Abrogée par le décret n° 0486 du 2 août 2021, les membres des organisations de la société civile expriment leurs inquiétudes face à une telle décision des plus hautes autorités du pays. Ils demandent le rétablissement de cette structure chargée de lutter contre la prolifération des armes légères et de petit calibre.
La conférence de presse a eu lieu le 12 août 2021, au Secrétariat permanent de la lutte contre la prolifération des armes légères et petit calibre au Mali. Les acteurs demandent le rétablissement de la Commission nationale de lutte contre les armes légères et de petit calibre dont le décret de création a été abrogé par le décret n° 0486 du 2 août 2021. Ils restent convaincus que le Président de la Transition a été mal conseillé pour abroger une telle commission, qui a été portée par le Mali depuis très longtemps et qui a suscité l’intérêt de l’Afrique et même du monde sur la problématique des armes légères. « Cela signifie que le Mali veut même sortir de la Cédéao », explique, la présidente de l’Association des femmes pour les initiatives de paix, (Afip), Fatoumata Maïga. A en croire, le président du Réseau d’Action sur les armes légères en Afrique de l’Ouest (Rasalao), Amadou Maïga, le Mali est l’un des premiers pays à ratifier la Convention de la Cédéao sur la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre. Il estime que, cette convention stipule que la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères doit siéger au niveau des plus hautes instances du pays, soit au niveau de la Présidence de la République ou au niveau de la Primature. En effet, depuis sa création la commission au Mali était logée au niveau de la Présidence de la République, elle se trouva par la ensuite au niveau du département de la sécurité en 2017. Au début de la transition, le décret qui l’avait amenée à la sécurité a été abrogé par le décret n° 0352. Un autre décret n° 0486 du 2 août 2021 portant l’abrogation du décret 2021, n° 0331 PTRM du 14 mai 2021 portant création de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre. Pour la présidente de la Coalition nationale de la société civile pour la paix et la lutte contre la prolifération des armes légères (Conacipal), Dr. Mariam Maïga, si ce décret est abrogé, cela veut dire qu’il n’y a plus de commission. « Alors que depuis l’avènement de la crise multidimensionnelle en 2012, le Mali est devenu une plaque tournante des trafics de tout genre, surtout dans sa partie septentrionale. C’est pourquoi, nous assistons à la prolifération des armes légères et de petit calibre dans notre pays », déplore-t-elle.
Ibrahima Ndiaye