«Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelques soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie.» (Thomas Noël Sankara).
Il est de coutume pour les présidents français de convoquer les chefs d’États africains pour leur dicter une conduite à tenir et cela chaque fois que les peuples d’Afrique décident de s’assumer pour l’histoire.
Rappelons simplement qu’en 1990, lorsque le président français François Mitterrand a vu le vent de la «démocratie» souffler en direction de l’Europe, il s’est empressé de convoquer un sommet extraordinaire France-Afrique à la Baule. L’enjeu voulu par Mitterrand était de demander aux chefs d’État africains de balayer devant leurs portes. Cela voulait simplement dire que les chefs d’États africains doivent impérativement construire chez eux la ‘’démocratie’’.
Pour tout dire, Mitterrand les a sommés d’aller à la démocratie s’ils veulent continuer à recevoir l’aide de la France. Deux (02) chefs d’États en l’occurrence Hissein Habré du Tchad et Moussa Traoré du Mali se sont assumés en jetant à la face du président de la France coloniale que la démocratie doit tenir compte des réalités de chaque pays. Notamment Moussa Traoré a dit à Mitterrand lors de ce sommet de la Baule que la «la démocratie n’est pas une camisole de force».
La suite est connue: la France a aidé les rebelles de Idriss Deby à prendre N’Dyamena en se plaçant derrière les troupes gouvernementales pour faire entrave à leurs mouvements. En tout cas, vouloir séparer deux (02) belligérants, c’est se mettre entre eux et non derrière l’un des deux belligérants. Le président tchadien était donc contraint de fuir vers le Cameroun face à l’avancée des forces rebelles de Deby.
Quant au cas de Moussa Traoré, la France, par le truchement de France-Liberté de Danielle Mitterrand, a soutenu le soulèvement populaire au Mali. Partout, dans les coins et recoins de notre pays, il y avait gratuitement des cahiers portant la marque de «Liberté, Démocratie».
Après avoir soutenu pendant deux (02) décennies l’apache et sanguinaire régime de Moussa Traoré, le voilà trahi et lâché par son «mentor» français d’hier. Moussa est tombé, le 26 mars 1991, après avoir massacré au moins deux- cent vingt quatre (224) Maliens. Hélas ! C’est bien de constater qu’après avoir soutenu Moussa Traoré contre son peuple, la France l’a lâché.
«Une fois n’est pas coutume, dit-on !»
Voilà encore un autre président convoqué, pour le lundi 16 décembre, à Pau (en France) les chefs d’État Idriss Deby Itno du Tchad, Rock Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) du Mali, Mohamed Ould Cheick Ghazouani de la Mauritanie et Mahamadou Issoufi du Niger.
L’objet du sommet entre la France et les pays du G5 Sahel est clair: sous les injonctions d’Emmanuel Macron, les présidents ci-dessus cités doivent se prononcer clairement sur le sort de la force Barkhane au Sahel: dire clairement si elle doit rester basée au Mali ou plier bagages. Déjà, les spéculations vont bon train à propos de ce que peuvent ou doivent dire ces présidents au président de la France coloniale. Auront-ils le courage et la témérité nécessaires pour dire à Macron de retirer ses troupes de chez nous ?
Le sommet est prévu, pour le 16 décembre, à Pau dans le Sud-Est de la France. En attendant, les langues se délient quant à la volonté du président Kaboré de demander à la France de clarifier sans détour l’enjeu véritable de la présence des troupes françaises dans nos pays avant de dire si elles doivent évacuer ou rester.
En tout état de cause, sans être dans l’entourage immédiat du président malien, il y a fort à parier qu’il restera dans sa lancée de demander à la France de mieux faire mais de rester chez nous. Si c’est bien ce qu’il aura comme position, il se place désormais entre le marteau de la France et l’enclume du peuple travailleur du Mali.
En demandant à la France de rester, il choisira de compter sur la France pour sauver son régime contre le peuple malien qui demande désormais sans détour l’évacuation des soldats français de notre territoire. En tout état de cause, la présence de la France au Mali est fortement dommageable à la stabilité et la sécurité du peuple malien. Cela est démontré par les faits et déclarations des gouvernements français dans cette histoire de rébellion au Mali. C’est pourquoi, il faut le dire sans détour: la France fait partie du problème chez nous et non de sa solution. Cette réalité qui crève les yeux de tous les Maliens, IBK doit en faire la lecture qui s’impose.
Plus clairement, il faut qu’il comprenne que la présence française sur notre sol ne saurait servir la paix dans les pays du Sahel, encore moins au Mali. C’est donc dire que le président malien doit être avec son peuple et dire clairement à Emmanuel Macron que ce peuple ne veut plus voir un seul soldat français chez nous. Cette position de plus en plus généralisée au Mali s’appuie sur la vérité toute simple que la France a pris effet et cause pour le Mouvement national de libération de l’’Azawad (MNLA) et donc pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) aux dépens de notre souveraineté nationale.
Le président malien doit se rendre à l’évidence que la France se bat chez nous pour ses propres intérêts et contre l’honneur et la dignité de notre peuple travailleur.
En conséquence, il est vraiment illusoire de penser que la France peut œuvrer pour la paix chez nous. En clair, la France, hier comme aujourd’hui, n’a jamais servi et ne sert pas utilement la paix chez nous.
Autant il ne faut donc pas compter sur l’épervier pour la sécurisation des poussins de la basse-cour, autant il faut comprendre que la France ne peut servir la paix au Mali. C’est pourquoi il faut dire avec juste raison que Dioncounda Traoré avait trahi la cause du Mali en faisant appel à la France coloniale et impérialiste pour une prétendue lutte contre le «terrorisme» au Mali. Le premier terroriste de notre peuple c’est bien l’Etat français hier comme aujourd’hui. Il n’y avait et il n’y a nulle raison de faire appel à cette armée coloniale chez nous.
Il faut rappeler que Thomas Noël Sankara avait raison de dire à la face des impérialistes et à l’adresse de tous les patriotes ce qui suit: «Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelques soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie.».
Demander à la France de venir à notre «secours», c’est vraiment comploter avec elle contre la souveraineté du Mali. Le matraquage psychologique auquel ils se sont livrés par le biais d’une certaine presse étrangère était à dessein.
En définitive, si IBK doit répondre à l’invitation de Macron à Pau, il faut qu’il lui dise que le seul choix de notre peuple travailleur c’est l’évacuation de Barkhane du territoire malien. Pour ainsi dire, l’accord dit de «défense» devient de facto caduc. C’est là une nécessité si IBK veut servir utilement son peuple, notre peuple. Le bon dirigeant est et reste celui qui écoute beaucoup son peuple et parle peu. Il doit donc saisir l’occasion pour être avec l’enclume (le Mali) contre le marteau français.
Ainsi, notre président se rendra à l’évidence que l’impérialisme français est un tigre en papier pour les peuples du Sahel et donc avant tout pour notre peuple. Ce choix courageux écourtera sûrement la souffrance de notre peuple dans cette histoire de rébellion.
La France a ses propres problèmes. Qu’elle s’en occupe. C’est le souhait du peuple travailleur de la France. Les gilets jaunes et des millions de Français lambda endurent dans leur chair et dans leur conscience les affres de la gestion capitaliste bourgeoise des affaires du peuple français.
La France n’a jamais été et ne saurait être l’amie du peuple malien, tout comme le chat ne saurait être un seul instant l’ami des souris. Il est donc temps que les gouvernants français arrêtent de berner l’opinion française dans cette affaire.
Vivement l’évacuation de notre territoire par l’armée française à la parade de la paix et de la sécurité de notre peuple ! Notre armée peut assurer notre défense avec l’aide bienvenue des pays amis du Mali comme la Russie, la Chine, Cuba et la Corée du Nord.
Dans les colonnes du journal américain News Week du 20 mars 1978, Andrew Young déclarait à propos des relations entre Cuba et l’Afrique: «Cuba se considère comme une nation afro-latine, il n’y a nul doute là-dessus… Je suis persuadé que Cuba se sent concerné par les problèmes africains parce qu’il a, lui aussi, réellement vécu l’oppression coloniale et la domination, et se trouve de ce fait normalement destiné à les combattre. Je ne crois pas que les Russes voulaient s’engager en Angola. C’est les Cubains qui les ont entraînés là-dedans.»
Ce sont là les propos de celui qui ne peut être taxé de communiste.
Monsieur le président Ibrahim Boubacar Keïta, le bonheur du peuple malien ne saurait résider dans la présence de l’armée française au Mali. Cette présence sert uniquement la France et ses amis maliens que sont ses suppôts tapis dans les rouages du pouvoir et dans les rangs des ennemis nationaux de notre peuple.
Monsieur le président, il faut faire la bonne lecture de la volonté de notre peuple travailleur pour le servir autrement.
Monsieur le président, dans vos propos vous aimez dire aux Maliens de ne pas se tromper d’ennemis. S’il est vrai que la France n’est pas notre ennemie, pourquoi donc l’armée malienne ne peut à présent se rendre à Kidal ?
Fodé KEITA
Merci beaucoup mon cousin Fodé Keita d’avoir craché les 4 vérités à IBK.C’est vrai qu’à l’époque si la france n’était pas intervenue les jihadistes allaient rentrés à Bamako .Mais force est de reconnaitre que depuis cet époque est passé elle a falli en empechant à l’armée malienne de rentrer à Kidal et en installant confortablement le mnla actuel CMA.Mais à mon avis il sera hasardeux et imprudeux de demander à la france de quitter sans etre sure que les russes ou les chinois ou les cubains viendront nous aider.Et si la france quitte le mali pour se ranger plus clairement du coté de la CMA ne serait-il pas la fin pour le Mali en entier cette fois ci.C’est pourquoi soyons raison garder plutot demander à la france de clarifier sa position c’est à dire de faire amener Kidal dans le mali que de demander à la france par laquelle on est lié par l’histoire de quitter le mali.
Que Macron sache raison-gardée! Les Présidents du G5 Sahel sont ses homologues et non ses subordonnés. Ils sont Présidents au même titre que Macron. Macron n’est pas plus Président qu’eux! Ce sont ses pairs. D’ailleurs, ces Présidents du G5 Sahel sont tous plus âgés que lui. D’aucuns peuvent même le trouver comme enfant. Par ex: IBK peut avoir Macron comme fiston. Leur différence d’âge est très grande. Que Macron sache qu’il n’a pas de loi à nous dicter. Seulement, mon regret est trop grand! Si je vois mon Président, la manière dont il se comporte devant ce petit monsieur de Macron, cela m’énerve trop! IBK, je vous prie de dire cette fois-ci la vérité crue à Macron; dites-lui que nous sommes un pays souverain que nous n’avons de leçons à recevoir de la part de Macron. Dites-lui de revoir sa politique au niveau de ses forces militaires présentes au Mali. De jouer leur vrai rôle et de cesser de faire le sapeur-pompier. Dites la vérité une fois pour toute à Macron et vous verrez que nous respirerons mieux! Dites-lui au nom de la population malienne que trop c’est trop!
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