Crise au Nord du Mali: Quoi négocier avec le MNLA ?

11
Moussa Ag Assarid (d), porte-parole du MNLA du Mali et Irij Maouche (g), membre de l’association Tamazgha Ă©coutent le reprĂ©sentant du MNLA Ă  Paris, Mossa Ag Attahe, lors d’une manifestation Ă  Paris, en faveur de l’indĂ©pendance de l’Azawad, le 7 avril 2012

Le MNLA a rendu public Ă  Ouagadougou le week-end dernier son nouveau plan gardĂ© jusque-lĂ  comme un secret de polichinelle. Les rebelles disent dĂ©sormais « inscrire leur action dans le schĂ©ma de la communautĂ© internationale». C’est-Ă -dire, l’abandon de l’indĂ©pendance. AidĂ©es par des « experts français», les grosses tĂȘtes du MNLA ont concoctĂ© un document portant sur une autonomie, Ă  dĂ©faut d’une fĂ©dĂ©ration ou l’indĂ©pendance.

DĂ©jĂ  en juillet dernier, de source bien introduite Ă  Nouakchott, on savait que le mouvement ne s’inscrivait plus dans une dĂ©marche sans issue. Son bureau dans la Capitale mauritanienne a Ă©tĂ© officiellement fermĂ©. MĂȘme si, dans la pratique, les sĂ©paratistes touareg continuent de faire la java dans ce pays.

Dans la semaine du 25 d’aoĂ»t, le MNLA s’est rĂ©uni Ă  Tunis (Tunisie). L’objet de la rencontre portait sur les nĂ©gociations futures avec les autoritĂ©s de la transition malienne. Les dirigeants touaregs prĂŽnent dĂ©sormais un État autonome dans le septentrion malien.

Comme prĂ©vu donc, le Mouvement National de LibĂ©ration de l’Azawad cherche Ă  nĂ©gocier une autonomie au nord – Mali. Un de ses porte-paroles a parlĂ© d’autodĂ©termination Ă  Ouagadougou le dimanche, 07 octobre 2012. Dans sa mission nĂ©griĂšre, la chienne de garde de l’État français (RFI) aboyait lundi dĂ©jĂ  par sa voix la plus esclavagiste (celle de Gislaine Dupont) « les avancĂ©es du MNLA vers des nĂ©gociations ». Dans un cours magistral, « la spĂ©cialiste de RFI ‘’Gislaine  Dupont ‘’ a tentĂ© d’expliquer ce que c’est une autonomie, ou une autodĂ©termination.« Ce changement de revendication du MNLA n’est pas passĂ© inaperçu. Plus qu’une Ă©volution sĂ©mantique, il s’inscrit en fait dans le cadre d’une stratĂ©gie politique mais aussi militaire. »

Le chef de la diplomatie burkinabĂš, mĂ©diateur dans la crise malienne, a prĂ©sentĂ© au pouvoir malien le 9 octobre la plateforme politique prĂ©sentĂ©e ce week-end par le MNLA qui rĂ©clame dĂ©sormais «le droit Ă  l’autodĂ©termination» au lieu de la «sĂ©cession». Djibril BassolĂ© a dĂ©clarĂ© que la mĂ©diation souhaitait utiliser comme «point de dĂ©part pour un dialogue fructueux» au Mali la plateforme de la rĂ©bellion touarĂšgue.

C’est sur le terrain de l’autodĂ©termination que l’État souverain du Mali doit entraĂźner les responsables du Mouvement et leurs alliĂ©s : France, Mauritanie, Burkina Faso, AlgĂ©rie. Une autodĂ©termination sur laquelle devraient se prononcer l’ensemble des populations du Mali dans le cadre d’un rĂ©fĂ©rendum organisĂ© sous l’égide des Nations Unies. Ce processus aura l’avantage de rĂ©gler, une fois pour toute, le problĂšme touareg, ce, dans un État unitaire lĂ©gitimĂ© par le peuple malien qui est le seul concernĂ©. N’en dĂ©plaise certains, nous estimons que ni l’AlgĂ©rie, ni le Burkina, encore moins la France ou la Mauritanie n’est crĂ©dible pour mener les nĂ©gociations au grand bonheur du peuple souverain du Mali.

 

Iyad, le vrai patron

«Le MNLA est dirigĂ© par une intelligentsia naĂŻve, rĂȘveuse et dĂ©sorganisĂ©e, des hommes forts en communication, radio, presse, tĂ©lĂ©vision, Internet, mais qui ne gĂšrent pas le quotidien sur place. Il n’a pas de vĂ©ritable leader charismatique dans son rang. De plus, le NNLA n’est pas un groupe aussi motivĂ© et cohĂ©rent.» Attribuez ces phrases au prĂ©sident Mohamed Ould Abdel AZIZ de Mauritanie et mĂ©ditez sur la personnalitĂ© des possibles interlocuteurs ! DĂ©jĂ  des voix discordantes des responsables du MNLA interprĂštent contradictoirement le contenu du document sur RFI. (Certains parlent d’autodĂ©termination quand d’autres soutiennent l’indĂ©pendance.)

 Le monde entier doit comprendre que le MNLA n’est  plus cohĂ©rant !

C’est Iyad Ag Ghali qui est le maĂźtre du jeu dans cette partie de poker menteur. Il est parvenu Ă  phagocyter le MNLA. Lui, au moins est un vrai responsable qui pourrait faire l’unanimitĂ© auprĂšs des jeunes et des communautĂ©s. Il faut rappeler que c’est Iyad qui a facilitĂ© l’installation d’Abdelkrim Tarqui d’AQMI en 2007 dans le septentrion malien. Il a Ă©galement de trĂšs bons rapports avec Abou Zayed, l’émir d’AQMI.

Il faut ajouter que c’est lui qui a dĂ©tournĂ© les jeunes qui voulaient s’enrĂŽler dans l’armĂ©e malienne vers les camps d’entraĂźnement d’Aqmi. Il ne peut donc avoir de nĂ©gociation sans Iyad. Mais quel rĂŽle donner à  Iyad ? Quoi dĂ©velopper au Nord ? Avec quels moyens ? Qui associer aux nĂ©gociations ? Quoi proposer aux communautĂ©s? Comment et avec qui ficeler les projets ? Nous tenterons d’apporter des rĂ©ponses dans nos prochaines parutions.

 

MNLA, hors- jeu !

AprĂšs les durs combats contre l’armĂ©e malienne, une certaine lassitude a gagnĂ© les troupes du Mouvement sĂ©paratiste. Les officiers et les cadres du MNLA ne sont plus sur les mĂȘmes longueurs d’onde. Les combattants s’estiment peu payĂ©s et peu considĂ©rĂ©s en retour et abandonnĂ©s par la hiĂ©rarchie. Ils exigent que les blessĂ©s soient mieux soignĂ©s et dans la meilleure des conditions. Les cadres civils sont dĂ©passĂ©s par ces nouvelles tournures plutĂŽt dramatiques. Les actions militaires tournent progressivement en guerre civile entre le MNLA, Ansar-DĂźne et Aqmi. Les officiers estiment que cette guerre leur coĂ»te trop cher et qu’ils n’ont plus la reconnaissance de certains commanditaires (la France et la Mauritanie).

Une importante rĂ©union du MNLA s’est tenue dans la semaine du 17 fĂ©vrier 2012 entre Tessalit et BoureĂŻssa au cours de laquelle les participants ont discutĂ© de toutes les questions qui fĂąchent. Le colonel Ag Najim a claquĂ© la porte et les officiers sont partis par petits groupes, chacun avec ses hommes. Ils ont du mal Ă  s’organiser.

Le MNLA serait composĂ© de quatre groupes : le premier dirigĂ© par le colonel Mohamed Ag Najim, un ancien de Libye, successeur de Ag Bahanga. Le deuxiĂšme par le colonel Assalat Ag Habi, basĂ© dans le cercle de Tin Essako Ă  Tina-Sala, qui regroupe les chamanamass, les Ifourgoumassen, les Idnan et les Taghatt-Malett. Assalat, avant son ralliement au MNLA, Ă©tait un conseiller au ministĂšre des Mines. Le troisiĂšme par Hassan HabrĂ©, commandant en poste dans le nord-Mali, dĂ©serteur en octobre 2011, du village de Djico. Enfin, le quatriĂšme par Ibrahim Ag Moussa alias Bamoussa Diarra, ralliĂ© Ă  Iyad et Hassane Ag Fagaga. Il est de la communautĂ© des Ifoghas et est basĂ© dans le cercle de d’AbeĂŻbara. Il est considĂ©rĂ© comme le plus modĂ©rĂ© de tous.

Rappel historique

Depuis 1903, date de l’occupation coloniale de la rĂ©gion, les Touaregs se sont toujours montrĂ©s rebelles. En 1916, Ă©clate la premiĂšre insurrection dirigĂ©e par Firhoun. Elle avait Ă©tĂ© Ă©touffĂ©e dans un ocĂ©an de sang par les occupants français. Puis vint l’indĂ©pendance et un second soulĂšvement en 1963/64. Les dirigeants du Mali nouveau et ses amis algĂ©riens n’ont pas non plus hĂ©sitĂ© Ă  rĂ©primer dans le sang cette seconde rĂ©volte Ă  connotation sĂ©paratiste.

Le 28 juin 1990, Iyad Ag Ghali prend le maquis à  la tĂȘte du Mouvement Populaire de LibĂ©ration de l’Azawad. La communautĂ© arabe s’emballe dans le conflit sans trop de conviction. Les populations noires allument un contre-feu, un accord sera finalement signĂ© : le Pacte National mettant ainsi fin aux affrontements armĂ©s qui ont fait beaucoup de victimes.

Le 28 mai 2006, Ă©clate encore une autre rĂ©bellion, toujours avec presque les mĂȘmes revendications : Bahanga et Fagaga en sont les principaux acteurs.

Le 17 janvier 2012, Ă©clate l’actuelle insurrection armĂ©e et soutenue par la France de Sarkozy, la Mauritanie, l’AlgĂ©rie, le Burkina, avec la bĂ©nĂ©diction de l’OTAN.

Il faut souligner que dans le septentrion, la population noire sédentaire, vivant le long du fleuve, est la plus importante.

Ils sont songhaĂŻs, Peuls, Bambaras, Tamasheqs noirs (Bellahs). Les arabes et tamasheqs blancs, nomades sont minoritaires et habitent dans les zones dĂ©sertiques. La population touareg au Mali serait de 550 000 personnes, soit moins de 4% de la population totale malienne. Mais elle reprĂ©sente tout de mĂȘme environ 46% des populations du nord.

Le septentrion malien, c’est 2/3 du territoire national pour seulement 10% de la population. (819 900 Km2 sur 1.220.000Km2) correspondant aux rĂ©gions :

*Tombouctou (497000 Km2 avec une population de 682 000 habitants), les touaregs ne sont que 200 000 environ dans cette région.

* Gao (170 572 Km2, peuplé de 410 000 habitants), dont environ 183 333 touaregs.

* Kidal (151 430 Km2 oĂč vivent 80 000 Ăąmes). Les Kehl Tamasheks sont estimĂ©s Ă  50000 dans cette rĂ©gion oĂč se trouve la plus forte concentration de Touaregs.

La population totale des trois régions du Nord est estimée à 1 200 000 habitants dont 552 000 touaregs.

Par A. K Dramé, journaliste indépendant

Commentaires via Facebook :

11 COMMENTAIRES

  1. On doit nĂ©gocier avec le Mnla la remise a l’armĂ©e des armes qu’il dĂ©tient, la mise a disposition de la justice des deserteurs de l’armĂ©e et autres criminels qui sont a son sein, la presentation d’excuses publiques au peuple malien en gĂ©nĂ©ral et singulierement aux populations des rĂ©gions du nord (songhoi, peulh, touaregs, arabes, bozos, bambara, …)

  2. Les apatrides du MNLA ne peuvent et ne pourront affirmer que c’est la nĂ©gociation qui a fait dĂ©faut pour qu’ils arrivent Ă  piller les rĂ©gions nords du Mali, violer nos soeurs, souvent publiquement et destabiliser les paisibles populations. Imaginez l’avenir compromis des milliers de ces enfants qui vont plus Ă  l’école, la douleur eternelle de nos soeurs violĂ©es par ces sals droguĂ©s, tout cela par la faute de ces bandits du MNLA qui Ă©taient mĂȘmes les enfants gatĂ©s de la RĂ©publique.C’est trop facile de demander de nĂ©gocier avec des gens sans coeur. Ils auront le chĂątiment qu’ils mĂ©ritent car les maliens n’accepteront jamais de nĂ©gocier avec eux.

  3. ON PEUT NÉGOCIER BALLE DANS LA TÊTE OU BALLE DANS LE COEUR
    OU SINON NATIONALITÉ ALGÉCHIENNE MAURITANIENNE OU BURKINABÉ

    😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    • ferme ta gue.ule espĂ©ce de rat raciste cachĂ© en belgique , c’est pas toi qui viendra tirĂ© la balle dans leur tete et liberer ton pays cachĂ© en beligique a trimĂ© comme un esclave .. alors vient pas transposer tes problĂšme de banlieux et guetto ou ils vous ont parquĂ© comme des betes toi et les autres belges maghrĂ©bin qui te martyrise ici entre nous africains .. si t’as des probleme avec tes compatriotes belge vas y dis leur en face et reglĂ© votre merd.e loin de nous

  4. A K DramĂ©, je ne sais pas ce que le MNLA t’a donnĂ© mais tu Ă©choueras. En face de toi des maliens intelligents qui lisent entre les lignes et rejettent comme des dĂ©chets tes vomissures nausĂ©abondes. Non ça ne marche plus l’intox et la dĂ©sinformation. Compris?

  5. On nĂ©gocie avec ceux qui ont perdu et pourquoi? Ils sont Ă  la touche et c’est bien ainsi. Que l’on les achĂšve, en profitant de leur agonie!!

  6. Quand ton chien que tu as bien nourri te mord et s’en aille au maquis et que ce chien trouve chaud lĂ -bas puisque mordu par plus forts: des lions, des tigres et des hyĂšnes
 et que ce meme chien te revienne afamĂ©, humiliĂ©, meurtri et confus
queue entre les jambes, peut-on pardonner un tel chien? Cest possible de le pardonner, mais a condition que sa queue soit restee entre ses jambes
 et non pas en demandant quoi que ce soit. Le MNLA doit plutĂŽt demander le Pardon Nationale aux Maliens
 sinon s’ils pensent qu’ils auront encore quelque chose au nord (autonomie auto-blah blah) ils rĂȘvent douloureusement. Le nord ne sera plus jamais negligĂ© aux mains de quelques apatrides touargues. Cest fini ça!!

    • 😀 😀 😀

      L’histoire du chien est un peu compliquĂ©e… un seul chien mordu par des lions … des tigres… et des hyĂšnes… dans un zoo ? 😀 😀 😀

  7. pouffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff
    Que des bobards dans ton article Mr DRAME (souraka djéli) !!!!!!

    Selon les derniÚres statistiques (officielles), le nord (TBT+GAO+KIDAL) représente entre 20 et 25% de la population nationale.
    Et selon toutes vraisemblances, les touaregs atteignent Ă  peine les 15% au nord du Mali.
    La communautĂ© songhaĂŻs seule dĂ©passent largement la communautĂ© touarĂšgue, de mĂȘme pour la communautĂ© peulhs !!!!

    Tes chiffres ne sont mĂȘme pas Ă  revoir, elles sont Ă  jeter tout simplement !!!!

    • Cest vrai que les touargue reperesent plutot 5-7% de notre population nationale. Ne soyons pas injuste envers nos freres touaregues malgre ce conflit.

Comments are closed.