COREN : Déclaration sur la gestion de la crise du Nord du Mali

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Nous rendons Grâce à Dieu en ce jour saint du vendredi. Il nous permet de nous retrouver dans cette même salle, un mois après la tenue du Forum national sur la gestion de la crise au nord du Mali. Nous sommes aujourd’hui réunis parce que la situation courante l’exige.

Une vue du présidium (photo archive)
Une vue du présidium (photo archive)

Le Coren réaffirme sa nature multiculturelle et multiethnique, ainsi que tout le respect que nous portons aux dynamiques identitaires qui s’inscrivent dans l’évolution  qui prévaut à Kidal, à savoir, le choix de la décentralisation comme axe majeur des réponses aux revendications identitaires, à la quête d’une meilleure gouvernance et à l’impératif d’un retour sans délai de l’administration à Kidal, avec le souci de sécuriser le déroulement normal de la prochaine élection présidentielle. Le Coren est heureux de noter que, la diplomatie malienne et l’ensemble des forces vives de la Nation, se sont fait l’écho de cette position. En effet, cette dernière est résolument ancrée dans la construction d’une Nation malienne, dont les fondements avaient été menacés par les errements d’une poignée d’individus. Il s’agit d’individus marginaux qui sont en réalité, et fort heureusement, totalement déconnectés des communautés dont ils se réclament.

Le Coren adresse ses sincères félicitations à nos forces de défense et de sécurité nationales pour avoir libéré Anéfis et rendu crédibles les actions prochaines de libération effective de l’enclave de Kidal.

Le Coren renouvelle ses remerciements à la France pour deux raisons essentielles. Premièrement, pour avoir fort opportunément anticipé Konna et pour avoir appuyé nos forces armées et de sécurité ainsi que la force internationale constituée autour du Mali, dans la reconquête des villes du Nord du Mali. Deuxièmement, pour la clarification de sa propre position, telle qu’énoncée par le Président François Hollande lors de la cérémonie solennelle à l’Unesco. Cette récente déclaration a dissipé définitivement les malentendus et les procès d’intention au sujet du statut actuel Kidal et des responsabilités dans la conduite de son avenir immédiat.

Le Coren salue également l’engagement clair, aux côtés du Mali, de la communauté internationale pour préserver l’intégrité de notre territoire, ainsi que l’unité et la souveraineté de notre Peuple. De même, nous saluons les forces africaines, particulièrement les forces sous-régionales des pays de la Cédéao et du Tchad. Elles ont consenti un lourd tribut, allant jusqu’au sacrifice ultime de leurs fils pour le Mali.

Malheureusement, il y a encore quelques nuages dans le ciel et ce n’est pas un bon signe. Ce qui nous vaut d’être ici cet après-midi, ce qui nous rassemble tous, ce sont les dernières évolutions de la situation dans l’extrême nord de notre pays, spécifiquement dans la région de Kidal. Le MNLA, toujours égal à lui-même, y a organisé une véritable chasse à l’homme, une chasse à “l’homme noir”, un acte abject, qui a été condamné à l’échelle mondiale. Le Coren n’est pas surpris de cette attitude, pour avoir vu le MNLA à l’œuvre toute l’année dernière, lorsqu’il avait tenté, sans succès, d’opposer les Maliens sur la base de la couleur de la peau.

Ce qui a surpris par contre le Coren, c’est le traitement de faveur dont le MNLA bénéficie tant auprès de la France que de nos autorités nationales. Oui, le Coren est surpris, car c’était oublier trop vite et trop tôt, que c’est le MNLA qui a servi de suppôt aux forces obscurantistes de terroristes, de jihadistes et de narcotrafiquants qui ont voulu annexer le Mali à une nébuleuse néfaste, cette organisation lâche et insaisissable, qui par ses actions, tente d’embraser toute l’Afrique de l’Ouest, sinon tout le Sahel.
Le Coren est encore plus surpris, par le temps d’observation pris avant de commencer effectivement le désarmement des groupes d’assassins et de violeurs qui composent la nébuleuse. Ceci au point où l’impression actuelle est qu’il faudra supplier le MNLA pour le désarmer. L’obligation de l’occupation effective de l’ensemble de notre territoire par l’armée et les forces de sécurité nationales, implique le désarmement immédiat des groupes armés, des terroristes et des narcotrafiquants. La libération totale de la région de Kidal et des autres zones encore occupées sont à ce prix.

Qu’ils le disent à voix haute ou à voix basse, que ce soit par des murmures ou dans la clameur, les Maliens sont convaincus que ce qui se déroule à Kidal préfigure, sinon son indépendance, tout au moins, sa dotation probable d’un statut particulier qui lui serait octroyé au sein de la République du Mali.

Le Collectif des ressortissants du Nord du Mali (Coren), à l’instar des opinions exprimées par les voix les plus autorisées et par toute la classe politique, le Coren disons-nous, reste convaincu, qu’après ce que notre Peuple vient de subir, une autre gouvernance, une gouvernance ambitieuse et plus équilibrée, s’impose pour le Mali. C’est une exigence qui est encore plus évidente pour les régions du Nord du Pays.

Aussi le Coren invite-t-il de tous les candidats à la prochaine élection présidentielle, à l’exemple de ceux qui l’ont déjà fait courageusement, à se prononcer clairement et sans fausse honte, sur la situation de Kidal. De ceux-là, les Maliens reconnaissants sauront se souvenir. Nul doute, que ceux, parmi les candidats qui se feront adeptes des hésitations et compromis douteux sur le devenir de Kidal, seront sévèrement évalués par notre peuple.

La position du Coren est claire et simple. Elle a été annoncée à haute et intelligible voix, à la faveur du Forum national tenu les 27 et 28 avril 2013, pour une sortie de la crise au nord du Mali. Cette position s’articule autour de quelques points :

1.    La République du Mali doit rester une, laïque et démocratique ;
2.    Le Mali est une nation en devenir fondée sur le respect de sa riche diversité culturelle, linguistique et géographique ;
3.    L’armée malienne doit être nationale et républicaine ;
4.    Le développement économique et social du pays doit être, juste et équitable à travers le dialogue, la justice sociale, la bonne gouvernance et la responsabilité ;
5.    Il ne doit y avoir aucune impunité, ni de prime à la rébellion après le conflit ;
6.    Il n’y aura aucune élection au Mali tant que Kidal ne sera pas totalement libéré des forces négatives du MNLA.

Le Coren salue la déclaration claire et sans équivoque de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), qui refuse toute idée de retour de l’administration malienne à Kidal sans la présence effective de l’armée nationale.

Au moment où nous tenons cette assemblée générale, des négociations sont en cours entre le gouvernement du Mali d’un côté, le MNLA et ses différentes excroissances, de l’autre. Comme les Maliens dans leur ensemble, le Coren s’interroge sur le but et le contenu de telles négociations, de nouveau, menées en dehors des communautés affectées par la crise. En tout état de cause, le Coren estime que les négociations devraient se baser sur les leçons tirées du passé récent. Des négociations en faveur de la réconciliation, de la paix juste, équitable et durable au Nord devraient, au minimum, obéir à un calendrier partagé et accepté par les Maliens.

Le Coren exige le désarmement du MNLA. Le Coren encourage l’armée à poursuivre son travail patient et courageux, portant sur son implantation progressive à travers tout le territoire national. Le Coren félicite et encourage tous les ressortissant(e)s du nord, chacune et chacun à travers son organisation spécifique, pour les efforts inlassables accomplis chaque jour pour l’avènement d’une paix durable au Mali. Le Coren adresse également ses remerciements à l’ensemble des populations du Mali – les partis politiques, les associations de la Société civile et tous les supporters anonymes,- pour leur implication effective dans la recherche d’une solution définitive, pour la préservation de l’unité Nationale, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté du Peuple et de la laïcité de la République du Mali.

Enfin et pour conclure, le Coren, à travers cette épreuve, a senti un Mali mobilisé, mobilisé en toutes ses composantes ; ceci confirmant, si besoin en était encore, que notre Nation est en devenir dans le respect des diversités ethniques, linguistiques et culturelles.
Le Coren

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  1. rectificatif du point 6:Il n’y aura aucune élection au Mali tant que Kidal ne sera pas totalement libéré des forces française. car c’est la france qui est Kidal. le MNLA n’est qu’une façade.

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