Les Djihadistes, auréolés par les succès spectaculaires enregistrés ces dernières heures dans la ville de Konna, ont voulu pousser leur avantage plus loin en prenant le contrôle de l’aéroport de Sévaré pour empêcher le déploiement des forces internationales. Pour faire le point de la situation, le service de presse des armées (DIRPA) a tenu un briefing vendredi dernier dans l’après-midi.
Toute la journée du jeudi 9 janvier, les Maliens n’ont pas quitté des yeux les chaînes de télévision et les oreilles sont restées collées aux postes de radio et aux téléphones portables pour en savoir davantage. Le jeudi soir, les nouvelles en provenance du dernier verrou avant le sud ne sont pas bonnes, l’armée a reculé. A Sévaré, c’est la panique : les gens commencent à prendre la poudre d’escampette. Mais à 16 h, l’espoir renaît avec le témoignage de certains travailleurs de l’aéroport qui confirment l’atterrissage d’avions cargos du type Hercule C160 avec hommes et matériels. Ce sont des commandos des opérations spéciales de la puissante armée française suivis de contingents nigérians et sénégalais. L’armée malienne qui a reculé pour refaire ses forces passe à la contre-offensive et gagne du terrain, infligeant avec le soutien des forces françaises de lourdes pertes aux terroristes.
Au cours du briefing organisé par le bureau de presse à Bamako, le Colonel Diarra KONE, qui est le directeur de la DIRPA (Direction de la Presse des Armées), a insisté sur la collaboration de la presse et le comportement des journalistes qui doivent se méfier des fausses informations qui sont de nature à perturber la quiétude des paisibles populations. Dans son intervention, le Colonel Oumar Daou, chargé des affaires au ministère de la Défense et des anciens combattants, a justifié l’intervention de certains pays amis sans plus de détails. Mais selon lui, on peut déjà citer le nom de la France fer de lance de la contre-offensive, des soldats nigérians et des Dianbars (soldats en ouolof) sénégalais. Et de poursuivre en disant que ce déploiement a été effectué en conformité avec le droit international et la résolution 2085 du Conseil d Sécurité qui autorise l’envoi d’un corps expéditionnaire pour aider le Mali à faire face aux groupes terroristes qui veulent en faire un sanctuaire du terrorisme international. Avant de souligner que le déploiement anticipé de cette force s’explique par la détérioration de la situation sur le terrain. A l’en croire, l’armée malienne a fourni des efforts considérables mais pas suffisants pour faire face aux criminels. Le Colonel Abdramane Baby, avant d’entrer dans les détails, a émis une pensée particulière à l’endroit de tous les Maliens qui ont payé de leur vie la défense de la patrie. Il a rappelé le rôle régalien de l’armée qui doit être en première ligne en dépit de la présence des forces internationales. S’agissant de l’évolution de la situation, secret militaire oblige, le colonel s’est contenté de dire que la progression des terroristes a été stoppée. Il a lui aussi lancé un appel à la presse afin qu’elle n’affole pas les populations par de fausses informations.
Abdoulaye Sidy Koba