Conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel à Bamako : « La situation sécuritaire au Mali demeure préoccupante… »

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Bamako a abrité, hier lundi 6 février 2017, la deuxième session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat du G5 Sahel sous la présidence du président en exercice sortant, Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad en présence des présidents des Républiques du Mali, IBK, du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, du Niger, Issoufou Mahamadou et de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz avec comme invité spécial, le président en exercice de l’Union Africaine, Alpha Condé et non moins président de la République de la Guinée Conakry. A l’issue des échanges qui ont porté sur : « la situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace sahélien », les Chefs d’Etat ont décidé, d’une part, que la présidence en exercice du G5 Sahel sera assurée par Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République du Mali et d’autre part, de tenir le prochain Sommet ordinaire à Niamey au Niger l’année prochaine.
Dans le communiqué final de cette rencontre, les Chefs d’Etat ont noté que la situation sécuritaire dans la région sahélo-saharienne est marquée, d’une part, par la déliquescence de l’Etat en Libye et d’autre part, par la recrudescence des attaques terroristes menées par les mouvements extrémistes, au Nord du Mali, au Burkina Faso et au Niger. Cependant, il a été constaté aussi la montée de l’extrémisme violent et la radicalisation, la prolifération des armes légères, les trafics de drogue et de migrants, la traite des êtres humains et leurs liens avec la criminalité transnationale organisée, qui prennent également des proportions de plus en plus inquiétantes. Les Chefs d’Etat ont relevé que, malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, la situation sécuritaire au Mali demeure préoccupante, en raison de la persistance des attaques asymétriques de groupes terroristes et extrémistes contre les populations civiles, les forces de défense et de sécurité du Mali et les forces internationales. Les Chefs d’Etat ont condamné sans réserve et avec la plus grande fermeté l’attentat-suicide lâche et barbare commis à Gao, le 18 janvier 2017, contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), chargé de déployer les patrouilles mixtes si longtemps attendues.  Parlant du processus de paix au Mali, les Chefs d’Etat ont salué les efforts du gouvernement du Mali dans le cadre de la mise en œuvre effective de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. A ce propos, ils ont demandé aux groupes armés signataires dudit Accord de faire preuve de bonne foi, de sincérité et de bonne volonté dans leurs engagements. Les Chefs d’Etat ont salué l’adoption de la résolution 2295 (2016) du 29 juin 2016 du Conseil de sécurité qui a donné un mandat robuste et proactif à la MINUSMA. A cet effet, ils ont déploré que les innovations majeures qu’elle apporte tardent à se matérialiser sur le terrain, à cause des lacunes en matière de capacités, notamment en aéronefs, véhicules blindés, de soutien logistique et de protection de ses forces, qui persistent toujours. Ils ont lancé un appel au Conseil de sécurité de doter la MINUSMA d’urgence de moyens adéquats pour accomplir sa mission de satisfaction du Mali et d’accompagnement du Gouvernement du Mali dans le redéploiement progressif des forces de défense et de sécurité sur la totalité du territoire national. Conscients que les menaces sécuritaires transfrontalières constituent un frein au développement dans la bande sahélo-saharienne et des Etats membres du G5 Sahel, les Chefs d’Etat ont apprécié la proposition de création de la Force multinationale de sécurisation du Liptko-Gourma (FMS/LG), le 24 janvier 2017 à Niamey au Niger qui est une composante de la force conjointe du G5 Sahel dont la création a été décidée par les Chefs d’Etat lors du Sommet du 20 novembre 2015 à N’Djamena au Tchad.
Moussa Dagnoko

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