Dans 10 jours, la ville risque de ne plus avoir ni électricité, ni eau à cause de la pénurie de gasoil. L’approvisionnement en carburant est vital pour la population de cette cité malienne aujourd’hui sous le contrôle du mouvement Ansar Dine. Le responsable d’Energie Mali à Tombouctou, qui fait l’intérim du directeur régional, est catastrophé.
Il explique qu’avec le carburant qui reste, au plus tard le vendredi 18 mai, il n’y aura plus de courant à Tombouctou et plus d’eau non plus, car c’est le courant qui fait fonctionner les pompes qui approvisionnent la ville. La population va mourir de soif, dit-il.
Il explique que, jusque là, la centrale était approvisionnée depuis Bamako tous les trois mois. Mais les transporteurs ne peuvent plus venir, explique t-il, car il n’y a personne pour les payer. Mohamed Lamine Boka
Responsable d’Energie Mali à Tombouctou
Ansar Dine demande quand le carburant va venir de Bamako, mais personne ne peut courir le risque de venir.
Patrimoine culturel en danger au Nord :
La vague d’indignation
Du ministre de tutelle aux écrivains, en passant par les autres acteurs culturels, la colère et l’incompréhension sont manifestes après les récents gestes contre les manuscrits de Tombouctou et la profanation du Mausolée Sidi Mahamoud, inscrit avec 15 autres sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Réunis au sein du mouvement « Malivaleurs », les écrivains et activistes culturels du Mali disent non à l’occupation des territoires du Nord par les groupes armés du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), d’Ançar Dine et d’Aqmi. Dans un manifeste rendu public, « les indignés » appellent à la mobilisation générale.
« Ces forces d’occupation ont créé les conditions d’une profonde déstabilisation de la nation malienne et de ses différentes composantes. Nous sommes extrêmement préoccupés par la crise que nous vivons, notamment le drame humanitaire vécu par les déplacés et les réfugiés, les veuves et les orphelins », dénoncent les écrivains et activistes culturels. Qui rappellent que « le meilleur des ressources et potentiels d’un pays, sont ses hommes et femmes, ses patrimoines en tous genres ainsi que la paix et la sécurité ».
A travers leur plume, « les indignés » tirent la sonnette d’alarme sur les nombreuses menaces qui pèsent désormais sur notre patrimoine culturel. « Le patrimoine, ce sont des biens communs, matériels et immatériels, qui appartiennent à tous, et dont la communauté toute entière a hérité.
Le patrimoine ce sont les manuscrits qui font la singularité et la fierté de Tombouctou, du Mali et de l’Afrique, ce sont les stèles et mausolées, les demeures et les rues anciennes, toutes les structures bâties des villes anciennes, des sites historiques et culturels, tous les savoirs… », expliquent les écrivains maliens, le cœur meurtri.
Le patrimoine, explique Ismaël Samba Traoré, ce sont les chartes sociales et politiques qui lient les communautés, à l’image de Kurukanfuga. Ces chartes, dit-il, fondent les rapports sociaux et les relations inter communautaires. Traces immatérielles et insaisissables, elles fondent la civilité, la paix et l’entente entre individus, entre groupes, entre voisins, entre gens différents.
Le patrimoine, selon les militants du Mouvement « Malivaleurs », ce sont tous les marqueurs d’identité, plus récents, que sont les monuments, lieux culturels et monuments humains. A cet égard, exigent-ils, une protestation vigoureuse contre les dégradations subies par le monument de Gina Dogon à Douentza, le monument Alfarouk et les Mausolées des saints de Tombouctou.
« La République du Mali est laïque. Nous condamnons fermement toute atteinte à la diversité culturelle, et appelons au respect de tous les patrimoines, sans exclusive », assène les hommes de culture, qui appellent à la mobilisation contre les envahisseurs.
La colère du ministre de la culture
Le Mouvement Malivaleurs, la Coalition Malienne pour la diversité culturelle, le Collectif des écrivains du Mali rassemblés dans PEN-Mali, La Médina, Balanise et tous les activistes culturels ont en effet profité d’un manifeste pour lancer un appel aux forces d’occupation « afin qu’ils respectent tous ces patrimoines qui appartiennent à l’Humanité entière ». « C’est dans ces patrimoines que la nation va puiser pour tenter de nouer le dialogue. D’abord et avant tout le dialogue! », déclarent les écrivains.
Mme le ministre de l’artisanat de la culture et du tourisme, qui a appris la nouvelle avec stupéfaction, a salué dans un communiqué l’attitude des populations de Tombouctou, Gao et Kidal pour leurs efforts en vue de la protection des biens, notamment les Ruines d’Es-Souk et le Tombeau des Askia.
De même, le Mme Diallo Madina Touré a invité les autorités politiques, administratives, religieuses et coutumières, à veiller à la protection de ces biens attestant de l’identité et de la dignité du peuple malien dans sa diversité.
« Ceci est d’autant plus nécessaire que le Mali est signataire de plusieurs instruments internationaux culturels dont la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, la Convention concernant la protection du patrimoine culturel immatériel, celle relative à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles » a déclaré Mme le ministre.
Bref, la crise du Nord pose, au delà de l’aspect sécuritaire et économique, l’enjeu énorme de la protection de notre patrimoine identitaire si cher. Il n’y a de doute, la culture est l’une des principales victimes de cette guerre au Nord.
Issa Fakaba Sissoko
Une amnistie ne suffit pas à un maudit pour se sauver, il faut kil y ajoute des massacres imminents, car nous maliens, ne pourrons plus nous assoir pour seulement assister à cette connerie sans rien faire. Au lieu et place de s’attaquer aux occupants du nord de notre pays, ils s’attake à des bérets rouges, nettement mieux formés que lui. MCA a plié bagage, après avoir investi dans un projet de plus de 400 millions de dollars. Seul la résiliation de ce contrat (qui profitait à des milliers de nos concitoyens), suffit à montrer que Sanogo a mis le mali en 25 ans de retard. En un mois la douane a perdu 10 milliards de nos francs, sans compter les sanctions internationales qui attendent notre Mali. Il faut comprendre que nous vivons dans un monde où interdépendance crève les yeux.
Pourquoi proclament’ils l’independance sans le moindre souci de prendre en charge les populations?.
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