Comment le gouvernement malien a obligé le MNLA à libérer les locaux du gouvernorat de Kidal

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Bamako, le 17 septembre 2013 au palais de Koulouba. Le président de la république du Mali,SEM Ibrahim Boubacar Keita a longuement échangé avec les représentants des différents groupes armés du nord du Mali.
Bamako, le 17 septembre 2013 au palais de Koulouba. Le président de la république du Mali,SEM Ibrahim Boubacar Keita a longuement échangé avec les représentants des différents groupes armés du nord du Mali.

Suite à la signature de l’Accord de Ouagadougou, à la veille de la dernière élection présidentielle, un comité de suivi dudit Accord a été mis en place. Il comporte des représentants du gouvernement malien, des groupes armés du nord (MNLA, MAA et HCUA), de la MINUSMA, de la France, de la CEDEAO, etc. Régulièrement, le comité se réunit sous l’égide du ministre de la Réconciliation Nationale et du Développement du Nord, Cheick Oumar Diarrah.

 

 

Premier litige

Le premier couac est intervenu quand les groupes armés ont décidé de boycotter les travaux du comité. Leurs doléances? La libération immédiate de certains de leurs camarades détenus dans les geôles maliennes. Le gouvernement, mis sous pression, s’incline : plusieurs vagues de libérations profitent à une centaine de rebelles capturés pendant la guerre de reconquête du nord. Le procureur général de Bamako, Daniel Amagouin Tessougué; les syndicats de magistrats et les associations de droits de l’homme ont beau rouspéter, rien n’y fait: le gouvernement malien n’a d’autre choix que de procéder aux libérations demandées. Il y va, selon le ministre de la Justice, Me Mohamed Ali Bathily, du respect de l’Accord de Ouagadougou et de l’accompagnement financier des partenaires au développement. Les libérations effectuées, les rebelles reviennent, tout sourire, à la table de dialogue.

 

Le gouvernement se fâche

A présent, c’est au tour du gouvernement malien de montrer sa mauvaise humeur.Depuis une quinzaine de jours, il a suspendu sa participation aux travaux du comité de suivi. Le gouvernement conditionne son retour au dialogue à deux choses symboliques : la libération, par les combattants du MNLA, des locaux administratifs de Kidal (y compris le gouvernorat); l’érection, au-dessus des bâtiments administratifs de Kidal du drapeau malien. Le gouvernement ne supporte pas, en effet, que le gouverneur malien vive comme un sans domicile fixe à Kidal. Il ne supporte pas davantage que Kidal arbore le fanion de l’Azawad au lieu du drapeau de la République du Mali. “Ces anomalies portent atteinte à la souveraineté du Mali sur Kidal”, se désole un membre du comité de suivi qui souligne que le Mali en a déjà assez de voir ses troupes cantonnées  à Kidal et les rebelles parader dans la ville, au mépris de l’Accord de Ouagadougou. Très incommodé par la situation, le président IBK déclare,  mardi 5 novembre 2013, lors de la première réunion ministérielle des affaires étrangères de l’ONU pour les pays du Sahel et du Maghreb en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, sa « position de refus face à la situation de Kidal »

 

 

Le MNLA est mis dans une position inconfortable par le boycott malien. Le mouvement indépendantiste considère que Kidal, “capitale de l’Azawad”, constitue son fief;  de plus, c’est la seule localité où les séparatistes puissent encore faire la pluie et le beau temps, le reste du pays vivant sous l’autorité du Mali. “Kidal livrée au Mali, qu’est-ce que le MNLA aurait encore à négocier ?”, se demande une source proche du comité de suivi. La position du MNLA se complique davantage avec la mort tragique des deux journalistes de RFI à Kidal.Si le mouvement indépendantiste cède du terrain, il n’a plus aucune assurance que la France, fâchée contre lui, lui obtienne une contrepartie politique ou territoriale auprès du gouvernement malien.

 

 

Le MNLA cède

Assiégé par la communauté internationale, le MNLA finit par céder. De concert avec les autres groupes armés du nord, il a décidé, vendredi dernier, de libérer les locaux du gouvernorat de Kidal, selon une déclaration rendue publique le même jour suite à leur rencontre avec les délégations des Nations unies, de l’Union africaine, de la CEDEAO et de l’Union Européenne à Ouagadougou. A l’initiative du Représentant Spécial des Nations Unies au Mali et Chef de la MINUSMA, une délégation du Comité de Suivi et d’Evaluation de l’Accord de Ouagadougou a rencontré la coordination politique du MNLA, du HCUA et du MAA, à Ouagadougou le 8 novembre 2013, selon le texte. Lors de la réunion, le MNLA, le HCUA et le MAA ainsi que leurs interlocuteurs ont « passé en revue la mise en application de l’Accord de Ouagadougou et relevé certains obstacles au lancement effectif des pourparlers de paix », précise la déclaration. « Dans un élan de compromis et pour avancer dans la mise en oeuvre rapide de l’Accord de Ouagadougou et en particulier vers la deuxième phase de l’Accord devant aboutir à un Accord global de paix, le MNLA, le HCUA et le MAA ont décidé de quitter le gouvernorat et la radio à Kidal au plus tard le 14 novembre en présence de la communauté internationale représentée par la Commission Technique Mixte de Sécurité», peut-on lire dans la déclaration. Par ailleurs, les trois groupes armés « demandent au président du Comité de Suivi et chef de la MINUSMA de réunir d’urgence la CTMS,  afin de définir les modalités pratiques de mise en oeuvre des mesures permettant de garantir la sécurité des populations dans la région de Kidal en particulier et dans l’Azawad en général». Les trois groupes « saluent la détermination de la communauté internationale à accompagner les pourparlers inclusifs de paix et à s’assurer de leur début dans les délais prescrits par l’article 21 de l’Accord préliminaire de Ouagadougou», souligne la déclaration signée par Bilal Ag Acharif, secrétaire général du MNLA, Sidi Ibrahim Ould Sidatt, secrétaire général du MAA et Alghabass Ag Intalla, vice-président du HCUA.

 

Tiékorobani

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13 COMMENTAIRES

  1. Comment le gouvernement s’oblige à se coucher devant le MNLA?
    En libérant, et levant les mandats des voleurs du MNLA!
    En restant inactif devant l’occupation des bâtiments officiels à Kidal et en s’indignant après la dénonciation par l’UA, pour ensuite vouloir se faire passer pour l’auteur.
    En acceptant le cantonnement de son l’armée républicaine à la place d’une bande de voyous.
    En acceptant aux seins du parti au pouvoir des déserteurs et ennemis du pays avec primes à la clé.

  2. Tiekorobani ce ne sont pas les larmes d’IBK qui ont libere le Gouvernorat de Kidal donc tres ve de propagande ! Cest la France qui a decide de changer d approche apres la mort de ses 2 journalistes ! An ga galontigue dabla gnogon ye !

  3. Chers Maliens, il est évident qu’aujourd’hui même un élève de la 1ème année peut résoudre le problème de la crise de Kidal. Mais, comprenez que l’État Malien est entrain de préparer la partition de notre pays avec la France. Si cela perdure, je vois un futur très très sombre pour ce pays. Que Dieu nous préserve.

  4. le probléme de kidal etait deja terminé depuis la mort des deux journalistes, mais il y’a une vérité ( un secret)qui est à kidal que nos dirigeants n’arrivent pas à dire cette vérité,sinon pourquoi le ministre de la defense n’arrive pas à ordonner nos soldats maliens de rentrer à kidal? ils sont préts mais ils n’attendent que la décision du ministre, La france qui est à la base de tous ces crimes et qui vient de perdre ces élements clés à kidal, je crois qu’il fallait terminer l’histoire de kidal à cette occasion car il faut battre le fer quand il est chaud , il faut savoir que ni le misusma, ni serval ne peut régler ce probléme mais les soldats maliens raison pour laquelle que la france ne veut pas ça parcequ’il y’a un accord entre le MNLA et la France, mais ce que la france l’ignore c’est que le Mali est un pays bénit.
    vive les soldats Maliens vive le Mali.

  5. Tiékorobani continue sa mission “sauvons l’image d’ATT”; J’espère qu’il est bien payé pour ça…

    Depuis un certain temps, il utilise son talent de plume pour transformer en “actes de fermeté” les pire compromissions d’IBK!

    Quand ibk met gentiment (et honteusement) à la disposition de Sanogo les somptueux bureaux ultra-sécurisés ex-att, Tiékorobani tente de nous faire gober: “Ibk chasse sans ménagements Sanogo de Kati!” 😀
    Quand IBK surprotège Sanogo et le laisse en liberté, Tiékorobani tente de nous faire gober à “un traque sévère de l’ex-junte de la part d’ibk!” 😀

    Bientôt, il titrera “le courage d’ibk” pour lever les man

    Ici, comme le mnla est le plus triste exemple d’un IBK qui se couche, et comme ça fait 3 mois que les locaux du gouvernorat et de l’ortm sont occupés SANS QU’IBK ait levé le petit ni pour régler ça, ni pour s’en plaindre en dénonçant les accords de Ouaga, voilà comment il transforme l’action de l’UA en un astucieux “Comment IBK a obligé…” 😀 😀 😀 😀

    • “Le gouvernement ne supporte pas, en effet, que le gouverneur malien vive comme un sans domicile fixe à Kidal. Il ne supporte pas davantage que Kidal arbore le fanion de l’Azawad au lieu du drapeau de la République du Mali.”

      Ah bon?… Il ne supporte pas?…
      Mais ça fait pourtant 3 mois qu’il “supporte très bien ” apparemment puisqu’il n’a pas levé le petit doigt là, et bien au contraire: Il a libéré et levé des mandats! 👿 👿 👿 👿 👿

      Arrête ta chanson, griot, tu sais parfaitement que c’est l’UA qui a dénoncé ces jours derniers cette situation comme étant inacceptable! L’UA, et non pas le gouvernement Malien!

      Bientôt, tu vas nous pondre un article sur la “fermeté” et le “courage” avec lesquel IBK a libéré des prisonniers, levé des mandats d’arrêts, et recruté 3 députés-rebelles pour son parti!

    • Hey NFP, es-tu sur que c’est ce que tu voulais vraiment dire: “Tiékorobani continue sa mission « sauvons l’image d’ATT» ❓ 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
      J’espere que tu ne t’es pas mis au regime “TCHAPALO FRELATE” de NALOMA, toi aussi ❓ 😯 kameme ❗ 😆 😆 😆 😆

      • 😳 😳 😳 😳 😳 😳
        Shhhhhht! Y zavé rien vu! 😳 😳 😳 😳 Moi non plus d’ailleurs! 😳 😳 😳

        C’est pas l’excès de Tchapalo, J’AI RIEN BU!

        Bon, ça doit être le manque, alors… 😥 😥 😥 😥

  6. C’est petit à petit que la rivière déborde de sa crue. Ce qui est sûr c’est que le drapeau malien flottera à merveille sur les hauteurs de Kidal. Que de souffrance endurée par la pauvre population? Le MNLA qui ne fait que se pavaner sous la couverture de la force serval a atteint ses limites de crédibilités.

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