Dans une Afrique de l’Ouest, déchirée par de multiples conflits, il est un homme au Mali, Ibrahim Boubacar Kéita qui veut réconcilier les cœurs. Notre pays bénéficie d’une incroyable, si ce n’est insolente stabilité politique qui confine à l’ennui.
Chercher les raisons de cette exception malienne renvoie à l’histoire politique du pays, mais aussi aux ambitions des chefs de partis, qui restent pour le moment en stand by sur leur starting-block en attendant leur heure, et de préférence dans le sens du vent. Ne cherchez pas un opposant au régime. Il n’y en aura pas. Ou plutôt le peuple qui a élu IBK.
C’est à Paris au siège de l’OCDE que s’est tenu les 15 et 16 novembre 2010, le Conseil de l’Internationale socialiste (IS), auquel participait Ibrahim Boubacar Kéita, président du RPM (Rassemblement Pour le Mali) et député de Bamako. Cette rencontre, la seconde de l’année après celle de New-York en juin 2010, rassemblait l’ensemble des leaders socialistes, parmi lesquels Georges Papandreou, Premier ministre grec et président de l’IS, Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste (PS) français, ou encore Ehud Barak, ministre de la Défense d’Israël.
Le président irakien, Jalal Talabani, a également fait le déplacement. Les débats portaient, quelques jours après le G20 de Séoul, sur les questions d’économie mondiale, le changement climatique, et la sécurité thématique sur laquelle IBK s’est exprimé.
L’ancien Premier ministre a été très applaudi en débutant son propos par un vibrant hommage à son camarade Alpha Condé, élu à la présidence de la République de Guinée, devenant ainsi le premier président démocratiquement élu de ce pays. Il a ensuite abordé la question de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, un «problème crucial pour la paix et la démocratie dans la région».
Selon IBK, la présence du terrorisme, du narcotrafic et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans le septentrion malien «entache l’image de notre pays, limite le développement des activités touristiques, met en péril la cohésion et l’unité nationale, et déstructure le tissu social des communautés touarègues qui vivent dans cette zone».
Il a de nouveau appelé à une réhabilitation et un retour de l’Etat dans le Nord, afin de juguler la menace terroriste et contenir le risque d’une expansion continentale du Mali, il est nécessaire d’appliquer une «double approche sécuritaire de développement» en collaboration avec les voisins du Mali et les partenaires occidentaux, pour rétablir la confiance.
B.T
Après la cérémonie marquant le début de son mandat :
Carte blanche pour IBK
Le jeudi 19 septembre 2013, dans un stade du 26- Mars plein à craquer, les chefs d’Etat et de gouvernement viennent de donner carte blanche au président IBK pour la mise en œuvre de son programme. En effet, après que les Maliens, dans leur grande majorité eurent choisi pour diriger leur destinée pour les cinq ans à venir et son renvoi à l’exercice de ses fonctions par la Cour suprême, c’était au tour des chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique, d’Europe et du reste du monde de donner carte blanche au président élu IBK.
C’était tout le sens qu’on pouvait donner à cette présence massive des chefs d’Etat de la sous région, d’Afrique, d’Europe à la cérémonie marquant le début du quinquennat du président malien, ce 19 septembre 2013. Ils ont tous tenu à venir témoigner leur présence à la cérémonie marquant le retour du Mali sur le terrain démocratique, interrompu par le coup d’Etat du 22 mars 2012. Cette grande mobilisation de la communauté internationale et ce grand intérêt pour notre pays sont plus qu’une fierté pour les Maliens.
Cependant, au-delà de cette symbolique, cette grande mobilisation relève une double signification. D’abord, elle signifie qu’à partir de cet instant, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) détient toutes les cartes à sa faveur pour la mise en œuvre de son programme politique. Ensuite, la signification de cette grande mobilisation est que le président IBK n’a pas droit à l’erreur ; il se doit de réussir.
Certes, la tâche est énorme et les attentes du peuple malien sont grandes.
Cependant, c’est en reconnaissance de cause qu’il a sollicité les suffrages des Maliens. Il ne doit en aucun cas décevoir. Un échec de sa part serait tout simplement catastrophique parce qu’il marquerait la fin de la démocratie et accentuerait le scepticisme des Maliens face à la chose politique. C’est à IBK de chercher les solutions appropriées et adéquates aux maux dont souffre notre pays, le Mali.
Rentré par la grande porte dans l’Histoire contemporaine de notre pays, le président IBK se doit de tout faire pour y sortir par la grande porte. Pour cela, il doit avoir à l’esprit une seule chose, le Mali ; une raison d’exister : servir en âme et en conscience le peuple malien qui vient de lui porter sa grande confiance et donc son espoir.
Le Mali, l’Afrique et le monde entier ont tous l’œil sur lui, chose qu’il ne doit jamais oublier.
Daouda DOUMBIA