Depuis le coup d’Etat du 22 mars, le Mali est coupé en deux avec l’occupation des 2/3 du territoire par des groupes salafistes armés. Dans la perspective de résoudre cette crise et permettre le retour de l’Etat dans ces régions, plusieurs acteurs s’activent pour exploiter des canaux ça et là afin de ramener les fous de Dieu à la raison. Cependant, ce n’est pas par la dispersion des efforts, encore moins par l’intervention cavalière qu’ils pourront aboutir à une solution concrète au problème.
Pour recouvrer l’intégrité du territoire, le gouvernement de la République du Mali table d’abord sur les négociations avec les groupes armés, notamment à travers le médiateur de la cédéao, Blaise Compaoré, président du Burkina Faso.
Les négociations déjà engagées par ce dernier avec les groupes armés au nord semblent tarder à porter fruit aux yeux de l’opinion publique nationale. C’est pourquoi, depuis le mois de juillet, des bonnes volontés et non les moindres (leaders politiques, religieux et la société civile) s’activent et tentent d’instaurer le dialogue et la négociation avec les groupes d’Ansardine et du Mujao qui occupent le nord du pays.
D’abord, c’est le député Oumar Mariko, secrétaire général du parti SADI qui est le premier à se rendre au septentrion malien notamment Niafunké dans la région de Tombouctou à la rencontre des maîtres des lieux. C’était le 21 juillet dernier. La semaine dernière, accompagné de deux officiers de l’armée malienne, le député de Dioïla a effectué son deuxième voyage à la rencontre avec les djihadistes dans cette même localité.
Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali s’est aussi rendu le 26 juillet dernier à Gao pour tenter de rencontrer le chef d’Ansardine Iyad Ag Ghaly. Sur place, l’imam ne rencontrera que le leader du Mujao Abdel Hakim, les membres du conseil régional déchu et des notabilités de la ville. Quant au patron d’Ansardine, il aurait échangé seulement au téléphone avec l’Imam Dicko. Une seconde sortie est annoncée par Mahmoud Dicko qui souhaite vivement un tête à tête avec Iyad. Du voyage de ces deux missionnaires, officiellement rien n’a filtré.
En Août, c’était le tour aux membres de la Coalition pour le Mali de prendre l’initiative. Trois délégations sillonneront du 17 au 24 août 2012, les trois régions occupées à la rencontre des mouvements armés. Contrairement aux deux premiers émissaires, les conclusions de la mission de la Coalition pour le Mali, contenues dans un rapport, ont été largement partagées et portées à la connaissance du public.
Du 4 au 12 septembre, ce sont les cousins des occupants, à savoir les dogon qui ont pris le chemin de la paix en se rendant dans les différentes localités sous occupation. Objectif de la mission : prendre contact avec les mouvements djihadistes et s’enquérir des conditions de vie des populations restées sur place.
Si de toutes ces différentes missions, il a été constaté un fort besoin de l’Etat et une disponibilité des djihadistes au dialogue en tout cas selon les émissaires, il est clair que la démarche cavalière des uns et des autres n’est guère porteur d’espoir quant à la sortie de crise. Il serait plus utile que toutes ces forces (politiques, religieux et société civile) s’unissent et parlent d’une même voix aux côtés de l’Etat malien pour instaurer ce dialogue exprimé par les forces d’occupation.
Par Daouda T Konaté
il n’y a rien na négocié avec ses gens il faut les combattre pour chasser les étrangers et capturer et tuer ce qui ne voudrons pas se rendre
Des comédiens continuent à nous assener de négociation avec un banditisme qui date de plusieurs siècles, et non de la période moderne ou coloniale. Un banditisme qui reparaît à chaque fois que l’Etat central faiblit et que les populations oublient les systèmes d’autodéfense. A la question ‘’Quoi négocier ?’’, la réponse est limpide : autoriser les bandits armés déguisés en djihadistes à occuper une partie du territoire (l’ensemble du Nord ou l’extrême Nord) pour mener à bien leurs activités de vols, de viols, d’enlèvements, de profanations, d’outrages (mains et pieds tranchés, flagellations et lapidations, assassinats…) et de trafics en tout genre (cigarettes, armes, drogues, humains…), éventuellement à distribuer de l’argent ou des postes juteux à leurs membres et rares cadres. En définitive conclure en la qualification de narco Etat du Mali.
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