Contexte sécuritaire, géostratégique et socio-économique : “Notre espace est considéré comme une sanctuaire”

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A la faveur de l’atelier organisé par le FDR sur la situation sécuritaire dans la zone Sahélo-sahélienne, Soumeylou B. Maïga a présenté une communication que nous vous proposons.

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La crise au mali et au Niger est devenue un point de fixation par rapport à la vulnérabilité dans la zone sahélo-saharienne. Le continent africain est traversé par une conflictualité générale plus ou moins intense qui n’épargne aucune région.

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A cela s’ajoute l’imbrication de facteurs internes et externes : la fragilité des systèmes démocratiques ; la faiblesse et/ou l’effondrement des institutions étatiques ; l’instrumentalisation des différences identitaires ; la militarisation de la société civile ; la lutte pour le contrôle des ressources et la criminalisation des circuits économiques et financiers ; l’activisme religieux associé à des réseaux terroristes.

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Il existe des facteurs prépondérants à la crise au Mali et au Niger :

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Une sanctuarisation et une expansion en spirale favorisée par l’existence de Pays Frontières qui donnent une dimension régionale aux différentes crises. En effet la perméabilité des frontières, l’interpénétration des territoires et l’homogénéité identitaire favorisent l’émergence de « zones ethnofédérales » transformant en territoire unique de vastes espaces transfrontaliers sous l’action d’acteurs non étatiques.

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La lutte pour le contrôle des ressources entraîne l’émergence d’une économie de type plus ou moins mafieux à partir de « zones grises ».

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La défaillance des Etats à l’égard d’une demande accrue dans les secteurs de base (eau, éducation, santé) favorise l’implantation de différentes associations et ONG dont certains ont le champ libre pour se livrer à des activités d’endoctrinement, de manipulation et de recrutement.

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Tous ces facteurs rendent l’environnement vulnérable et perméable.

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Les Etats-Unis, depuis les attentats du 11 Septembre 2001, considèrent que l’Afrique est un front supplémentaire dans la guerre contre le terrorisme islamiste pour deux raisons :

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La proximité géographique, culturelle et religieuse avec le Maghreb et le Moyen-Orient.

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La Région sahélienne est considérée comme un nouvel Afghanistan à cause de l’incapacité des gouvernements à surveiller leurs périphéries (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie) voire la totalité de leurs territoires (Somalie) où des groupes terroristes peuvent s’organiser, prospérer et s’exporter.

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L’espace sahélo-saharien est considéré comme sanctuaire c’est-à-dire comme refuge pour la formation, le ravitaillement et le repli de jihadistes et l’organisation de trafics qui assurent une source de financement.

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Sont considérées comme sanctuaires les zones où toute présence de l’Etat a disparu ; zones désertiques ou montagneuses vides d’autorité et de contrôle (arc de crise du Maghreb à l’ASE, zones tribales entre le Pakistan et l’Afghanistan, confins du Cachemire et de l’Iran, certains camps de réfugiés au Liban, zones tribales du Yémen et du Soudan, Iles excentrées des Philippines et de l’Indonésie).

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7 dec 2007

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