d’apporter des solutions aux besoins cruciaux de leur peuple. Vivement alors, un réveil citoyen pour exiger de la MINUSMA l’application effective du Chapitre 7 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Youssouf Sissoko