Depuis bien longtemps, la problématique de la paix se pose au Mali avec acuité. Le régime nationaliste de Modibo Keïta a dû faire face à la question touareg avec une détermination patriotique sans faille. Les noms de nos vaillants soldats Mamadou Sissoko et Diby Silyas Diarra resteront à jamais liés au règlement de la question touareg dans le septentrion malien.
Ces officiers et le régime de Modibo Keïta furent absolument intraitables sur la nécessité et l’obligation pour les Touaregs de déposer les armes et de rentrer dans le rang.
Avaient-ils plus de moyens qu’aujourd’hui ? Pas du tout ! Leur arme première et essentielle était le serment de défendre l’intégrité territoriale de notre pays quelque soit le prix à payer pour ce faire.
La IIème République, par rapport à cette question, a absolument préservé l’honneur et la dignité de notre peuple.
Pendant les vingt-trois (23) ans de règne sans partage de Moussa Traoré, il n’a nulle part été question d’une quelconque partition de la terre de nos ancêtres.
L’affreuse œuvre de balkanisation de notre patrie par le colonisateur français avait déjà fortement entamé l’honneur et la dignité d’homme de notre peuple travailleur. C’est dans cette balkanisation de notre territoire qu’il convient de situer les racines de la rébellion dite touareg dans notre pays. Une façon de dire que c’est le colonisateur français qui a crée de toutes pièces cette perpétuelle crise sécuritaire dans notre pays.
Certes, Moussa n’était pas bon, mais en sa qualité d’officier supérieur de notre armée, il n’a jamais triché par rapport à cette question vitale pour notre pays.
Les Français, à la recherche de terres et de ressources minières ne pouvaient continuer à soutenir un homme qui dit tout haut que le Mali appartient au Malien. Peut- être donc pourrait-on voir la main de la France dans la chute de Moussa Traoré à la faveur du mouvement dit démocratique mais totalement et profondément hétéroclite.
Si la démocratie était sollicitée au Mali pour comploter contre notre peuple, elle n’avait pas sa raison d’être. Aujourd’hui, le temps nous permet de dire que bien de politiciens qui s’agitent au nom de la démocratie, du multipartisme intégral n’avaient rien ç voir avec l’intérêt supérieur de notre peuple.
Bien au contraire ! Ces vampires de la «démocraties» ont profité des soulèvements populaires de 1990 et 1991 pour assouvir aujourd’hui leurs sordides et machiavéliques ambitions de se servir de notre peuple au lieu de le servir et cela par le truchement d’une phraséologie creuse et apatride, nous voulons nommer la démocratie pour le peuple et ses spoliateurs.
Aujourd’hui, est-il besoin de dire que l’occupation illicite de notre territoire était en cours de préparation depuis l’arrivée aux affaires du «démocrate» Alpha Oumar Konaré. La Flamme de la paix en dit long. Aussi, en disant que le Mali n’a pas besoin des armes mais des matériels agricoles, l’on ne peut plus nier ou ignorer que Alpha a participé avec énergie à la phagocytose de notre armée nationale.
A travers lui, les assoiffés du pouvoir aux dépens des intérêts fondamentaux de notre pays ont tissé avec art leur toile d’araignée pour mieux sucer le sang des masses travailleuses du Mali.
ATT ayant «autorisé» l’entrée des rebelles «maliens» venus de la tempête de Libye avec armes et bagages savait et avait certainement connaissance du projet d’occupation de notre pays par ceux que certains appellent les djihadistes. En tout cas, l’avion incendié dans la région de Gao et à propos duquel les Maliens n’ont nullement été édifiés en une des preuves irréfutables. La situation nationale, ayant échappé au contrôle du général- conteur, celui-ci a été chassé de Koulouba par de jeunes militaires patriotes dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo.
Vite, les politiciens au service du diable français sont parvenus à tromper le capitaine. Nul doute que celui-ci a eu le temps de les connaître. Dioncounda Traoré, qui s’est illégitimement installé à la tête de la «transition» venu pour un dessein précis, a vite fait d’appeler Hollande à la «rescousse du Mali». Comme si le chat est bien indiqué pour voler au secours de la souris !
Aujourd’hui, les Maliens ont bien compris que Dioncounda Traoré à l’image des autres membres du FDR était en mission commandée à Koulouba : celle de permettre à l’armée française de s’installer pour longtemps dans le septentrion de notre pays et cela au nom de la «lutte contre le terrorisme au Sahel et donc au Mali».
Mais à l’image du général De Gaulle qui à la faveur de la participation de l’Afrique à la Seconde Guerre mondiale aux côtés de la France qui voyait venir en Afrique le vent des indépendances, le nouveau président français Emmanuel Macron a pris connaissance du dossier malien mais aussi de la naissance d’un sentiment nationaliste dans notre pays.
C’est bien ce flair qui explique, si besoin en était, et cela mieux que son sens de la démocratie, l’appel de Macron aux dirigeants des pays du Sahel a joué pleinement leur rôle dans la guerre asymétrique contre le terrorisme. Pouvait-il parler de désengagement de la France au Mali ?
Ce serait là une légèreté politique et diplomatique face aux conséquences d’une guerre créée contre nous par les gouvernants de son pays. Mais il a compris notre peuple et il mesurera à sa juste valeur l’affront lancé à la face de notre peuple par l’arrivée sur notre sol des troupes d’occupation françaises.
Macron a compris que les Maliens ont compris que la France n’a que faire de la paix dans notre pays. Il a aussi bien compris que notre peuple ne veut qu’une seule chose : l’indivisibilité de notre territoire et l’intangibilité de ses frontières nationales.
Enfin, il a compris, au-delà des ambitions des vautours de la politique au Mali que la question sécuritaire de notre pays ne peut être résolue que par les Maliens eux-mêmes.
A ce niveau, il convient de rappeler que le Mali a des pays amis que sont la Russie, la Chine, Cuba, la Corée du Nord, le Venezuela. A temps opportun, ils peuvent faire appel à ces amis et non à une France qui ne vit que de la spoliation des peuples.
Il faut donc dire au président français que tant que la France se dressera à la parade des intérêts des peuples, elle ne saurait sentir la liberté car comme l’a dit Joseph Staline : «Une nation qui en opprime une autre ne saurait être libre».
Il est temps que la gestion de la crise Nord-Mali revienne de droit aux Maliens. Cela est un impératif catégorique quand on sait que personne ne peut mieux défendre leurs intérêts qu’eux-mêmes.
Fodé KEITA