La délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies a tenu, le lundi 3 février 2014 à l’hôtel de l’amitié, une conférence de presse pour faire le bilan de leur visite de deux jours au Mali. Cette conférence était co-animée par Gérard Araud et Bandé Mangaral, respectivement ambassadeurs de France et du Tchad auprès des Nations Unies. La délégation a insisté sur la nécessité d’ouvrir, dans les brefs délais, des pourparlers inclusifs entre le gouvernement et les groupes armés.
Dans son allocution, l’ambassadeur Bandé Mangaral a soutenu le constat d’une volonté manifeste de la part de tous les acteurs maliens pour trouver une solution durable à la crise récurrente au Mali.
« Nous avons noté un certain ralentissement dans le processus ; mais suite à nos réunions avec les autorités maliennes, les groupes armés, la société civile et l’ensemble de la communauté internationale présente au Mali, nous sommes encouragés du fait qu’il y ait une volonté d’aller de l’avant », a-t-il déclaré.
La délégation a exhorté les parties à entamer des discussions inclusives en vue d’une solution durable sans préalables.
« Il est impératif de lancer ces discussions dans les plus brefs délais et avec un calendrier précis. Ce cadre politique est nécessaire pour consolider les acquis sécuritaires ; pour stimuler le processus de cantonnement et enfin aboutir à un véritable DDR », a-t-il dit.
Selon les émissaires des nations unies, il faut rester vigilant, surtout dans un contexte de défis asymétrique. « L’absence d’un cadre politique inclusif risque d’être exploitée par des fauteurs de trouble », a soutenu Bandé Mangaral. Avant d’ajouter qu’il encourage le gouvernement à continuer à déployer l’administration, particulièrement au nord afin de rétablir les services sociaux de base.
De son coté, l’ambassadeur Gerard Araud dira que la première leçon qu’ils ont tirée dans toutes leurs rencontres avec les autorités est la volonté d’aller de l’avant, la volonté de négocier afin de résoudre pacifiquement la question du Nord.
Aussi, il dira que le deuxième élément est l’urgence. « La perte de temps risque d’entrainer une radicalisation au sein des groupes armés», a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que le Premier Ministre leur a fait savoir qu’il va communiquer un document qui donnera les grandes lignes du plan des autorités pour le lancement d’un processus politique de négociation.
Concernant le rapprochement des positions des deux parties, l’ambassadeur dira que c’est normal que les parties aient des demandes maximalistes. « Le plus important est d’abord que le président a affirmé sa volonté de réunifier et de réconcilier les Maliens. De même que les groupes armés ont tous naturellement dit qu’ils se plaçaient dans le cadre de la souveraineté et de l’unité du Mali. Ils veulent tous négocier », a –t-il déclaré.
Pour ce qui est du désarmement des groupes armés, il fera savoir que l’objectif de désarmement des groupes armés est là et qu’il ne peut pas y avoir un Mali avec des groupes armés.
« Il y a l’accord de Ouagadougou qui est parfaitement cohérent avec l’objectif du désarmement. L’article 6 de cet accord parle de cantonnement, de négociation politique. Il faut désarmer les groupes armés, le Mali ne peut pas exister avec des groupes armés .C’est une évidence », a-t-il expliqué. Par rapport au lieu des négociations, il dira que tout ce qui est tenté à Ouaga ou Alger sont des efforts préliminaires. Selon lui, l’aboutissement de la négociation se fera à Bamako.
« C’est quelque chose dont tous le monde est conscient. Le sort du Mali se réglera à Bamako. La négociation de l’accord final se fera à Bamako et seulement à Bamako », a-t-il précisé.
Ousmane Baba Dramé
Madiassa Kaba Diakité