Dans le bassin du Tchad, poivrons et poissons financent le djihad

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Daech a mis la main sur les activités économiques de la région. Mais peut-être plus pour longtemps.

Après avoir détruit l’économie locale, les djihadistes ont pris le contrôle de la pêche et de la culture des poivrons rouges dans le bassin du Tchad. Selon le Programme alimentaire mondial, ces activités représentaient avant le conflit 44 millions d’euros en exportations annuelles pour le Nigeria, et 300.000 emplois pour les seuls poivrons.

Les commerces du poisson et des poivrons ont été fortement perturbés après le début du conflit armé, déclenché en 2002 par le groupe armé islamiste qui s’appelait alors Boko Haram. Mais ces dernières années, les djihadistes ont cherché à restaurer le fonctionnement de ces activités économiques et à en tirer profit.

En août 2016, moins d’un an après son allégeance au groupe État islamique, Boko Haram s’est scindé en deux. D’un côté, le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad (GSPD), loyal à l’ancien chef Abubakar Shekau, destitué par la direction de Daech pour «extrémisme». De l’autre, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO), branche «officielle».

L’EIAO a envoyé des émissaires dans les camps de déplacé·es -éparpillés entre le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria- pour encourager les familles à reprendre leurs activités agricoles et piscicoles. Des centaines ont accepté, selon HumAngle, en raison du manque d’argent et des conditions de vies très précaires dans les camps.

Gouvernance djihadiste

Après des années d’activité humaine réduite, les eaux du lac Tchad étaient à présent très poissonneuses. Les djihadistes de l’EIAO ont mis en place des routes sécurisées pour que le poisson puisse atteindre les marchés, ainsi qu’un système de taxation. Le bassin du Tchad produit 70% du poisson vendu sur les principaux marchés du sud du Nigéria; sa pêche est donc vendue dans tout le pays.

En trois ans, un producteur de poivrons a payé entre 400.000 et (…) Lire la suite sur Slate.fr

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