A la conférence organisée par le Collectif des élus français d’origine malienne (Cefom), la présidente de la commission des Affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Diallo Aïssata Touré, a fait la genèse de la crise malienne et invité tous les partenaires du Mali à promouvoir la bonne communication. Selon la députée, c’est l’unique option pour épargner les interprétations erronées et éviter les ambiguïtés dans les actions.
Paris, le 12 juillet 2019. Le Collectif des élus français d’origine malienne (Cefom) a organisé une conférence à l’Assemblée française. La rencontre a enregistré la présence des députés français, du ministre malien des Affaires étrangères, de l’ambassadeur du Mali en France, de l’ambassadeur permanent du Mali auprès de l’Unesco et de l’honorable Karim Keïta, président de la Commission Défense, Sécurité et Protection civile à l’Assemblée nationale du Mali.
A cette rencontre, la présidente la Commission des Affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, honorable Diallo Aïssata Touré, a fait un aperçu de la situation au Mali qu’elle juge “délicate et particulière“.
En effet, selon la députée, parler du Mali aujourd’hui évoque immédiatement la crise qui y perdure depuis 2012. “Une crise multidimensionnelle qui a démarré par un coup d’état, et qui a ouvert la porte à une instabilité liée à l’envahissement du nord du pays par une horde de djihadistes, appuyés par des velléités séparatistes d’une minorité. Cette invasion, il faut le signaler, a été favorisée par la chute du régime de Khadaffi en Lybie, la dispersion des matériels lourds, sophistiqués et de dernière génération détenus par ces groupes armés, dans la zone septentrionale du Mali faiblement couverte par les forces armées maliennes“, a rappelé l’honorable Diallo.
Elle a précisé que depuis 2013, il y a une dégradation de la situation sécuritaire dans le centre du pays, malgré la signature de l’Accord de Paix et de Réconciliation. “Le déplacement des foyers de tension vers le centre pose une autre problématique sécuritaire qui n’a pas été prise en charge par l’Accord. Il convient donc, comme cela a été recommandé, d’étendre les fruits de la négociation à ce nouveau front qui renferme des groupes armés aussi violents que nuisibles. Les partenaires doivent intégrer cette zone et aider le pays à trouver des réponses appropriées et globales“, propose-t-elle.
Elle a insisté sur l’humanisme et la nature du Malien qui, explique-t-elle, “ne pourront jamais lui permettre de telles atrocités sur des ethnies parentes et voisines, qui cohabitent depuis la nuit des temps“. Et de préciser : “Certes de petits conflits liés à l’exploitation de la terre, des champs, de l’eau et des espaces de pâturage ont toujours existé et ont toujours trouvé leurs solutions au niveau local. Aujourd’hui malheureusement, cette escalade de tueries, avec des morts atroces, ne s’adosse sur aucune raison logique, et aucune explication objective crédible ne peut justifier de tels actes“.
“Les populations maliennes ont besoin de paix et de stabilité pour faire face aux défis du développement. C’est pourquoi l’accompagnement et l’engagement de partenaires comme la France ne doivent souffrir d’aucune ambiguïté aux yeux des populations“, a ajouté la députée, avant de rappeler que sa commission travaille à plaider la cause des populations, la bonne foi de l’exécutif à travers toutes les mesures prises et surtout à véhiculer la bonne information sur le travail des partenaires du Mali comme Barkane, la Minusma, et en rappelant bien sûr les limites potentielles de leurs actions.
“Une bonne communication à l’endroit de la population à travers leurs représentants que nous sommes aurait pu épargner beaucoup d’interprétations erronées, et surtout éviter les ambiguïtés dans les actions“, a-t-elle conclu.
S.I.K