La conférence était animée par Pr Mahamadoun Dicko, président de CERI-Mali, Dr Cissé, chercheur, Akori Ag Iknane, président de l’Association des ressortissants de Kidal et Moussa Doumbia, professeur à l’université. Le Cercle d’études, de recherches et d’initiatives (CERI-Mali) est une association qui s’est donné pour mission de faire des recherches poussées sur les rebellions afin de découvrir et de faire comprendre les causes lointaines et actuelles de ces crises cycliques qui secouent le Mali, en particulier le septentrion depuis des décennies.
Contribuer au développement durable du Mali et de l’Afrique, promouvoir la réalisation d’études et de recherches dans les domaines scientifiques, œuvrer pour le patriotisme, la concorde et l’harmonie dans le cadre de la citoyenneté, faire l’appui-conseil dans la réalisation de politiques d’assistance aux victimes des conflits et des calamités naturelles, favoriser la promotion des droits humains, de la bonne gouvernance et de la démocratie sont, entre autres, les objectifs de CERI-Mali.
Pour CERI-Mali, on ne peut venir à bout, définitivement, des rebellions au Mali, si les raisons qui poussent toujours ces Maliens qui prennent les armes contre leurs frères ne sont pas étudiées et comprises.
C’est pourquoi le président de CERI-Mali, Pr Mahamadoun Dicko a donné son point de vue sur les différentes rebellions depuis l’indépendance du Mali à nos jours. Des rebellions qui s’expliqueraient, selon lui, par le mythe de la séparation et de la supériorité de la peau blanche sur la peau noire qui existe dans la conscience de certaines populations minoritaires du nord, par la non-administration ou l’abandon de certaines localités du nord par l’Etat qui sont devenues un no man’s land et par le sous-développement des régions du nord.
Pr Dicko ajoute que l’on a souvent entendu certains dire que le Mali serait le seul pays au monde où la peau noire dirige la peau blanche. Ce mythe de la supériorité de la peau blanche sur la peau noire, indique t-il, ne tient pas la route. L’Afrique du Sud en est une illustration parmi tant d’autres.
Mais les autres facteurs, à savoir, le sous-développement et la misère dans certaines localités du nord, constituent une mauvaise image qui doit être réparée pour être à l’abri d’autres rébellions.
Pour les responsables de CERI-Mali, si les précédents accords de paix n’ont pas pu résoudre ce problème, l’accord paraphé d’Alger est sur la bonne voie, surtout avec le concept de ‘’décentralisation poussée’’ qui permettra aux populations de chaque région de prendre les décisions utiles pour leur développement.
Abou Berthé