Lancée le 28 avril 2020, la Coalition pour le Sahel s’est réunie pour la première fois le vendredi 12 juin par visioconférence avec la participation des ministres des Affaires étrangères de plus de 45 pays et représentants d’organisations internationales actives au Sahel (Onu, UA, Cédéao, Banque mondiale, BAD). Elle avait été précédée par une réunion des ministres de la Défense de 19 pays, aux côtés de l’Onu, de l’UE et de la Force conjointe du G5.
Cette réunion de grande envergure, un véritable forum politique de dialogue et de coordination entre les Etats du G5 Sahel et leurs partenaires, faisant notamment suite à l’invitation conjointe du ministre des Affaires étrangères mauritanien, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, au titre de la présidence en exercice du G5 Sahel, du Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell Fontelles, et du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Elle a pu rassembler une soixantaine de représentants d’Etats et d’institutions internationales.
Selon le communiqué final, les participants ont marqué leur engagement à appuyer la mise en œuvre de l’action du G5 Sahel. Leur intervention s’effectuera selon les quatre piliers de la Coalition pour le Sahel qui sont : lutte contre le terrorisme, renforcement des capacités militaires des Etats du G5 Sahel, appui au retour de l’Etat et des administrations sur le territoire, aide au développement.
Aussi, les participants ont pris note des progrès accomplis et des initiatives en cours. Il s’agit notamment de la mise en œuvre du Programme d’Investissements Prioritaires, de la montée en puissance de la Force conjointe du G5 Sahel, du lancement de la Task Force Takuba, de la contribution militaire de l’Union africaine en cours de finalisation, des avancées dans le cadre du processus de paix au Mali, du renforcement du mandat et de l’élargissement du champ géographique de la mission européenne de formation EUTM-Mali, de l’engagement de l’Union européenne en faveur du redéploiement de l’Etat au titre du P3S, ainsi que des échanges au sein de l’Alliance Sahel en faveur d’une approche territoriale plus intégrée.
De ce fait, au regard des récents succès enregistrés au Sahel notamment l’élimination du leader d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdel, tué par les forces spéciales françaises le 3 juin, dans le nord du Mali, l’optimise est de mise pour la Coalition Sahel quant à une possible victoire sur les groupes terroristes. En tout cas, telle est la vision affichée de la Coalition à l’issue des réunions ministérielles Défense et Affaires étrangères. “Au Sahel, les derniers mois et semaines ont démontré, notamment par un renversement du rapport de force dans la région dite -des trois frontières-, que la victoire sur les groupes terroristes est possible. Cette dynamique, initiée lors du Sommet de Pau en janvier dernier, ne saurait toutefois être maintenue sans une forte mobilisation internationale. C’est l’ambition de la Coalition pour le Sahel, lancée le 28 avril 2020 et rassemblée pour la première fois le 12 juin 2020, à l’occasion de deux réunions ministérielles”, peut-on lire dans le communiqué final.
Au-delà de la traque des terroristes pour les neutraliser et de pacifier la Région, les participants à cette réunion ont également souligné leur détermination commune à appuyer les efforts du G5 Sahel pour faire face aux défis qui subsistent et s’attaquer aux causes structurelles de l’instabilité au nombre desquelles l’on peut citer : pauvreté, croissance et développement fragiles, choc climatique, dans le respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, et la protection des plus démunis.
En vue d’un travail harmonieux pour des résultats escomptés, les partenaires ont convenu de la tenue d’une rencontre en format restreint en juillet pour ensuite préparer une prochaine réunion ministérielle. Selon l’évolution des travaux, le G5 Sahel accueillera, en accord avec les partenaires de la Coalition, courant 2021, un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat.
Alassane Cissouma