Concertation du PARENA sur le Nord : Tièbilé Dramé campe le décor

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Le jeudi 17 mai dernier, le Parti pour la renaissance nationale (PARENA), présidé par Tièbilé Dramé, a organisé une importante rencontre autour de la situation qui prévaut dans les régions du nord de notre pays. Elle a regroupé des élus, des représentants de la haute administration, des personnalités ayant une bonne maîtrise des questions du nord, des ambassadeurs, des partis politiques et la société civile.

Tiébilé Dramé

L’objectif de la rencontre était de se réunir et de discuter afin de trouver une solution à la crise dans le Septentrion malien. A l’ouverture des travaux, le Président du PARENA a indiqué que, malgré la partition de fait de notre pays et la crise institutionnelle vers laquelle le Mali se dirige, nous ne devons pas céder au défaitiste. Il a martelé que cette réunion était la manifestation d’une volonté collective de ne pas baisser les bras. Il s’est réjoui de la nouvelle Intifada des jeunes de Gao, qui, selon lui, nous permet d’espérer. «Nous devons  conjuguer nos efforts et rester mobilisés pour trouver une solution. Malgré la signature des différents accords, les rébellions persistent. Nous devons nous interroger sur les vraies motivations de ces soulèvements contre la légalité», a-t-il dit.

Au cours de cette rencontre, trois thèmes ont été traités à travers trois panels par des personnalités ayant une connaissance des questions du nord.  Il s’agit de «Analyse critique de l’Accord de Tamanrasset (janvier 1991), du Pacte National (avril 1992) et de l’Accord d’Alger (juillet 2006)», «Que faire face aux revendications du MNLA et d’Ansar Eddine?» et «La contribution de la communauté internationale à la résolution des crises du Mali».

Après une journée de débats passionnants, des pistes de solutions ont été proposées pour trouver une solution définitive à cette crise, qui est en train de devenir cyclique. Il ressort des débats le mauvais état de l’armée malienne face aux ennemis et la faiblesse du budget qui lui est alloué. Il apparait aussi que notre armée n’est pas adapté à la dimension de notre pays et que les problèmes de développement de la zone doivent être adressés.

 

Ils ont dit:

Mohamed Ag Erlaf

«L’esprit  du Pacte national était basé sur la décentralisation»

Selon le Directeur général de l’ANICT, l’un des principaux animateurs des différents panels, le Pacte national prônait la décentralisation pour pouvoir prendre en compte les besoins des populations dans les programmes de développement. Mais, à l’évidence  selon lui, il s’est avéré que la réforme de décentralisation qui était mise en œuvre n’était pas conforme à celle qui était dans le Pacte national. Ce qui est à la base de certains problèmes dans les régions concernées. Il a rappelé que, sous Alpha, seuls domaines trois de compétence avaient été transférés aux collectivités locales. A l’en croire, AOK, avant de partir, avait signé les décrets de ces transferts. Il a regretté que, pendant les 10 ans d’ATT, aucun autre domaine de compétence n’ait été transféré.

Inspecteur général de police Mahamadou Diagouraga

«Notre armée est mal formée et sous équipée»

Selon l’Inspecteur général de police, notre pays n’a fermé aucun de ses postes de sécurité dans le nord sous la pression des rebelles. Au contraire, c’est par manque de moyens pour les entretenir  que nous avons été obligés de le faire, car notre budget ne permettait pas d’entretenir ces postes de sécurité. Il a aussi révélé qu’on n’avait jamais pu former et équiper nos forces armées et de sécurité comme il se devait. Pire, elles fonctionnaient souvent  avec du carburant venant d’Algérie. Les conditions de vie et de travail de notre armée sont déplorables et c’est cela qui est à la base de sa déroute face aux ennemis.

L’Inspecteur général de police a aussi martelé que, de l’indépendance à nos jours, toutes les rébellions que le Mali a connues sont parties de la région de Kidal. «Nous devons nous interroger: pourquoi toujours Kidal?». Il croit que c’est d’abord un problème de développement. Il en veut pour preuve qu’en 1982, la route Sévaré – Gao n’était pas encore construite, mais qu’ensuite elle avait beaucoup contribué au renforcement des liens entre Gao et Bamako et énormément influé sur l’unité de notre pays. C’est pour cette raison qu’il s’est demandé ce que l’on a faisait pour que Kidal soit lié au reste du pays, ce qui ne pourra advenir que par la construction de la route Gao – Kidal.

Zeidane Ag Sidalamine

«Le nord doit faire sa propre autoévaluation»

Pour l’ancien rebelle des années 1991 devenu républicain, tout a été fait pour qu’il n’y ait plus de rébellions dans le Septentrion malien, car, selon lui, on ne peut pas dire que ses populations sont marginalisées au Mali. Il en veut pour preuve que le nord a donné trois Premiers ministres à notre pays, sans compter les nombreux ministres ressortissants du nord dans les gouvernements successifs. C’est pourquoi il a proposé que le nord effectue sa propre évaluation pour faire son autocritique. Il a rappelé le recrutement de plus de 10 000 ex combattants dans la fonction publique et dans les différents corps de l’armée. Face à l’enlisement de la situation dans les régions nord, Zeidane pense que le Mali a empoché les chèques de Khadafi mais a ignoré les menaces de la Libye.

Youssouf Diallo

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